Régionales : dans le Grand-Est, record d'abstention et prime au sortant

REGIONALES - Le président sortant Jean Rottner (LR) aborde le deuxième tour des élections régionales avec dix points d'avance sur le Rassemblement National. Eliane Romani (Verts) et Brigitte Klinkert (assimilée LREM) se maintiennent pour l'élection quadrangulaire du 27 juin.
Jean Rottner est arrivé en tête au premier tour des élections dans le Grand-Est, marqué par un niveau d'abstention record.
Jean Rottner est arrivé en tête au premier tour des élections dans le Grand-Est, marqué par un niveau d'abstention record. (Crédits : Olivier Mirguet)

Le président sortant Jean Rottner (LR) est arrivé en tête du premier tour des élections régionales dans le Grand-Est. Avec 31,15 %, Jean Rottner possède dix points d'avance sur a liste de Laurent Jacobelli (RN, 21,12 %), que les sondages avaient pourtant vu en tête ou au coude-à-coude. Troisième de ce premier tour, la tête de liste écologiste Eliane Romani (14,6 %) n'est pas parvenue à s'entendre avec l'ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti pour faire liste commune le 27 juin. Celle-ci se trouvait pourtant en position de fusionner dimanche soir avec 8,64 % des voix. La ministre déléguée à l'Insertion Brigitte Klinkert (assimilée LREM) réalise un score décevant avec 10,77 %. Elle a malgré tout décidé de se maintenir au second tour. Les électeurs du Grand-Est retrouveront donc quatre candidats dimanche 27 juin, pour un deuxième tour qui s'annonce favorable à Jean Rottner.

"Mon objectif, c'est de ne pas permettre au Rassemblement National de diriger cette région, de ne pas permettre au Rassemblement National d'être à la tête de ce pays", a répété Jean Rottner dimanche soir lors d'un débat organisé par France 3 Alsace. "Je serai engagé avec la même équipe la semaine prochaine. C'est aussi cela, apporter de la clarté aux électeurs", a prévenu le président sortant.

Première région abstentionniste

Avec 29,62 % de participation, le Grand-Est affiche pour ce premier tour des élections régionales un record d'abstention. D'aucuns y voient déjà le rejet d'une région recomposée en 2016, sans tenir compte des spécificités de ses composantes historiques (Alsace, Lorraine, Champagne-Ardenne) et dont les habitants, particulièrement en Alsace, continueraient de contester l'existence même. "Les habitants d'Alsace, de Champagne-Ardenne et de Lorraine ont émis le souhait de changer ce Grand-Est et ont exprimé leur rejet massif de cette région qui n'existe pas dans la réalité", a ainsi estimé Laurent Jacobelli lors d'une conférence de presse dimanche soir à Strasbourg. "Je ne me satisfais pas d'un record. J'espère, dans cette deuxième séquence du deuxième tour, mobiliser plus que jamais", a prévenu Jean Rottner. Pour sa colistière Valérie Debord, vice-présidente sortante du Conseil régional du Grand-Est, cette abstention record est "navrante". " Je suis triste pour la démocratie et triste pour ces institutions qui sont pourtant proches et au service de la population", a-t-elle déclaré à La Tribune.

La candidate LREM trop faible en-dehors de l'Alsace

Pour Brigitte Klinkert, le résultat du premier tour est en-deçà des espérances. La candidate-ministre, soutenue par Emmanuel Macron, n'est pas parvenue à faire le plein des voix en-dehors de ses terres alsaciennes. Son score de 10,77 % masque de fortes disparités entre les différents départements, avec un médiocre 4,58 % dans les Ardennes et un score passable de 6,34 % dans la Marne. A l'inverse, l'ancienne présidente du Conseil départemental du Haut-Rhin réalise un confortable 24,46 % dans son fief historique. Hésitant au soir du premier tour entre le maintien ou le désistement, Brigitte Klinkert s'est finalement résolue à maintenir sa candidature pour le second tour du 27 juin. La pression du Rassemblement National n'a pas été assez forte pour la convaincre de s'effacer derrière Jean Rottner, dont elle entend combattre jusqu'à dimanche prochain le projet "jacobin" et centralisateur à la présidence de la grande région. Brigitte Klinkert lui oppose un programme plus "proche des territoires", et promet trois vice-présidents délégués à la tête de chacune des anciennes composantes du Grand-Est.

Laurent Jacobelli a lancé dimanche soir un appel aux électeurs du candidat souverainiste Florian Philippot (6,95 %) et aux régionalistes d'Unser Land (3,67 %). Le candidat du Rassemblement National se voit comme "la première force d'alternance et la première force d'opposition" pour ce second tour dans le Grand-Est. "Les électeurs nous lancent le défi de gagner au deuxième tour contre le système Rottner-Macron, pour en finir avec cette région mastodonte et retrouver nos trois régions d'origine", a estimé Laurent Jacobelli.

Echec du rassemblement à gauche

Pour les écologistes et la gauche, le combat s'annonce difficile le 27 juin. Les réserves de voix d'Aurélie Filippetti (8,64 %) et de la candidate Lutte Ouvrière Louise Fève (2,6 %) ne représentent pas un apport arithmétique suffisant pour contrer Jean Rottner. Dimanche soir, moins d'une heure après la fermeture des bureaux de vote, la tête de liste écologiste Eliane Romani indiquait à la Tribune qu'elle avait "envoyé un message " à Aurélie Filippetti en vue de fusionner, dans une ultime tentative de rapprochement des forces à gauche. Lundi matin à 7 heures, elle a reconnu l'échec de sa "volonté de rassembler". "La liste "Il est temps" porte les valeurs communes de respect de l'environnement et de justice sociale dans notre région", a rappelé Eliane Romani. A Strasbourg, ville remportée par les écologistes lors des élections municipales en juin 2020, la liste des verts est arrivée en tête de ce premier tour des élections régionales, avec 25,61 % des voix.

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