La Coop des masques : une future usine bretonne et solidaire

La Région Bretagne et le département des Côtes d’Armor vont entrer au capital de La Coop des masques, une usine bretonne associative et citoyenne dont l’activité démarrera en novembre près de Guingamp. Elle répondra aux besoins des professionnels de santé bretons ainsi que des entreprises.
Loïg Chesnais-Girard et Alain Cadec, présidents de la Région Bretagne et du Conseil départemental des Côtes d'Armor ont officialisé vendredi matin la création de l'usine coopérative La Coop des masques.
Loïg Chesnais-Girard et Alain Cadec, présidents de la Région Bretagne et du Conseil départemental des Côtes d'Armor ont officialisé vendredi matin la création de l'usine coopérative La Coop des masques. (Crédits : Région Bretagne)

La Coop des masques fait partie des trois projets de réimplantation d'une production de masques de protection en Bretagne qui ont émergé au printemps en pleine crise du Covid-19.

Si le projet industriel porté par le groupe Intermarché en Morbihan et celui du milliardaire suisse Abdallah Chatila à Ploufragan poursuivent leur vie en parallèle, la Région Bretagne et le département des Côtes d'Armor ont annoncé vendredi lors d'une conférence de presse qu'ils allaient entrer au capital de la société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) baptisée "La Coop des masques". L'usine démarrera sa production en novembre sur la ZI de Grâces, près de Guingamp. Les deux collectivités bretonnes, qui en avril avaient missionné Guy Hascoët pour dessiner un projet viable, investiront respectivement 200.000 et 50.000 euros. D'autres collectivités locales sont invitées à les rejoindre.

30 à 45 millions de masques pour les professionnels bretons

Née sur les ruines de l'usine de Plaintel, symbole local d'un désengagement de l'Etat et d'un gâchis industriel, La Coop des masques emploiera moins de quarante salariés, pour un objectif de 30 à 45 millions de masques produits par an et de 10 à 15 millions d'euros de chiffre d'affaires. 70 % des volumes pourraient être produits dès décembre prochain afin d'atteindre un rythme de croisière en janvier 2021. L'achat des locaux par Breizh Immo, l'outil de portage immobilier de la région, et dont la SCIC sera locataire, s'effectuera durant l'été.  L'achat et l'installation des lignes de production suivront d'ici à l'automne parallèlement au recrutement des équipes.

« Ce projet stratégique et d'intérêt collectif est la suite logique de notre gestion commune de la crise » estime Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne qui, avec les départements, avait injecté 600.000 euros pour l'achat de 2 millions de masques. « La relocalisation d'une production de masques FFP2 et chirurgicaux doit répondre aux besoins courants des professionnels bretons des secteurs de la santé, du médico-social ou encore de l'agro-alimentaire. Elle permettra aussi de sécuriser les approvisionnements en masques sur des périodes de forte tension du marché et d'éviter la pénurie. Ce projet ne disqualifie pas les autres projets industriels. » La production du site de Grâces s'adressera aussi aux professionnels du bâtiment et du secteur naval.

Un second volet d'activité pourrait venir s'ajouter dans un deuxième temps avec une production de matière première et de textiles non-tissés (base filtrante) en vue de sécuriser l'ensemble de la chaîne de production.

Médecins du monde, la FHF et des citoyens partenaires

« La Coop des masques est représentative de la façon bretonne d'appréhender les choses quand il s'agit de l'intérêt général et d'un projet solidaire issu du territoire » note Alain Cadec, président du département des Côtes d'Armor.

Le statut de la SCIC traduit cette volonté politique des deux collectivités de fédérer différents acteurs. Le capital social de 2 millions d'euros de La Coop des masques sera ainsi réparti entre des acteurs publics et usagers, salariés et citoyens. Guy Hascoët précise que Médecins du monde mais aussi la Fédération hospitalière de France (FHF) et La Mutuelle familiale et le fabricant d'ingrédients et produits cosmétiques Lessonia sont déjà parties prenantes du projet. La mobilisation rapide du capital social est jugée essentielle pour acheter le matériel et la matière première.

Les citoyens bretons sont eux-mêmes appelés à devenir sociétaires de la SCIC et à prendre des parts sociales non rémunérées de 50 euros, jusqu'à un quart du capital social. Une campagne de crowdfunding vient d'ouvrir sur le site du projet.

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