Apprentissage scolaire en confinement : il est urgent de faire sauter les verrous  !

OPINION. Pendant cette période de confinement, l'école est à distance mais elle laisse aussi au bord de la route les élèves qui ont besoin de plus de soutiens. Or, depuis des années, l'apprentissage à distance est freiné par une réglementation fiscale, particulièrement désavantageuse, qui décourage les cours en ligne. Sandrine Dirani, PDG de Zeneduc*
(Crédits : Reuters)

La fermeture de l'ensemble des établissements scolaires et universitaires annoncée par le Chef de l'Etat nous impose de trouver des solutions alternatives en matière d'éducation.

A ce titre, on ne peut que louer les initiatives adoptées par l'Education Nationale et sa réactivité pour apporter une réponse circonstanciée à l'arrêt des cours. Longtemps laissé pour compte, le numérique fait aujourd'hui figure de sauveur prenant le relais des cours classiques pour assurer une continuité pédagogique en ces temps bouleversés.

Il aura fallu cette situation inédite pour se poser la question de la place des outils numériques dans l'éducation et leur donner une place légitime car, s'ils ne peuvent, en aucun cas, se substituer à l'enseignement classique, ils sont un complément indispensable pour accompagner les jeunes avec des parcours personnalisés, adaptés à leur personnalité, à leur profil d'apprentissage, à leurs lacunes et à leur rythme. Aujourd'hui, c'est l'urgence qui pousse à adopter le numérique avec des solutions plus ou moins éprouvées et plus ou moins efficaces. Cette situation sans précédent nous force à repenser notre système éducatif comme un tout alliant contenu pédagogique, nouvelles technologies et personnalisation des enseignements.

Lire aussi : L'école face au « crash test » du coronavirus

Si les mesures mises en place dans l'urgence par l'Education Nationale permettent à la majorité des élèves de poursuivre leur scolarité pendant cette crise sanitaire sans précédent, elles ne répondent pas aux besoins spécifiques des enfants qui ont des difficultés scolaires qui requièrent plus d'explications pour progresser comme
le font les cours particuliers à domicile pour ceux qui peuvent y avoir accès.

Aujourd'hui plus que jamais, si leurs parents ne peuvent pas les accompagner complètement, la seule solution consiste à se tourner vers des cours
personnalisés.

Le marché des cours particuliers en France concerne déjà plus d'un million d'élèves de tout âge, soit plus de quarante millions d'heures de cours et près de 2,5 milliards de chiffre d'affaires. Les cours particuliers, ce sont également près d'un million d'emplois partiels : professeurs de l'Education Nationale, auto-entrepreneurs ou étudiants, tous en quête d'un complément de salaire. L'essentiel du marché est aujourd'hui porté par le marché informel ou par les cours en présentiel qui bénéficient d'une niche fiscale qui les favorise largement (Loi Borloo de 2005). Les cours à domicile étant impossible à l'heure du confinement, tous ces élèves vont naturellement se tourner vers des plateformes de cours par visioconférence.

Malheureusement, cette alternative est pénalisée sur le plan fiscal puisqu'elle ne bénéficie d'aucune déduction ! Depuis des années, l'apprentissage à distance est freiné par une réglementation fiscale, particulièrement désavantageuse, qui décourage les cours en ligne. De façon inéquitable, les formations par visioconférence pour
les particuliers et notamment le soutien scolaire pour les enfants, ne bénéficie pas de la réduction d'impôts dont jouissent les cours à domicile, au titre du service à la personne.

Résultat : un cours en ligne coûte 50% plus cher ! Cette situation renforce les inégalités sociales et territoriales. Inacceptable en tout temps, elle devient intolérable aujourd'hui. C'est pourquoi j'en appelle aujourd'hui aux Ministres de l'Economie et des Finances et de l'Education Nationale afin d'inclure la suppression de cette barrière fiscale dans le train de mesures d'aides d'urgence qu'ils adoptent actuellement.

Lire aussi : PODCAST Comment le numérique transforme l'éducation

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Sandrine Dirani est PDG de Zeneduc, une plateforme positionnée sur le marché de l'e-learning. Auteure de Aider son enfant à surmonter ses colères et Ton meilleur atout, c'est toi !

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Commentaires 5
à écrit le 14/04/2020 à 18:48
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Les écoles réouvert surtout pour les plus petits ces normal si les gens garde leurs enfants ils peuvent pas allée travailler donc le Medef préféré prendre le risque de contamine les gens. Pour les aide aux plus démunis il faut que les gens qui fond...

à écrit le 14/04/2020 à 18:46
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Les écoles réouvert surtout pour les plus petits ces normal si les gens garde leurs enfants ils peuvent pas allée travailler donc le Medef préféré prendre le risque de contamine les gens. Pour les aide aux plus démunis il faut que les gens qui fond...

à écrit le 02/04/2020 à 10:48
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Ce qui est cocasse c'est qu'avec internet les étudiants ont à leur portée des milliards d'informations et pourraient être redoutablement instruits et éclairés, bien mieux et plus que tout les systèmes éducatifs existant mais forcément cela remettrait...

à écrit le 01/04/2020 à 12:19
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Merci La Tribune pour l'article concernant les cours en visioconférence de zeneduc.com Nous nous battons pour vous chers parents ! Une réduction fiscale serait la bienvenue. En tant qu'auteure spécialisée en Orthographe et en Techniques de mémorisat...

à écrit le 01/04/2020 à 8:07
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Ce que propose cette lobbyiste c'est que s'il y avait une subvention pour les petites librairies il faudrait la donner à Amazon pour l'équivalent de la totalité des subventions perçues par l'ensemble des librairies sous prétexte qu'Amazon vende aussi...

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