LivingPackets confie à Europe Technologies la fabrication de ses box intelligentes

La start-up nantaise LivingPackets vient de nouer un partenariat avec l’ETI Europe Technologies, spécialisée dans l’assemblage de matériaux pour construire la première ligne pilote de production de The Box ; un emballage intelligent, écologique et réutilisable. Objectif : commercialiser ces chaines d’assemblage auprès des acteurs du e-commerce, de la logistique ou du packaging.
Testée par Orange et Cdiscount, THE BOX, conçue à partir d’une mousse de particules de polypropylène expansé, constituée à 98% d’air, l'emballage est pliable, léger, robuste et réutilisable 1000 fois, selon le fabricant.
Testée par Orange et Cdiscount, THE BOX, conçue à partir d’une mousse de particules de polypropylène expansé, constituée à 98% d’air, l'emballage est pliable, léger, robuste et réutilisable 1000 fois, selon le fabricant. (Crédits : LivingPackets)

C'est un petit pas de plus pour THE BOX, cet emballage connecté et réutilisable, conçue par la start-up LivingPackets et un grand pas vers le monde du e-commerce pour Europe Technologies, l'ETI nantaise spécialisée dans l'assemblage de matériaux composites et métalliques dans les domaines de l'aéronautique, de l'automobile, de la navale, du nucléaire ou de l'agroalimentaire... Des marchés percutés de plein fouet par la pandémie de Covid-19. « Face à l'effondrement des marchés de l'aéronautique et de l'automobile... C'est le moment où il faut innover et investir », affirme Patrick Cheppe, fondateur et Pdg d'Europe Technologies pour qui la construction de chaines de production de THE BOX est devenue l'axe de développement N°1, devant la production de têtes d'assemblage pour fabriquer des masques...en Asie, et la transition écologique des moyens de propulsion vers l'hydrogène.

Pour LivingPackets, créée en 2016 dans la banlieue de Nantes, autour d'une box intelligente, écologique et réutilisable pour réinventer la logistique, l'heure était venue d'accélérer. Après un pivot stratégique (du bagage vers la box) en 2019 et des opérations pilotes menées avec Cdiscount, Orange, Chronopost... qui ont amené quelques améliorations (matériau plus léger, étiquetage...) et confirmé le potentiel de l'innovation, la start-up nantaise s'est rapprochée d'Europe Technologies pour concevoir une ligne de production capable de sortir 100.000 box par an. L'assemblage de la chaine de montage semi-automatisée débutera en juillet prochain sur 500 m² dans les locaux de LivingPackets, à Sainte-Luce-sur-Loire (44). La production devrait démarrer en septembre.

Un laboratoire d'innovations

Ce concept de ligne de production flexible a été pensé dans l'esprit de l'usine 4.0. « Nous avons trouvé des astuces de distribution des postes de travail autour de process clé d'assemblage, associé de la robotique, de la transitique pour rendre l'ensemble agile», indique Patrick Cheppe. Résultat, chaque poste fonctionne à des rythmes différents sans perturber la cadence. Tombée à 45 secondes, la durée de fabrication d'une box devra être encore réduite. « Cette ligne sera un véritable laboratoire d'innovations que nous pourrons présenter à nos clients», explique Denis Mourrain, directeur de production de LivingPackets (50 personnes), dont la direction et le centre de R&D, basé à Berlin, ont finalisé la conception de la box et élaboré la stratégie de développement industriel. « Pour avoir une scalabilité rapide et pouvoir livrer les box au bon endroit au bon moment, ça ne sert à rien de construire une énorme usine qui va produire des millions de box qu'il faudra ensuite acheminer vers les clients. Ce que nous voulons, c'est pouvoir présenter aux acteurs du e-commerce, de l'emballage ou des logisticiens, une ligne de production qu'ils puissent décliner chez eux ou chez un partenaire aux cotés de leurs installations selon leurs besoins», détaille Denis Mourrain. Un genre de franchise, en somme, où le business model de la production de la BOX sera confié à des partenaires. « Ce qui nous intéresse, c'est qu'il y ait des box en quantité importante pour vendre de l'utilisation de services. Nous, notre business model repose sur la vente des services, à travers une application et le cloud. » Doté d'une caméra-appareil photo, de capteurs (géolocalisation, température, humidité, chocs, contrôle d'ouverture... celle-ci permettra à l'expéditeur de contrôler en temps réel le contenu et de mesurer les variables de livraison.

Dix fois moins cher que le carton...

L'objectif de cette ligne « laboratoire » innovante est d'être capable de produire jusqu'à 100.000 box par an. Mais, l'idée, c'est surtout de pouvoir décliner le concept pour augmenter la production à 250.00, 500.000 ou 1 million de box pour intégrer un marché de 100 milliards d'envois dans le monde. « Face à l'accélération du e-commerce, il devrait atteindre 200 milliards d'envois en 2025 », ajoute Denis Mourrain. Pour LivingPackets, les 100.000 box produites à Nantes restent donc un POC (Proof of Concept). « Sur le marché de l'emballage, ça correspond à deux jours d'envoi chez Alibaba et quelques heures chez Amazon... Ce sont donc des volumes totalement insuffisants par rapport à la demande», met en perspective Denis Mourrain. L'enjeu sera donc de faire coïncider l'implantation des chaines de production- et le besoin -de box-. L'atout de THE BOX ? Si elle coûte cent fois plus cher à produire qu'un carton, conçue à partir d'une mousse de particules de polypropylène expansé, constituée à 98% d'air, elle est légère, robuste, et recyclable. Pliable, elle offre une capacité de 32 litres ouvertes et 2 litres pliée, et est dimensionnée pour s'adapter aux palettes de transport. Son impact écologique serait nul. Elle est vendue pour être réutilisable jusqu'à 1000 fois. « En définitive, ça revient à un emballage dix fois moins cher que le carton », calcule Denis Mourrain. Le prix de base de l'utilisation de la box est fixé 2 €, ce qui correspondrait au cout moyen d'un carton, si l'on y ajoute les différentes opérations de fabrication et de manipulation. Confrontées à la pandémie de Covid-19, les équipes de LivingPackets auraient planché sur des matériaux antimicrobiens. L'entreprise compte sur l'appui des points relais, acteur clé de la distribution des box, pour désinfecter ce nouveau mode de conditionnement et de livraison.

Objectif : 200 millions de colis

Plus que d'investir dans des outils de production, LivingPackets privilégie les « partenariats » (groupe Auto, Cdiscount, Orange...), à l'instar aussi d'Europe Technologies, qui a dédié dix salariés à cette opération, structuré la démarche et reconnait avoir lourdement investi. Le ROI interviendra avec la vente de technologies et des process. Le risque industriel ? « L'apport de nouvelles fonctions sur The BOX nous permettra de faire évoluer la chaine d'assemblage et évitera de nous faire piller la technologie », assure Patrick Cheppe qui recense une quinzaine de brevets déposés par pays. « Plus que les brevets, ce sont nos 15% de chiffre d 'affaires investis en R&D qui nous permettent de garder un temps d'avance sur l'innovation », dit-il. Pour atteindre sa vitesse de croisière, LivingPackets estime qu'il faudra faire circuler 200 millions de colis par an et donc multiplier les lignes de production. « On va commencer en Europe, mais c'est un produit destiné à être commercialisé sur tous les continents. L'intérêt de la logistique, c'est qu'elle s'appuie sur des standards qui sont tout de suite transversaux », souligne Denis Mourrain.

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