A Fos-sur-Mer, la réindustrialisation dépasse les espérances

Photovoltaïque, éolien, hydrogène... les investissements industriels affluent dans le port de Fos-sur-mer. Le grand port maritime de Marseille (GPMM), qui le gère, s'active pour rendre ses immenses terrains aménageables rapidement.
Comme Dunkerque, le port de Fos-sur-Mer offre du foncier disponible immédiatement à proximité de connexions logistiques.
Comme Dunkerque, le port de Fos-sur-Mer offre du foncier disponible immédiatement à proximité de connexions logistiques. (Crédits : Colin)

Emmanuel Macron ne devrait pas passer par Fos-sur-Mer à l'occasion de sa visite à Marseille la semaine prochaine. Pourtant l'avenir économique de l'agglomération phocéenne se bâtit sur les quais du grand port industriel de Fos. Les projets récemment annoncés cochent en effet toutes les cases de la politique de réindustrialisation du gouvernement. A l'image du consortium originaire de Lyon, Carbon qui investit 1,5 milliard d'euros pour construire une giga-usine de panneaux solaires sur le site de Fos. Ouverture prévue en 2025 avec 3.000 emplois à la clé.

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Les autres grandes branches des industries vertes s'implantent également à Fos. Dans l'hydrogène, la société d'ingénierie H2V va installer à partir de 2026 six unités de production d'hydrogène « vert », ou renouvelable, à partir d'électrolyse de l'eau pour un coût total de 750 millions d'euros.

Des investissements en milliards d'euros

L'hydrogène doit notamment permettre de décarboner les industries les plus émettrices de CO2 comme la métallurgie. GravitHy, autre startup fondée par un consortium de grands groupes, doit mettre en service dès 2027 une usine de minerai de fer, fabriqué à partir d'hydrogène décarboné. Montant de l'investissement : 2,2 milliards d'euros.

Etabli depuis 50 ans à Fos, les hauts-fourneaux d'ArcelorMittal investissent également, avec l'aide des fonds publics de France Relance, en vue de réduire leurs émissions massives de CO2, notamment en se dotant de fours électriques comme le groupe le fait également sur son autre site français à Dunkerque. Les deux usines ArcelorMittal de Fos-sur-Mer et Dunkerque représentent à elles seules 25% des émissions de gaz à effet de serre industrielles en France.

« Il n'y a pas eu de nouvelles usines pendant 40 ans et là , nous avons une avalanche de 10 projets en même temps, qui cherchent du foncier, des connexions logistiques et des fournisseurs à proximité », observe le président du directoire du GPMM (Grand Port Maritime de Marseille) Hervé Martel, qui confesse être agréablement « surpris » par l'ampleur de ce qu'il voit comme une « troisième renaissance industrielle » locale après le développement de l'industrie pétrolière puis chimique au XXème siècle. Hervé Martel se réjouit surtout de l'« alignement politique » entre la mairie de Fos, la Région et l'Etat en faveur de la réindustrialisation.

Opportunité unique de développement

Alors que l'activité de croisières se trouve dans le viseur du maire de Marseille, et que le fret maritime revient à des niveaux plus normaux après les années fastes du Covid, la réindustrialisation du bassin offre une opportunité de développement spectaculaire au Grand Port Maritime de Marseille, riche d'un foncier abondant et rapidement disponible. A Fos, 600 hectares dédiés sont aménageables pour offrir des « terrains clés en main », dont 300 sont déjà pris par les projets hydrogène, photovoltaïques et éoliens.

Dans la perspective du projet pilote de trois éoliennes en mer Provence Grand Large, en attendant le développement d'un parc entier, les flotteurs métalliques ont été conçus par Eiffage Métal à Fos. Sur place, le GPMM a déjà réservé près de 80 hectares qui pourront à terme servir à décharger, stocker et assembler les gigantesques composants des éoliennes maritimes, bien plus imposantes que leurs cousines terrestres.

Lire aussiPourquoi Marseille-Fos génère des activités plus industrielles que maritimes

La direction du port attend désormais des pouvoirs publics qu'ils investissent dans des infrastructures d'énergie et de transport, à la hauteur des besoins qu'occasionnera la réindustrialisation du territoire, nécessairement très gourmande en électricité. RTE prévoit en conséquence de construire 60 kilomètres de lignes très haute tension d'une capacité de 400.000 volts jusqu'à Fos, ainsi qu'un renforcement des lignes existantes.

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Commentaires 3
à écrit le 27/06/2023 à 10:26
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Les syndicats ouvriers des années 70 devront se mettre à jour. Dans la fabrication de panneaux solaires, la main d'œuvre représente 5% des de prix produit. On localise une activité tenue par la Chine depuis longtemps. Les prix ont ultra-bas, les robo...

à écrit le 24/06/2023 à 7:45
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Construire des usines en France pour les remplier de travailleurs détachés d'Europe de l'Est parce que les français ne peuvent pas bosser 50 heures par semaine pour 600 euros par mois ça sert à quoi svp ?

à écrit le 24/06/2023 à 6:59
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la cgt se frotte les mains de tous ces otages volontaires qu'elle pourra prendre en otage avec une infinie bienveillance donc de gauche, facon goodyear dans la justice juste

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