« Non, les professionnels de la location meublée touristique ne doivent pas devenir les boucs émissaires du mal-logement en France ! »

LETTRE OUVERTE. Depuis maintenant plusieurs semaines, des voix s'élèvent un peu partout en France, pour attribuer au développement des locations saisonnières la responsabilité de la crise du logement. Sur le banc des présumés coupables, au côté des plateformes de location meublée touristique, on retrouve évidemment les milliers de professionnels du secteur qui aident au quotidien des propriétaires à louer leur logement à des personnes de passage. Une situation que dénonce un collectif de professionnels de la location saisonnière (*).
« Peu importe que nous soutenions en France des dizaines de milliers d'emplois non délocalisables, des ingénieurs travaillant sur nos plateformes de services aux responsables commerciaux locaux, en passant par les entreprises de ménage ou encore les blanchisseries. », écrivent les signataires. (Photo d'illustration)
« Peu importe que nous soutenions en France des dizaines de milliers d'emplois non délocalisables, des ingénieurs travaillant sur nos plateformes de services aux responsables commerciaux locaux, en passant par les entreprises de ménage ou encore les blanchisseries. », écrivent les signataires. (Photo d'illustration) (Crédits : Gabrielle Lurie)

Oui nous gérons des dizaines de logements, et parfois plus, que nous proposons à des touristes dans les grandes villes et les stations touristiques françaises. Mais non, nous ne sommes pas des multipropriétaires : ces logements ne sont pas les nôtres, comme l'affirment de manière caricaturale certains responsables politiques et associatifs !

Ces logements, ils appartiennent à des milliers de Français qui louent occasionnellement leur résidence principale ou leur maison de famille pour percevoir un complément de revenu - près de 4.000 euros bruts annuels en 2022 - et qui ont choisi de confier à nos entreprises la gestion de ces locations lorsqu'ils ne sont pas chez eux.

Faute de vouloir s'intéresser à la réalité de notre secteur, faute d'essayer d'identifier les causes structurelles de la crise du logement, voilà les responsables faciles du mal-logement en France tout trouvés ! Notre activité est pourtant déjà fortement régulée dans de nombreuses villes, mais elle devrait, selon ses détracteurs, être encore un peu plus entravée.

Peu importe que nous, acteurs français de l'hébergement touristique, soutenions le pouvoir d'achat de nombreuses familles françaises en cette période d'inflation. Les revenus de la location touristique sont pourtant un levier majeur pour contribuer au financement de la rénovation énergétique de leurs logements...pour peu qu'on les y incite au lieu de faire planer des menaces d'interdiction.

Peu importe que nous soutenions en France des dizaines de milliers d'emplois non délocalisables, des ingénieurs travaillant sur nos plateformes de services aux responsables commerciaux locaux, en passant par les entreprises de ménage ou encore les blanchisseries.

Peu importe, enfin, que nous contribuions à faire vivre des communes touristiques qui, sans l'activité de location saisonnière, verraient se multiplier les volets clos et les lits froids de résidences secondaires inoccupées presque toute l'année sans pour autant augmenter l'offre de logements sur leur territoire.

Pour une stabilité réglementaire

Nous sommes bien conscients des enjeux majeurs sur le logement dans certains territoires, mais nous le rappelons aujourd'hui : des règles existent et fonctionnent en France pour lutter contre la spéculation immobilière, sans pour autant stigmatiser et pénaliser tout un secteur utile, dynamique et apprécié des Français!

Les élus locaux bénéficient déjà d'outils efficaces - changement d'usage, enregistrement, compensation - pour construire des réglementations locales adaptées à leurs besoins et à leurs enjeux. Si certaines grandes villes comme Paris, Lyon, Bordeaux s'en sont pleinement saisies, ces outils restent encore dans bien des cas soit méconnus, soit sous-exploités par les communes concernées.

D'autres chantiers sont aujourd'hui prioritaires pour venir à bout du mal logement dans notre pays, au regard des 800.000 meublés touristiques présents en France - pour la plupart des résidences principales ou secondaires qui n'ont pas vocation à rejoindre le marché de la location longue durée. Mobiliser les 3,1 millions de logements vacants en France, privilégier la relance de la construction et d'un secteur immobilier à la peine face à l'inflation en font partie.

Nous vous le demandons aujourd'hui : arrêtons de faire des acteurs Français de la location meublée touristique les boucs émissaires faciles du mal logement et trouvons ensemble des solutions pérennes permettant de répondre à cette crise, tout en protégeant l'activité de nombreuses entreprises locales et le pouvoir d'achat des Français.

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Les signataires :

Romain Bellet, WeHost

Quentin Brackers de Hugo, HostnFly

Claire Torre, The Only Place

Frederick Seidita Aires, Booking Guys

David Gidet, Aravis international

Martine Manhes, Majordome Privé

Nicolas Vigier, BNB Real Estate - bnbhere

Fabien Baijot, Locarent

Thomas Giliberti, Paris Conciergerie

Florian Duhen, EPS Real Estate

Guillaume Bossard, Sejourneur

Fabien Mollier, Immo Services

Thomas Giliberti, Paris Conciergerie

Dominique Duboscq, SA S. Duboscq immobilier

Jean-Philippe Ramé, 2beapart

Erwan Paquet, Séjour à Brive

Morgane Bérard, HoliLandes

Perrine Le Ru, Check In conciergerie

Nicolas Stempffer, DIFY Immobilier

Rémi Griffoul, Conciergerie Rémi Griffoul

Sébastien Rancurel, SMARTBNB

Bastien Milcendeau, Myah

Michel Birnbaum

Guillaume Kech, Paris Autrement

Sophie Bussac, Pure Azur Immobilier

Cécile Fradin, Bmyguest

Thibault Martin, Smartrenting

Elise Lefoul, LivinParis

Marco Longobardi, Araya sas

Laurent Segal, Rent a room

Delphine Thomas, SAS Thomas Real Estate

Albert Yvard, Agence Homelok

Isabel Santos Malsch, Les clés biarrotes

Alexandre Karcher, Cozystay

Frederic Chotard, Locations à la clé

Jean-Robert Gibard, Welkeys

Séverine Garramendia, Les clés de Saint Jean de Luz

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Commentaires 8
à écrit le 16/06/2023 à 16:55
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Retraité j'ai un studio de 25m2 que je loue 4semaines au mois d'août. Je paie des impôts fonciers naturellement mais aussi la taxe de séjour 3,5€ par personne pour chaque nuit louee. Je paie ensuite la CFE puisque je suis déclaré à la mairie Loueur ...

à écrit le 16/06/2023 à 15:49
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Alors dans ce cas, si vous ne voulez plus être des boucs émissaires, adoptez un système qui donne la priorité aux jeunes travailleurs saisonniers durant la période estivale. De la sorte, ils pourront se loger confortablement et non plus au camping e...

à écrit le 16/06/2023 à 14:27
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Que l'état se porte garant des loyers et des dégâts causés dans les biens immobiliers destinés à la location longue durée ; l'état a les moyens coercitifs de recouvrir les créances ! Que l'état fasse un allègement de la taxation des loyers provenan...

à écrit le 16/06/2023 à 9:02
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le seul " HIC " c est l avantage fiscal pour les locations touristiques .que l on mette chacun au même régime fiscal et on en reparle

le 16/06/2023 à 9:32
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@jp D'accord! Il serait souhaitable qu'une taxe soit créée et qui serait intégralement utilisée pour ka construction de logements neufs.

le 16/06/2023 à 12:07
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Tiens ! Une TAXE !!!! Il a déjà celle de séjour

le 22/06/2023 à 14:38
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L’avantage fiscal prend en compte les frais des propriétaires, frais qui n’existent pas en location longue durée. Nous payons l’électricité ,l’ eau, le gaz, l’abonnement internet, toutes les charges de copropriété, l’assurance, les consommables (savo...

à écrit le 16/06/2023 à 8:43
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Je suis d'accord avec la tribune des professionnels. Cela étant, ils devraient eux mêmes être plus vigilants. Certes ils ne sont pas responsables de la crise du logement. Mais par un certain laissez aller, ils ne contrôlent pas suffisamment les occup...

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