« Pour la fin de l’anonymat total sur les réseaux sociaux » (Paul Midy, député Renaissance)

Le député Paul Midy (Renaissance) et 125 co-signataires membres de la majorité veulent que les utilisateurs des plateformes soient contraints de s’enregistrer afin d’être identifiés par la justice en cas de besoin, tout en restant anonymes aux yeux du public.
Paul Midy.
Paul Midy. (Crédits : © LTD / AN)

Pour la première fois, un sondage représentatif utilisant la méthode des quotas dévoile que près de neuf Français sur dix sont favorables à la levée de l'anonymat en ligne. Très concrètement, selon une enquête Harris Interactive pour l'Association de l'économie du numérique (Acsel), 87% des Français estiment que l'identité des personnes inscrites sur les réseaux sociaux devrait être vérifiée pour lutter contre les comportements inappropriés (cyberharcèlement, arnaques, fake news...) et 81% accepteraient que leur propre identité soit vérifiée. Ce plébiscite valide l'intuition que nous avons eue, avec près de 200 députés de la majorité présidentielle, et la proposition que nous avons portée lors de l'examen du projet de loi numérique à l'Assemblée nationale à l'automne dernier.

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Le niveau de violence, de racisme, de sexisme, de harcèlement est bien supérieur sur les réseaux sociaux à ce qu'il est dans la vie physique. On s'y insulte à tout-va et cela finit trop souvent en drame : un jeune se suicide tous les quinze jours dans notre pays, à la suite de harcèlement scolaire et de cyberharcèlement. Sans même parler des arnaques en ligne qui explosent et des fake news qui pullulent. Sommes-nous tous devenus fous ? Non. Mais le sentiment d'anonymat sur les réseaux génère un sentiment d'impunité : il n'y a plus de limites pour certains. Ce phénomène est documenté par les scientifiques.

Chaque compte devrait être lié à une identité numérique vérifiée, accessible par les autorités en cas de délit ou de crime

Pour combattre ce sentiment d'impunité, commençons par appliquer les mêmes règles dans l'espace numérique que dans la vie physique. Il faut, bien sûr, autoriser le pseudonymat, c'est-à-dire l'anonymat entre usagers, mais il ne faut pas permettre l'anonymat vis-à-vis des autorités de police ou de justice, lorsqu'on commet un délit ou un crime grave. Quand je marche dans la rue, quand je roule sur la voie publique, quand je téléphone, je peux ne pas partager mon identité avec les personnes que je croise ou à qui je parle. Mais je n'ai pas le droit de me cacher devant la police ou la justice si je fais quelque chose d'illégal : je dois décliner mon identité à l'agent qui me contrôle, ma voiture doit avoir une plaque d'immatriculation, ma ligne téléphonique est associée à la carte d'identité que j'ai présentée en m'abonnant.

De la même façon, sur les réseaux sociaux, le droit à l'anonymat vis-à-vis des autres usagers doit être respecté, et il doit rester possible d'avoir plusieurs comptes avec des pseudos. C'est utile pour s'exprimer de la façon la plus libre possible. C'est aussi utile pour que les journalistes puissent mener des enquêtes ou pour les lanceurs d'alerte. Mais chaque compte devrait être lié à une identité numérique vérifiée, certes inaccessible par le réseau social mais accessible par les autorités en cas de délit ou de crime. Les potentiels cyberharceleurs ou cyberarnaqueurs en tout genre doivent savoir qu'ils seront retrouvés en un clic. Cela n'évitera pas tous les problèmes, mais cela devrait aider.

Dix ans après que les Français se sont massivement inscrits sur les réseaux sociaux, si près de neuf sur dix sont favorables à la vérification de l'identité, c'est qu'ils ont bien compris que le fonctionnement actuel n'était ni souhaitable ni soutenable, l'anonymat en ligne laissant libre cours à une forme de « décivilisation », pointée très tôt par Emmanuel Macron.

Ce sujet de l'anonymat, nous devons le traiter au niveau européen, qui est le meilleur niveau pour faire face aux géants du numérique. Les élections européennes à venir sont l'occasion idéale pour en débattre. Protégeons nos enfants, protégeons nos concitoyens, protégeons notre démocratie et reprenons le contrôle de l'espace numérique. C'est possible !

126 députés Renaissance, Modem et Horizons

Paul Midy

Olivier Véran

Clément Beaune

Sylvain Maillard

Bérangère Couillard

Brigitte Klinkert

Eric Woerth

Joël Giraud

Laurent Marcangeli

Jean-Marc Zulesi

Naïma Moutchou

Mathieu Lefèvre

Benjamin Haddad

Véronique Riotton

Karl Olive

Violette Spillebout

David Amiel

Louis Margueritte

Isabelle Rauch

Anne-Cécile Violland

Luc Geismar

Antoine Armand

Didier Parakian

Stella Dupont

Luc Lamirault

Louise Morel

Fanta Berete

Brigitte Liso

Agnès Firmin Le Bodo

Nicole Dubré-Chirat

Philippe Fait

Vincent Ledoux

Denis Masséglia

Christopher Weissberg

Mounir Belhamiti

David Valence

Laure Miller

François Gernigon

Paul Christophe

Loïc Kervran

Bertrand Bouyx

Graziella Melchior

Caroline Yadan

Christine Decodts

Nicolas Metzdorf

Julie Delpech

Eleonore Caroit

Eric Husson

Nicolas Pacquot

Charlotte Parmentier-Lecocq

Hadrien Ghomi

Benoit Mournet

Chantal Bouloux

Jean-Pierre Pont

Stéphane Vojetta

Stéphane Mazars

Christophe Marion

Danielle Brulebois

Eric Alauzet

Stéphanie Rist

Michel Lauzanna

Philippe Dunoyer

Lionel Royer-Perreaut

Alexandre Holroyd

Huguette Tiegna

Stéphane Buchou

Philippe Pradal

Philippe Frei

Juliette Vilgrain

Lise Magnier

Christophe Plassard

Stéphanie Kochert

Jérémie Patrier-Laitus

Philippe Sorez

Patricia Lemoine

Jean-Philippe Ardouin

Damien Abad

Corinne Vignon

Jean-François Rousset

François Cormier-Bouligeon

Vincent Thiébaut

Bertrand Sorre

Claire Guichard

Denis Bernaert

Virginie Lanlo

Monique Iborra

Lysiane Métayer

Jean-Luc Fugit

Félicie Girard

Thierry Benoit

Xavier Albertini

Béatrrice Bellamy

Philippe Emmanuel

Fabrice Le Vigoureux

Henri Alfandari

Beatrice Piron

Robin Reda

Sandrine Josso

Christine Le Nabour

Agnès Carel

Olga Givernet

Jean Terlier

Lionel Vuibert

Ludovic Mendes

Michèle Peyron

Sarah Tanzili

Annie Vidal

Emilie Chandler

Emmanuel Pellerin

Pascale Boyer

Laurence Cristol

Eric Poulliat

Pierre Henriet

Remy Rebeyrotte

Nicole Le Peih

Françoise Buffet

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Commentaires 11
à écrit le 25/03/2024 à 17:45
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Une bonne idée en théorie. À adaptateur selon justement les "autorités" et les "états" en place. Car dans certaines époques ou certains pays les autorités sont justement autoritaires "États-Mafieux", font passer leurs visions de force sans prendre en...

le 25/03/2024 à 23:17
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La menace de gouvernements pas nets n'est plus la seule menace, on a aussi les groupuscules divers qui fiche déjà en masse, du côté de l'extrême gauche il y'a déjà des fichages de policiers ou de gens qui les soutient en commentaire par exemple.

à écrit le 25/03/2024 à 11:59
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Sacré Midynette, le proxy de la police de la pensée

à écrit le 25/03/2024 à 9:52
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"fin de l’anonymat total " P.S: L’anonymat "total" n'existe pas sur internet et n'existera jamais, c'est un réseau qui repose sur le principe du "peer to peer" qui est fait pour fonctionner dans toutes les conditions et donc manipulable de partout da...

à écrit le 25/03/2024 à 1:21
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Lorsqu'on est pas capable de maîtriser l'immigration sur le territoire physique français, il semble complètement ridicule de vouloir maîtriser l'espace numérique sans frontière...

à écrit le 24/03/2024 à 20:24
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Quid des étrangers ? Tout n'est pas franco-français sur les réseaux (en particulier ceux passant par un VPN pour faire croire être ailleurs ou autre part, croyant qu'un VPN c'est une muraille opaque). Ah oui, l'idée ne résoudra pas tout. Dommage, une...

à écrit le 24/03/2024 à 13:17
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Rien de mieux que de n'être plus anomyme, pour utiliser ce médium devenu, de fait, inutile ! ;-)

à écrit le 24/03/2024 à 10:19
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Et bien ces échanges en ligne doivent sacrement gêner au plus niveau, pour qu´ils cherchent à leur mettre une muselière. D´autant plus qu´au besoin, la police arrive à identifier les personnes qui ont écrit sans aucun problème, donc l´argument ne tie...

à écrit le 24/03/2024 à 9:59
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Nietzsche disait qu'il n'y avait pas mieux pour la conversation, pour le débat que d'écrire anonymement car on se concnetre sur le sujet et non sur l'individu qui en parle car c'est une tactique que lo'n voit très osuvent utilisée par les trolls de t...

le 25/03/2024 à 14:02
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"et bien ils s'attaquent au messager, ils cherchent à discréditer le message en discréditant le messager" vu sur YT, une spécialiste de l'eau et du climat : un commentaire "elle a de longs cheveux" (= ça doit consommer beaucoup d'eau à laver) mais au...

le 26/03/2024 à 7:42
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"un commentaire "elle a de longs cheveux"" Les médias osnt remplis de petites phrases systématiquement bien rétrogrades de la sorte en effet.

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