Prévoir, c'est difficile, surtout l'avenir !

Alors. Plus sérieusement, après une chute de 3% cette année, peut-être même un peu plus, le gouvernement travaille aujourd'hui effectivement sur l'hypothèse d'un redémarrage, d'un petit redémarrage, l'an prochain, d'une croissance autour de 0,5%.

On rappellera d'abord que 0,5%, c'était déjà ce que Bercy avait prévu, en octobre dernier pour cette année 2009. On en est loin ! Il s'était alors complètement planté. Il n'était pas le seul. Que 0,5%, ce n'est pas très loin du consensus des économistes.

On doit rappeler aussi que la prévision du gouvernement, ce n'est pas un constat, c'est aussi un objectif, qu'il doit toujours y avoir de sa part, dans ce domaine, un peu de volontarisme. Il ne faut pas désespérer les acteurs de l'économie.

Alors, + 0,5%, comment peut on y arriver là ?

Bercy considère tout d'abord qu'on assisterait d'ores et déjà, en ce moment, à la « fin de l'effondrement de l'activité ». On a eu un premier trimestre calamiteux, le second le serait un peu moins - regardez, les ventes de voitures sont reparties ! Les entreprises avaient stoppé la production. Elles puisaient dans leurs stocks. Elles doivent commencer à les reconstituer.

Bercy parie ensuite sur une bonne tenue de la consommation. Celle-ci devrait être soutenue à la fois par les aides en tout genre que les ménages commencent à toucher - les réductions d'impôts, les primes aux familles modestes, le RSA, d'autres encore. La consommation devrait profiter aussi de la faiblesse de l'inflation, voire même du crédit pas cher !

La France compte aussi sur un début de reprise hors de ses frontières, aux Etats-Unis notamment...

Sur la fin de la récession en tout cas. C'est ce qu'annonçait samedi dans « La Tribune », celui qui avait prévu la crise, l'américain Nouriel Roubini. Celui que l'on appelait « Monsieur Catastrophe ». « Mr. Catastrophe » n'est pas encore devenu « Monsieur bonne nouvelle ». Il annonce quand même la fin de la récession aux Etats-Unis cette année et la reprise en 2010-2011. Une reprise lente et progressive, une reprise quand même. Tout cela, la France devrait en profiter. Deux problèmes quand même. Le chômage : il va quand même continuer à augmenter, en France comme aux Etats-Unis - et ça, ça pourrait plomber l'ambiance. Idem pour le pétrole. S'il continue comme aujourd'hui à progresser, et c'est vraisemblable, çà aussi, ça pourrait freiner la reprise.

Alors 0,5% de croissance pour l'an prochain ? Pourquoi pas. Prévoir, c'est difficile, je vous le disais. On n'est pourtant pas encore totalement sûr aujourd'hui d'avoir touché le fonds !