WeVan, la vanlife circule entre utopie et marketing

Série Tourisme Pays de la Loire (5/5). Forcé à l’arrêt par le confinement et les limites de déplacement à 100 km, le nantais WeVan, leader français de la location de campervan a repris la route. Aidé cette fois par les distanciations sociales, favorables à cette solution de voyage autonome, au parfum de liberté.
Chaque année, plusieurs milliers de candidats postulent pour participer au casting de « Drive Your Adventure » créée par WeWan.
Chaque année, plusieurs milliers de candidats postulent pour participer au casting de « Drive Your Adventure » créée par WeWan. (Crédits : Fabien Voileau)

« Cette fois, c'est la France ! le littoral, cette année, l'intérieur du pays, l'Est, les Alpes... l'an prochain », explique Augustin Bouyer, 35ans, co-fondateur de WeVan, devenue en dix ans le leader de la location de Campervan en France et créateur du guide « Drive Your Adventure », outil de promotion à l'image du job de rêve, lancé il y a quatre ans. Le concept ? proposer à un équipage, en général plutôt un couple sélectionné parmi des milliers de postulants, d'écrire le récit de leur périple à bord d'un van. Une expédition de 3 à 6 mois racontée, façon carte postale et illustrée comme un guide de voyage, publié aux éditions Apogée. Cette année, ou plutôt l'an dernier, les cofondateurs de Wevan ont eu du nez. Après « Les frontières européennes en Van », « La Norvège en Van » et « le Portugal Van », Drive Your Aventure a mis le cap sur la France. Le 14 juillet dernier, ordinateur et appareil photo dans les bagages, Chloë et Gürkan, un couple franco-turc, ont pris le volant à Saint-Malo. Direction : les côtes de l'Atlantique et de la méditerranée. « Un grand voyage et pas tout à fait des vacances, puisque c'est un roadtrip écrit en temps réel, financièrement pris en charge, défrayé et soutenu par une équipe éditoriale et des graphistes  », reconnait Augustin Bouyer, qui a fait de cette expédition un véritable outil de communication pour WeVan.

Une croissance difficile cette année

L'entreprise plutôt discrète est née en 2010 à Saint-Herblain, dans la banlieue nantaise. Jusqu'à devenir le leader français de la location de Campervan avec quinze agences franchisées et deux en propre à Nantes et Paris, implantées dans l'hexagone, 10.000 clients par an et un chiffre d'affaires annuel de 4 millions d'euros. Chaque franchise accessible via un droit d'entrée de 15.000 € et 100.000 euros d'apport, peut générer jusqu'à 400.000 euros de chiffre d'affaires. Les véhicules sont négociés au sein d'un accord cadre. « Le plus compliqué aujourd'hui, admet Augustin Bouyer, c'est la gestion des flux de véhicules pour être totalement opérationnel en France et Europe». Volontairement indépendants, attachés à des valeurs fortes sur le tourisme de demain et la responsabilité environnementale dans le voyage les fondateurs de WeVan ont refusé les propositions d'investisseurs préférant miser sur la croissance organique pour assurer leur développement. «Nous sommes assez maniaques sur la qualité. Et les conditions d'une master franchises en Europe n'ont pour l'heure pas été réunies», dit-il. Si la crise sanitaire et le confinement ont contraint l'entreprise à s'arrêter pendant deux mois, l'activité est repartie depuis le 11 mai. « Je ne pense pas que nous irons jusqu'à la croissance, mais si on comble le trou ce sera bien », estime Augustin Bouyer.

Un réchaud plutôt qu'un micro-onde

Amis d'enfance, Augustin Bouyer, de formation commerciale et Joseph Teyssier , ingénieur agronome, ont voyagé un peu partout, ensemble, en van, avant d'avoir envie de faire voyager les autres et d'importer un concept très prisé en Nouvelle Zélande et en Australie. « On a démarré en retapant des combis Volkswagen, les fameux T1, T2, T3...» explique Augustin Bouyer. Des machines devenues des véhicules de collection dont les pannes trop fréquentes ont poussé les passionnés à se tourner vers des modèles plus contemporains. Allemands (Volkswagen, bien sûr, mais aussi des Mercedes), et français, comme le nantais Pilote, avec son modèle Han Road. Des véhicules où l'aménageur MykitVan aux Sorinières (44) distille son savoir-faire pour rendre vivable la promiscuité 6 m² après les trajets. Aujourd'hui, WeVan dispose d'une flotte de 270 véhicules neuf, haut de gamme, dont le prix avoisine les 50.000 euros l'unité. Un investissement de 12 millions €. Si l'entreprise a rapidement trouvé son public et bénéficie de l'engouement pour le camping-car, La « vanlife » n'a, cependant, rien à voir. « Le camping-car s'attache au confort, le van privilégie la maniabilité sur la route. Il est fait pour rouler ! », dit-on. Voulu pour avaler du kilomètre, sa conception diffère aussi. Dans un camping-car, le mobilier « tout confort » est posé sur un châssis avant d'ajouter la coque. Un van est, lui, aménagé à la petite cuillère. La vie à bord y est aussi plus spartiate. Compte tenu de l'espace, c'est plutôt réchaud que four à micro-onde ! « Une forme de frugalité et de simplicité. Avoir une réserve de 30 litres d'eau est une contrainte, il faut savoir gérer. Alors, comme pour la location d'une maison, la mise à disposition d'un véhicule avant le grand départ prend au moins une heure. On explique tout, la literie, le chauffage, le gaz, l'électricité... », indique Augustin Bouyer. Louées au week-end ou à la semaine, les formules, selon les saisons et le type de véhicules, varient de 300 € à 1500 €. Accessible tout l'année mais plutôt saisonnière dans les actes, l'activité attire toutes les générations ; des couples avec sous sans enfants et des retraités, nostalgiques ou emprunts d'une certaine forme de liberté : La Vanlife !

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.