"L'humain, maître de la nature  : quelle arrogance ! "

[Rencontres Capitales] L'humain a cessé d'être totalement un animal quand, après avoir appris à fabriquer des outils, de plus en plus élaborés, gardés et transportés, il a domestiqué le feu, il y a de cela largement plus d'un million d'années. Et là débuteront pour lui une nouvelle inquiétude et l'intranquillité : l'obsession de garder ce feu actif, inlassablement, partout, en toutes situations et circonstances, même durant les plus longs voyages dans des territoires très humides.
(Crédits : DR)

Cela voulait-il dire qu'auparavant, il n'y avait pas d'intranquillité ? Non, bien sûr, mais pas la même, celle, classique chez tous les animaux mobiles et pourvus d'un système neuronal approprié, de la quête de la nourriture et celle d'échapper aux prédateurs... Trouvera-t-on aujourd'hui à manger et pourrons-nous éviter d'être mangés ? Lucy en savait quelque chose !

Le tournant : l'humanité technique

Et aussi, quand les espèces ont la conscience de tout cela, tout faire pour se reproduire, élever sa progéniture, l'alimenter, l'éduquer puis la laisser se disséminer afin d'assurer « l'harmonie supérieure » d'un équilibre durable entre population et territoire. Cela veut-il signifier que la proie est plus inquiète que le prédateur ? Probablement, mais certains adultes de grandes espèces ne craignent pas grand-chose, même chez les consommateurs primaires et les herbivores. Quel lion s'attaquera à une girafe ou à un rhinocéros ? Il ne pourra le faire que très occasionnellement, durant des circonstances très particulières et alors en groupe organisé. Pour toutes ces faunes évoquées ici, tout a changé avec l'avènement de l'humanité technique. L'invention primordiale de l'humain, qui amènera à ce sentiment si délétère de « domination », sera l'arme de jet, de chasse et de guerre, propulseur, lance, arc et flèches, il y a quelque 8.000-12.000 ans. Alors, même les grands animaux, en incluant les prédateurs, devront « faire attention », donc utilement s'inquiéter. Observez le comportement d'oiseaux dans des zones sans humains ou protégées et celui des mêmes espèces dans des territoires humanisés où ils sont chassés !

Et ces considérations relancent le débat central d'aujourd'hui sur les interrelations humain-nature. Quelle importance accordons-nous à la biodiversité dans nos activités ? La biodiversité est la fraction vivante de la nature et nous la dégradons tous les jours : or pourtant, nous en faisons partie !

Pour cela, il faut tuer cette arrogance actuelle d'imaginer l'humain séparé, dominateur ou « maître » de cette nature, et alors tout pourra changer. Nous pourrons nous adapter à ces nouvelles conditions de changement global, conditions que nous avons, pour la plupart, déclenchées nous-mêmes.

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