Présentez-nous GTT et son domaine d'activité ?

GTT est un expert en technologie et ingénierie au service de la transition énergétique. Cela fait près de 60 ans que nous concevons des systèmes de confinement à membrane pour transporter et stocker des gaz liquéfiés, et en premier lieu le gaz naturel liquéfié. Pour liquéfier le GNL, il faut descendre à -163 degrés. La liquéfaction a pour avantage de réduire le volume du gaz, divisé par 600, et donc d'en transporter des quantités très importantes. Elle permet aussi de s'affranchir du transport par gazoduc, par exemple lorsque la géographie ne le permet pas ou quand la distance est trop grande. Aujourd'hui, tous les méthaniers construits à travers le monde sont conçus avec nos technologies.
Depuis plusieurs années, GTT a par ailleurs très largement diversifié son offre avec le développement des technologies liées à la propulsion des navires au GNL, mais aussi de solutions digitales basées sur des techniques avancées de modélisation du GNL. Et plus récemment, nous avons fait l'acquisition d'une société technologique spécialisée dans la fabrication d'électrolyseurs à membrane échangeuse de protons, pour produire de l'hydrogène vert.

Quels sont les enjeux du transport maritime sur les émissions, et en quoi le GNL est-il une réponse ?

L'utilisation du GNL comme carburant permet de supprimer la quasi-totalité des émissions les plus néfastes pour la santé, à savoir l'oxyde de soufre, l'oxyde d'azote et les particules fines. Elle réduit aussi les émissions de CO2 de 25%. Le GNL constitue donc une brique essentielle de la transition énergétique. Un nombre croissant de navires opte pour la propulsion au GNL. Même si le coût du GNL a augmenté, il reste bien inférieur au coût du pétrole, c'est donc un choix rentable. Le choc pétrolier actuel est un facteur d'accélération vers des carburants plus propres.

Comment travaillez-vous au développement de l'hydrogène vert ?

L'hydrogène vert est une solution relativement chère actuellement. Avec notre filiale Elogen, qui conçoit des électrolyseurs PEM (membrane échangeuse de protons), nous souhaitons la rendre plus accessible. En effet, le coût de l'hydrogène est essentiellement lié au coût de l'électricité. C'est pourquoi Elogen a pour ambition de développer des électrolyseurs toujours plus efficaces et performants. L'activité d'Elogen se trouve donc au cœur des enjeux de la transition énergétique.

Vous avez récemment fait un point sur l'activité du groupe au premier trimestre 2022. Quelles en sont les grandes lignes ?

2021 avait été marquée par un record en termes de commandes, mais aussi par le décollage de l'activité GNL carburant. Ces tendances se sont poursuivies au premier trimestre 2022.
La situation actuelle, avec les conséquences du conflit russo-ukrainien sur les équilibres énergétiques mondiaux, mais aussi la volonté de nombreux pays de décarboner leur mix énergétique, est très favorable au GNL, à son transport et à son stockage. Il faut aussi rappeler que certains pays se reposent encore trop largement sur le charbon pour leur production d'électricité. Pour que la transition énergétique accélère et en attendant que les énergies renouvelables prennent le relais, il faudrait que la part du GNL dans le mix énergétique mondial augmente. Elle ne représente aujourd'hui que 3,5%...