Grand Paris : les Jeux olympiques à la rescousse de l'emploi des jeunes ?

A 127 jours de l'ouverture des Jeux Olympiques, Paris 2024 donne un coup de pouce à ses partenaires qui ont encore des postes à pourvoir en vue de la compétition. Un booster certain pour l'emploi des jeunes, mais qu'il convient de nuancer. Explications.
Paris 2024 dispose d'encore 12.500 postes à pourvoir.
Paris 2024 dispose d'encore 12.500 postes à pourvoir. (Crédits : (AS - LT))

Paris 2024 sort le grand jeu pour embaucher des travailleurs, pendant la compétition. Au total, ce sont 12.500 postes qui sont à pourvoir, répartis dans cinq secteurs distincts : l'énergie ; le nettoyage et la gestion des déchets ; le transport et la logistique ; l'hôtellerie et la restauration ; et enfin, le sport événementiel.

Pour répondre aux demandes des employeurs, le Cojo, en partenariat avec les collectivités et France Travail, organise des forums de l'emploi, à l'image de l'événement tenu jeudi dernier aux docks d'Aubervilliers. Résultat, environ 3.500 demandeurs d'emploi ont répondu présents, selon Paris 2024. Un chiffre que le manager attractivité économique, sociale et territoriale de « P24 », Gilles Verdure, juge « prometteur ».

Alors que la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) d'Île-de-France dévoilait une étude relative au retard, au regard de la moyenne nationale, dans l'emploi des jeunes franciliens, ce forum de Paris 2024 questionne quant au rôle des Jeux olympiques comme moyen de lutte contre le chômage.

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Un booster pour l'emploi des jeunes

Dans les faits, les besoins humains nécessaires pour l'organisation de la compétition sont connus depuis 2019.

« L'ensemble des acteurs de l'emploi ont reçu le nombre d'offres ainsi que les profils requis. Les candidats ont été démarchés et convoqués pour des entretiens. Cela permet aux entreprises de mener des recherches ciblées et de ne pas se déplacer inutilement », explique Gilles Verdure à La Tribune.

Le cadre de Paris 2024 insiste sur cette collaboration avec France Travail, mais aussi les collectivités territoriales et les missions locales. L'idée étant de réfléchir à « des compétences à développer, même malgré le court délai ».

« C'est pour cela qu'il y avait beaucoup de monde autour du stand de Sodexo. Avec la sécurité et le nettoyage, l'alimentation fait partie des grands enjeux dans l'organisation de la compétition », affirme Gilles Verdure auprès de La Tribune.

Toutefois, certains secteurs comme les transports ont des besoins de main-d'œuvre qui ne sont pas entièrement liés aux Jeux, à l'image de la RATP et d'Air France.

Mobiliser et insérer les jeunes travailleurs

Pour le directeur territorial du Val-d'Oise de France Travail, Jean-Philippe Delcourt, les Jeux olympiques ne représentent que l'une des opportunités qui peuvent engendrer une mise en mouvement de l'emploi chez les jeunes franciliens.

« Nous travaillons depuis un certain temps sur la mobilisation et l'insertion des jeunes dans le monde du travail. Et ce, de façon durable et non temporaire », défend Jean-Philippe Delcourt auprès de La Tribune.

Parmi les projets déjà en marche, le directeur territorial de France Travail évoque le contrat engagement jeune (CEJ). Il s'agit d'un contrat engageant les jeunes à quinze heures d'activité professionnelle par semaine. Selon France Travail, 35.000 jeunes ont intégré le programme depuis le 1er mars 2022.

L'ex-Pôle Emploi organise aussi des forums pour « rendre les rencontres avec les professionnels plus vivantes et les orienter vers des métiers auxquels ils auraient pu tourner le dos ».

Une collaboration entre tous les acteurs

Ces initiatives sont poussées par le Plan régional d'insertion pour la jeunesse (PRIJ), adopté en 2020. Un marqueur de la collaboration forte entre tous les acteurs.

« Cela fait trois ans que nous travaillons avec la région, les collectivités et surtout les missions locales pour consolider les formations. Nous devons correctement mailler la cartographie et rendre visible à chacun des acteurs, les nécessités des entreprises installées sur le territoire », martèle Jean-Philippe Delcourt auprès de La Tribune.

 Afin d'épauler les institutions publiques, certaines entreprises se sont aussi mobilisées pour contribuer à la formation et à l'insertion des jeunes. Par exemple, le Groupement d'Employeurs pour l'Insertion et la Qualification (GEIQ), propose des formations en alternance dans des secteurs en demande où les jeunes pourront s'insérer plus facilement.

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