Toujours plus haut. Armand Duplantis a volé la vedette aux autres têtes d'affiche de l'été olympique engagées hier à Xiamen où a été donné le coup d'envoi de la Ligue de diamant 2024, circuit phare de l'athlétisme mondial. Le perchiste s'est envolé à 6,24 mètres, un centimètre au-dessus de son précédent record du monde. Les neuf autres étapes avant les JO - dont Shanghai (27 avril), Eugene (25 mai), Oslo (30 mai) et Paris (7 juillet) - seront autant d'occasions pour les favoris aux titres olympiques de soigner leur préparation et d'évaluer leur niveau de forme.

Champion du monde 1997 du 400 mètres haies, Stéphane Diagana fait le tour du plateau.

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Armand Duplantis. « De toutes les stars, c'est lui qui a le plus de marge sur ses adversaires », pose le consultant de France Télévisions. Prodige de la perche, le Suédois de 24 ans, élevé aux États-Unis, croule déjà sous les titres (champion olympique, du monde, d'Europe). Un peu moins brillant cet hiver, il est néanmoins devenu champion du monde en salle grâce à un saut à 6,05 mètres. Et a levé hier les rares doutes sur sa domination en battant le record du monde pour la huitième fois. Tous les organisateurs de la Ligue de diamant espèrent voir ce successeur de Bubka et de Lavillenie s'envoler vers de nouveaux sommets.

Faith Kipyegon. La double championne olympique et quadruple championne du monde va être « l'une des deux stars féminines de Paris 2024 », avance Stéphane Diagana. Invincible sur 1 500 mètres depuis 2021, la Kényane de 30 ans n'a pas couru de l'hiver. Son retour prévu hier à Xiamen, face à dix concurrentes déjà descendues sous les quatre minutes, dont l'Éthiopienne Gudaf Tsegay, championne du monde en titre du 10 000 mètres, détentrice du record du monde du 1 500 mètres en salle, a été annulé.

Noah Lyles. En ambitionnant un quadruplé en or (100, 200, 4×100 et 4×400), l'extraverti américain de 26 ans se rêve en héritier des légendes américaines Jesse Owens et Carl Lewis, sacrées respectivement aux Jeux de Berlin en 1936 et de Los Angeles en 1984 (100, 200, saut en longueur et 4×100). Son compatriote Christian Coleman vient de le dominer aux mondiaux en salle sur 60 mètres « mais Lyles, vu la qualité de sa saison d'hiver, peut aller le chercher sur 100 mètres », estime Diagana. Fred Kerley se pose en arbitre. Tous devront passer au tamis des impitoyables sélections olympiques américaines, du 21 au 30 juin à Eugene.

Femke Bol. Cet hiver, la Néerlandaise de 24 ans a battu à deux reprises son propre record du monde en salle du 400 mètres, porté à 49"17 lors des Mondiaux à Glasgow. « Son année 2023 est également hors norme, souffle Stéphane Diagana. Ça m'énerve au plus haut point de constater qu'elle n'est pas connue du grand public avec un talent pareil. » Femke Bol est aussi extrêmement performante sur 400 mètres haies, comme sa rivale américaine Sydney McLaughlin. « Bol peut aller chercher le record du monde du 400 mètres haies en plein air de McLaughlin, ça peut être énorme », s'enthousiasme l'ancien spécialiste de la discipline.

Les Français. La peur du zéro pointé menace l'athlétisme tricolore, qui « n'a pas [son] Léon Marchand ». « On va arriver aux JO sans grosse locomotive », constate Stéphane Diagana. Le costume était taillé pour le décathlonien deux fois argenté Kevin Mayer, empêché par les blessures et toujours pas qualifié. « Si on a des médailles, elles viendront d'athlètes méconnus du grand public, prédit Diagana. Je pense à Wilhem Belocian [photo] et Sasha Zhoya [110 mètres haies], Alice Finot [3 000 mètres steeple], Azeddine Habz [1 500 mètres], ou Gabriel Tual [800 mètres]. Tous ont déjà couru une finale mondiale, une expérience précieuse. »