Porte de Loire : durable à tous les étages

SPÉCIAL MIPIM. Le réaménagement de l'entrée nord de Tours, ayant pour but l'intégration de la Loire dans la ville, s'appuiera sur des constructions et des réhabilitations de bâtiments dernier cri en matière d'immobilier durable. Revue de détail.
Un chantier de quelque 50 millions d'euros attendu pendant huit ans.
Un chantier de quelque 50 millions d'euros attendu pendant huit ans. (Crédits : Ville de Tours)

Eiffage n'a rien laissé au hasard pour le chantier Porte de Loire, dont la première pierre vient d'être posée. Ce projet prendra la forme d'une vitrine au plan national pour ses programmes d'urbanisme des villes du futur. L'équation à réaliser est de plus en plus complexe et coûteuse pour les promoteurs. Les nouveaux bâtiments doivent à la fois respecter les dernières normes environnementales pour les matériaux et l'isolation notamment, démontrer une capacité d'usage optimale, et s'insérer dans le paysage architectural et des transports de la cité.

Le chantier Porte de Loire, d'un montant total de quelque 50 millions d'euros (dont une quinzaine financée par la ville et la métropole), tentera ainsi de combiner l'ensemble. Décidé en 2011, il a attendu huit ans, au gré du dépôt des permis de construire, du changement d'équipe municipale, enfin de la purge des recours des commerçants et des associations en septembre 2018, pour finalement commencer début 2019.

Eiffage, qui a remporté l'appel d'offres, prévoit le nec plus ultra sur la partie qui lui est dévolue, qui durera deux ans au minimum. Cette dernière concerne d'une part la construction de deux hôtels Hilton trois étoiles (Hampton) et quatre étoiles (Garden Inn), qui se tiendront en vis-à-vis face à la Loire.

D'autre part, l'ancien bâtiment universitaire Le Faisan sera réhabilité de façon mixte. Une partie abritera des salles de séminaires pour l'hôtel Garden Inn, tandis qu'une autre hébergera 25 appartements. Enfin, l'îlot sud-ouest, situé en haut de la rue Nationale, sera détruit et remplacé par un ensemble mixant locaux commerciaux et 33 logements d'habitation.

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Porte de Loire, Tours

[Crédits : Ville de Tours]

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Énergie positive et réduction carbone

Situés dans un secteur sauvegardé, les futurs bâtiments seront construits à partir de matériaux prescrits par l'Architecte des bâtiments de France (ABF), pierre et verre notamment. Eiffage, qui les choisira au sein d'un catalogue, a prévu que ses futures constructions bénéficient du label Énergie positive et réduction carbone (E+C-). Une norme encore plus drastique en matière d'isolation et d'économie d'énergie que le dernier texte en date, la Réglementation thermique 2012 (RT 2012). Dans les faits, les constructions seront également isolées par l'extérieur via des parements de pierre agrafés.

À la clé, une consommation d'énergie réduite de l'ordre de 10% par rapport à un bâtiment classique.

La démarche environnementale d'Eiffage s'appuie également sur un raccordement prévu au réseau de chauffage urbain de Tours, qui sera alimenté par la biomasse (bois, déchets agricoles) à l'horizon 2020. Enfin, le groupe met en avant la notion d'usage efficace et performant pour les utilisateurs de ses bâtiments. Un guide des bonnes pratiques leur est remis à la livraison.

Ce souci du détail et du respect des nouvelles normes environnementales s'inscrit dans un contexte très porteur pour les promoteurs immobiliers à Tours. Comme ses concurrents Nexity et Bouygues Immobilier, Eiffage participe à l'appel à idées lancé récemment par la ville dans le cadre de « Réussir Tours ». Huit sites au total, dont d'anciennes casernes et des friches industrielles, seront réhabilités à moyen terme. La remise des candidatures aura lieu courant avril, l'échéance de la sélection des lauréats n'est pas encore connue.

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ZOOM

Halles de Tours : de l'air pour la capitale de la gastronomie

Dans le projet de réhabilitation des halles de Tours, prévu de 2020 à 2025, figure au premier chef l'amélioration du renouvellement de l'air à l'intérieur du futur bâtiment. Philippe Montandon, l'un des deux architectes retenus pour la réhabilitation des halles tourangelles, travaille sur le sujet de la qualité de l'air depuis deux décennies.

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Halles de Tours

[Avec ses grandes surfaces vitrées et ses toits végétalisés, les futures halles de Tours tranchent avec le bâtiment actuel, réalisé en 1960. Crédits : DR]

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Inspiré des anciennes halles parisiennes construites par Victor Baltard, l'architecture du futur ensemble des métiers de bouche prévoit d'une part une ossature métallique utilisant au minimum des matériaux nocifs pour l'organisme. Les ouvertures sur façade seront par ailleurs agrandies afin de permettre une meilleure circulation et donc un renouvellement optimal de l'air dans l'enceinte du bâtiment.

Ce souci d'améliorer le tirage thermique des futures halles de Tours s'inscrit dans une projection nettement accrue de la fréquentation du haut lieu de la gastronomie tourangelle. Le futur bâtiment réservera ainsi une surface conséquente aux arts de la table (Food courts, brasseries, écoles de cuisine). Ces derniers occuperont en partie la place réservée actuellement dans les halles aux associations et utilisée a minima par ces dernières.

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