On ne poussera pas jusqu'à affirmer que le déplacement du PSG à Marseille (20 h 45, Prime Video) est le match le moins important de sa quinzaine - ce serait accorder beaucoup de crédit à Clermont, qu'il reçoit samedi -, mais pas loin. Avec un matelas de points aussi confortable sur la concurrence, le club de la capitale a déjà sécurisé son douzième titre de champion de France, qu'il a plus de chances d'officialiser en avril que le 18 mai, lors de la dernière journée. Ce qu'il priorise désormais, c'est la quête d'une quinzième Coupe de France et de sa première Ligue des champions, étant entendu qu'il y a historiquement une autoroute d'un côté et un chemin de croix de l'autre.
Luis Enrique a fait de la Ligue 1 son laboratoire expérimental pour ses projets à court terme plus qu'à horizon 2024-2025, même s'il a affirmé vouloir habituer le club à la vie sans Kylian Mbappé. Dans son tube à essai pour le Classique, pas sûr qu'il y ait d'ailleurs une goutte du meilleur buteur de l'histoire du club. « Tout est possible dans la vie, a éludé l'entraîneur espagnol, interrogé sur la présence dans le onze de départ de la star parisienne, remplaçant ou remplacé à quatre reprises depuis l'annonce officieuse de sa non-prolongation. Je suis conscient de l'importance du Classique pour les supporters. Notre objectif est de gagner contre l'éternel rival et de nous rapprocher du titre. » Il a « une vision générale de l'équipe » pour ça, et pas forcément « une stratégie globale » pour l'enchaînement des matchs à venir.
Le fantôme de Mbappé
Mercredi, Paris reçoit Rennes avec une place en finale de la Coupe de France en jeu. Un club qui a battu le PSG version QSI plus qu'aucun autre. Une compétition que le PSG n'a plus remportée depuis trois ans, une éternité à l'échelle qatarienne. Il y a donc des chances pour que le capitaine des Bleus soit sur la pelouse du Parc pour cette rencontre. Sera-t-il aligné soixante-douze heures plus tôt ?
Après le match de l'équipe de France mardi contre le Chili (3-2), le Vélodrome pourrait voir le fantôme de Mbappé pour la deuxième fois en cinq jours. Ça ne serait pas pour déplaire aux Marseillais, dont l'équipe est à l'os (sept forfaits, quatre joueurs incertains) : le club parisien n'a perdu que deux fois en 29 confrontations depuis douze ans, les deux fois, « KM7 » n'était pas là. La première, en championnat en 2020, à cause du coronavirus. La seconde sur blessure, en Coupe de France il y a un an. De fait, le Bondynois n'a jamais goûté à la défaite contre l'OM, y compris avec Monaco. Avec 9 réalisations en 11 matchs jusqu'ici, il est même le deuxième meilleur buteur des Classiques, derrière Zlatan Ibrahimovic (11 buts).
La rivalité a dépassé le cadre du terrain
Un autre rendez-vous familier attend le PSG dans dix jours : la réception de Barcelone en quart de finale aller de la Ligue des champions. Depuis 2013, les deux formations se sont croisées à dix reprises dans la reine des compétitions, la plupart du temps à ces altitudes. Si le dénouement a été heureux la dernière fois, il y a trois ans, les Blaugranas ont rarement souri à Paris. Avec, évidemment, pour cauchemar ultime, la remontada (2017). Entre les deux, la rivalité a dépassé le cadre du terrain depuis l'exfiltration de Neymar pour 222 millions d'euros l'été suivant l'humiliation historique. Le ressentiment catalan a crû avec le transvasement de Lionel Messi en 2021 : une sensation de dépossession alors que le Barça n'a jamais débauché de cadre parisien, et ce n'est pas faute d'avoir essayé (Marquinhos, Thiago Silva, Verratti...).
L'antagonisme reste féroce, mais celui avec le Real Madrid est devenu plus prégnant ces derniers temps - le projet Super League et le feuilleton Mbappé sont passés par là. Et pour les supporters, il reste bien inférieur à celui avec l'OM. De là à faire de cette cinquantième visite à Marseille le match le plus important de la quinzaine...
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