« Apocalypse Now » : des milliards de dollars par ci, des milliards de dollars par là

Ben Bernanke, le patron de la Réserve Fédérale, a un surnom : « Helicopter Ben ». Il provient d'un discours prononcé le 21 novembre 2002 devant le National Economist Club de Washington. Il avait fait allusion aux propos de l'économiste Milton Friedman. On peut trouver son discours ici.Sept ans plus tard, la crise aidant, le surnom de Ben Bernanke n'a pas disparu.

Au contraire, sa dernière décision de pratiquer le « quantitative easing » en achetant jusqu'à 300 milliards de dollars de bons du Trésor l'a renforcé car elle fait frémir les plus orthodoxes. D'aucuns estiment que c'est une politique monétaire digne d'une république bananière. D'autres que l'intervention de la Fed est modeste par rapport à la taille des marchés américains du crédit.

Qu'en est-il ?

Il est vrai qu'une intervention de 300 milliards de dollars n'est pas très importante par rapport aux émissions hebdomadaires du Trésor américain. Cela dit, il faut y ajouter la promesse de rachat de 200 milliards de dette émise par les agences quasi-gouvernementales. Et il ne faut pas oublier une autre promesse, celle du FOMC de racheter 1250 milliards de titres de créances hypothécaires.

L'impact de tout cela ? Plusieurs choses à considérer.

1)Les propriétaires de bons du Trésor et de mortgages ont un put gratuit sur la Fed. Ils peuvent conserver les titres mais si les prix baissent trop (si les taux à long terme montent), ils peuvent s'en débarrasser auprès de la FED

2)La présence de la FED est-elle destinée à rassurer ses acteurs locaux ou les investisseurs étrangers du type banque centrale ? N'oublions pas que le premier ministre chinois s'est récemment et publiquement interrogé sur la valeur de ses actifs en dollars. Est-ce que le soutien des cours par le biais du « quantitative easing » est de nature à le rassurer ? Oui, s'il aime les bananes.

3)La FED va-t-elle se limiter aux sommes annoncées ? Sans doute pas si on relit le discours d'Helicopter Ben. D'autre période de « quantitative easing » sont à redouter.

Finalement, Helicopter Ben me fait penser à Apocalypse Now et à la fameuse attaque au son de la Chevauchées des Walkyries. Vous savez quand Robert Duval, jouant le Colonel Bill Killgore, annonce :  "We'll come in low out of the rising sun, and about a mile out, we'll put on the music...Yeah, use Wagner. Scares the hell out of the slopes. My boys love it"

Est-ce qu'on écoute Wagner dans les bureaux de la Réserve Fédérale? Le clip entier est ici.

Pascal Boulard

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