Les recettes à succès des champions bordelais de l'export et de l'emploi

Bpifrance, ERDF et des chefs d'entreprise bordelais réunis par La Tribune ce vendredi 5 décembre à Bordeaux ont échangé leurs bonnes pratiques pour faire grandir les petites sociétés en entreprises de taille intermédiaire.

L'une se distingue en modélisation 3D, l'autre en santé animale. L'une emploie 1400 salariés, l'autre 3500, dont un tiers en France. L'une vise 215 millions d'euros de chiffre d'affaires fin 2014, l'autre 750 millions. Toutes deux tirent l'essentiel de leurs revenus de l'international. Lectra et Céva Santé Animale sont deux des 150 entreprises de taille intermédiaire (ETI) recensées en Aquitaine. Dans les prochaines années, les PME Fermentalg, AT Internet et Sunna Design pourraient bien venir grossir ces rangs. Les dirigeants de ces sociétés, Bpifrance et ERDF se sont réunis vendredi 5 décembre à Bordeaux à l'initiative de La Tribune, pour identifier les freins de la croissance de PME à ETI.

Pour tous, l'international est un levier nécessaire pour croître. "Procédez par acquisitions, pour étendre votre réseau rapidement, plutôt que de vous épuiser à créer des filiales", a conseillé Marc Prikazsky, PDG de Céva Santé Animale. "Pour se donner les moyens de ses ambitions, il ne faut pas hésiter à ouvrir son capital. Faire entrer un investisseur comme Bpifrance, c'est aussi être accompagné d'experts", a plaidé Louis Robert, chargé d'investissement chez Bpifrance, qui dispose d'un fonds ETI 2020 doté de 3 milliards d'euros et d'une durée de 99 ans. "Nous avons la chance en France de pouvoir mobiliser différents dispositifs publics d'aide, notamment pour aller à l'international. Mais on vous demande alors de fournir trois bilans et d'avoir fait vos preuves sur le marché français. Ainsi, Sunna Design a le statut JEI mais est trop jeune pour mobiliser le soutien de la Coface", a déploré Nicolas Malvert, le general manager de cette start-up de l'éclairage public pour les pays émergents.

Dépasser le débat sur les seuils sociaux

Marc Prikazsky, le PDG de Céva Santé Animale et président du Club des ETI en Aquitaine a vanté les efforts de la Région auprès des entreprises, et a fustigé la complexité du droit du travail français. "Le débat sur les seuils sociaux doit être dépassé. Les obligations réglementaires à 50 salariés, puis à 250 salariés, me semblent correspondre à une réalité de l'entreprise. Un chef d'entreprise qui vise une forte croissance ne se préoccupe pas des seuils sociaux", a retorqué Pierre Calléja, PDG de la société de biotechnologies Fermentalg, qu'il a introduite en Bourse cet été.

Pour recruter les bons profils, Mathieu Llorens, directeur général d'AT Internet, et Thierry Gibert, directeur Aquitaine Nord d'ERDF, misent sur l'apprentissage. "La France a des atouts, et nous devrions davantage être fiers de nos technologies. Quitte à pratiquer une préférence économique nationale", a souligné Mathieu Llorens. Laurence Jacquot, directrice industrielle et du développement du groupe Lectra, a abondé : "80% de nos 200 fournisseurs sont français, et un sur deux est Aquitain. La proximité et la relation de confiance avec les fournisseurs est essentielle pour la qualité et la réactivité de notre groupe." Un constat partagé par Thierry Gibert : "En Aquitaine, ERDF attribue 230 millions d'euros par an de contrats à 1200 fournisseurs. Nous leur donnons de la visibilité à trois ans, et nous permettons à des entreprises dès 10 salariés, locales, de répondre à nos appels d'offres." Dans un esprit de filière, pratiqué de longue date en Allemagne -pays qui compte trois fois plus d'ETI que la France.

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