Les applications de l'Intelligence Artificielle IA seront extrêmement développées dans 30 ans, reléguant à la préhistoire les approches « big data » actuelles. La recherche intelligente rendra par exemple obsolète les moteurs de recherche actuels par mots clés pour aller vers une recherche sémantique, capable de converser et de raisonner. Nous serons aidés dans nos décisions par nos « cogbots » (cognitive robots), conseillers intelligents et spécialisés, ou notre Assistant Virtuel Personnel auxquels nous délèguerons des tâches complètes, jusqu'à celle de nous représenter au quotidien.
« L'humain abandonnera certaines tâches, comme il l'a toujours fait -rares sont aujourd'hui ceux qui sauraient produire ou trouver leur nourriture seuls ou même allumer un feu sans allumettes - pour s'en créer d'autres », explique Nicolas Demassieux, Directeur de la recherche chez Orange.
Une révolution du hardware
Les années passent, mais la loi empirique de Gordon Moore (co-fondateur de Intel) se vérifie toujours : la puissance de calcul d'un microprocesseur double tous les 18 mois. Ainsi en 1982 le Cray XMP, ordinateur le plus puissant du monde (à l'époque), pesait plusieurs tonnes et coûtait près de 30 M€ d'aujourd'hui. Il faudrait 30 Cray pour obtenir une puissance de calcul équivalente à celle... d'un iPhone 6, soit une valeur de l'ordre du milliard d'euros !
De nombreuses choses qui paraissent inaccessibles aujourd'hui ne coûteront rien dans trente ans, reprend Nicolas Demassieux. La combinaison logiciel / matériel généralisera la notion de matériau intelligent (batteries et électronique flexibles...) et rendra possible une diversité sans précédent d'objets connectés plus intelligents, frugaux et utiles... Mais l'élément véritablement nouveau sera la connexion massive à l'Internet de capteurs, d'actionneurs et d'intelligence « locale ». Demain l'Internet sera doté de « capacités sensorielles » via des milliards de capteurs mesurant toutes sortes de choses (données environnementales, biologiques, industrielles, mesures physiques...). Il sera aussi doté de « muscles » via les milliards d'actionneurs permettant d'agir sur des processus physiques, dans la ville, l'industrie, la médecine l'agriculture...
Dès lors, fait majeur du début du XXIè siècle, le monde digital et le monde physique ne feront plus qu'un.
Vers un digital plus humain ?
L'humanité, ayant toujours dépendu de ses inventions pour se nourrir ou se chauffer, mais aussi d'écosystèmes biologiques doit accepter l'idée qu'elle dépend aussi d'écosystèmes digitaux.
L'IA et la robotisation provoquent de nombreuses réactions allant de la peur (des robots et logiciels prenant le contrôle sur nous) à d'inquiétantes postures transhumanistes, comparant les hommes futurs à des dieux (cf. la déclaration récente de Ray Kurzweil - "We will be god-like"). Et si le progrès digital n'était autre que la continuation de l'évolution humaine vers des formes accrues de complexité, et à travers elle, la possible émergence pour l'homme, libéré par les machines de certaines tâches, de formes de cultures inaccessibles auparavant ? Et si le progrès n'était autre que l'apparition, à nos côtés, de formes d'intelligences et d'écosystèmes numériques dotés d'une grande altérité, sortant l'espèce Homo Sapiens de son splendide isolement ?
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