Football : le Parc des Princes, meilleur atout du PSG ?

Mardi contre Dortmund, le public parisien vivra sa première demi-finale de Ligue des champions depuis 1995. Luis Enrique et ses joueurs sont persuadés qu’il fera la différence.
Vitinha célébrant son but lors de PSG- Barcelone au Parc des Princes, le 10 avril.
Vitinha célébrant son but lors de PSG- Barcelone au Parc des Princes, le 10 avril. (Crédits : © LTD / PIERRE LAHALLE/PRESSE SPORTS)

Que n'a-t-on pas dit sur le Signal Iduna Park de Dortmund, les 25000 fanatiques de l'intimidant mur jaune et son vacarme de tarmac ? S'ils ont été portés par le bruit et la fureur pour s'imposer 1-0 en demi-finale aller de la Ligue des champions, les joueurs allemands ont davantage parlé, après le coup de sifflet final, de l'accueil hostile qui leur serait réservé au Parc des Princes mardi. Le milieu Marcel Sabitzer s'attend à « une ambiance de feu », seulement entraperçue en septembre dernier lors de la victoire parisienne face au Borussia en phase de groupes (2-0).

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Bon nombre de supporters du PSG n'ont jamais vécu une demi-finale de C1 dans leur stade. Celle de 2020 contre le RB Leipzig (3-0) avait été déplacée à Lisbonne (Portugal), où l'UEFA avait bricolé un Final 8 pour contourner la pandémie. Un an plus tard, c'est dans un Parc à huis clos que les joueurs de Mauricio Pochettino s'étaient inclinés face à Manchester City (1-2). La précédente apparition des Parisiens dans le dernier carré de la Ligue des champions datait du 5 avril 1995. L'ère du propriétaire Canal+, du sponsor Liptonic sur les maillots et d'une attaque composée de Raí, George Weah et David Ginola, la « MNM » d'alors.

Ce soir-là, à l'aller contre le grand Milan AC, près de 45 000 spectateurs avaient cru à un nul porteur d'espoir jusqu'au but du Croate Zvonimir Boban à la dernière minute. Dans les années 1990, Paris a atteint à quatre autres reprises le dernier carré européen : trois fois en Coupe des vainqueurs de coupe, avec deux victoires qualificatives pour la finale (contre La Corogne en 1996 et Liverpool en 1997) et un nul (face à Arsenal en 1994), et une fois en Coupe de l'UEFA (contre la Juventus Turin en 1993), avec une défaite à la clé après s'être incliné d'un but à l'aller...

Le Parc des Princes vivra-t-il beaucoup d'autres demies ? La question est moins sportive que politique. Début février, le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, a affirmé que le club allait « bouger » de son stade historique. L'épilogue d'un long bras de fer avec la mairie de Paris, propriétaire des lieux. Plusieurs villes, éloignées du périphérique, se sont proposées en terre d'accueil, mais le dossier est complexe, et un énième retournement de situation ne peut être exclu.

La der de Mbappé

Voilà pour le moyen terme. Luis Enrique, lui, ne voit pas aussi loin. Ce qui intéresse l'entraîneur espagnol du PSG, c'est que le douzième homme donne des acouphènes aux Allemands et pèse sur le rapport de forces. Après la courte défaite mercredi, il a remercié les « 3 000 supporters [qui] n'ont pas arrêté de chanter » et a promis « une fête » à Paris. Ses joueurs étaient sur la même longueur d'onde, donnant l'impression que, dans leur esprit, le Parc serait l'atout numéro 1 au retour.

Depuis le début de la saison, l'équipe de la capitale s'y est inclinée à deux reprises, contre Nice en championnat et contre Barcelone en quart de finale aller de la Ligue des champions, les deux fois sur le même score (3-2). Sans un penalty à la 98e minute, il y en aurait eu une troisième contre Newcastle en poule, et le parcours européen se serait arrêté là. Car, à la différence des campagnes précédentes, le PSG est un miraculé, il n'a pas été malheureux au tirage et a exorcisé la remontada. C'est une équipe qui offre peu de garanties d'un match à l'autre, avec un milieu léger à ces altitudes, une star moins rayonnante depuis qu'elle a annoncé son départ, un gardien qui peut faillir et un coach à la créativité pas toujours heureuse. Mais c'est celle qui a l'incroyable occasion d'atteindre l'inaccessible étoile.

Son tarif européen à la maison cette saison (deux buts en moyenne) lui suffirait à renverser le Borussia Dortmund et à se qualifier pour la finale à Wembley le 1er juin. Encore faut-il se hisser à la hauteur de l'événement, ce qui n'a pas été le cas à l'aller. Ce sera l'ultime apparition en Ligue des champions de Kylian Mbappé (sous le maillot parisien en tout cas) dans le stade qu'il a régalé pendant sept saisons. Peut- être même l'ultime tout court s'il continue d'être utilisé à mi-temps en championnat. Après Toulouse au Parc, Paris terminera par deux déplacements en L1, avant la finale de la Coupe de France contre Lyon le 25 mai à Lille. Qualifier le PSG pour une deuxième finale de C1 serait le meilleur des adieux.

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