Pour Berger-Levrault, la prochaine évolution majeure sera de fournir directement des solutions aux usagers

Président de la plus ancienne maison d'édition de France, Pierre-Marie Lehucher nous répond sur sa vision du futur de Berger-Levrault
Pierre-Marie Lehucher, président de Berger-Levrault

Trente ans pour une entreprise comme la vôtre, n'est-ce pas un détail ?

Détrompez-vous ! Pour preuve, durant ces 30 dernières années, Berger-Levralt a opéré une profonde mutation de ses activités grâce au numérique tout en continuant à servir ses clients historiques que sont les collectivités publiques, l'éducation et la santé et en restant sur son cœur de métier, l'édition. Nous nous sommes construits sur une innovation de rupture en passant de l'imprimerie au numérique. En 1995, 1 500 collaborateurs travaillaient dans l'imprimerie, aujourd'hui 1 500 collaborateurs sont très majoritairement mobilisés sur l'activité numérique avec une dimension internationale, puisque nous sommes implantés désormais au Canada, en Espagne et au Maroc. Avec l'évolution des usages publics et des technologies, les 30 prochaines années verront éclore de nouvelles solutions, telles que des applications ou des services à destination de nos clients directs mais surtout pour les usagers, les citoyens ou les patients.

Que devient le métier de libraire et d'imprimeur quand le papier disparaît ? Berger-Levrault n'est plus libraire ni imprimeur ! Mais ne perdons pas de vue que l'ADN de Berger-Levrault à travers les âges reste inchangé, puisqu'il s'agit de décoder et de traduire la réglementation sous différentes formes. Aussi, l'édition papier ne disparaît pas complètement, mais elle n'a plus vocation à être la principale activité. Dans ce domaine, nous poursuivons une étroite collaboration avec les libraires et imprimeurs dont la mission est complémentaire à la nôtre.

Alors sur quels projets porteurs d'avenir travaillez-vous par exemple ?

Nous développons des applications autour du concept de " smart cities " qui facilitent la relation quotidienne entre les usagers et tous les services administratifs en France. Notre dimension internationale nous permet désormais le partage d'expérience et la mutualisation d'outils sur des sujets relatifs à la vie de la famille, de la cité, du territoire ainsi qu'aux problématiques de santé et d'action sociale (relations avec les hôpitaux, cliniques, maisons de retraite...).

Le terme innovation est à la mode, mais quels dispositifs existent précisément chez Berger-Levrault pour favoriser l'innovation ?

Nous disposons d'une structure interne, BL Institut, dont l'une des missions est de favoriser l'innovation. En 2015, la Semaine de l'innovation a permis de réunir dans un lieu privilégié tous les collaborateurs souhaitant proposer ou participer à l'élaboration d'une solution. Les lauréats se sont vus octroyer un budget pour concrétiser leur projet. Par ailleurs, nous collaborons intensivement avec le monde universitaire et de la recherche dans le développement de projets innovants. Nous n'hésitons pas également à associer des starts up spécialisées, pour lesquelles nous mettons à disposition des espaces de co-working au sein de nos locaux. Rajoutons aussi la dimension internationale de BL qui favorise une véritable émulation entre les équipes. Mais au travers de tous ces dispositifs, il est fondamental d'associer également nos clients et les clients de nos clients, à savoir les usagers, les administrés, les patients pour imaginer le futur ensemble !

Les usagers ne connaissent pas vraiment Berger-Levrault aujourd'hui. Quels sont les enjeux pour BL quant aux usagers ?

Les usagers utilisent déjà des produits BL sans le savoir au travers d'un ensemble de services en ligne proposés par les collectivités aux citoyens. Pour Berger-Levrault, la prochaine évolution majeure sera de fournir directement des solutions aux usagers, aux patients, afin de les aider dans leur quotidien. Par ces nouveaux outils embarquant les nouveaux usages, BL améliorera l'accès à l'information utile, facilitera les démarches ou la participation active à la vie publique de façon simple et immédiate. Ces nouveaux modes collaboratifs permettront aussi d'alléger les charges des services publics.

Un exemple ?

De nos jours, le ramassage scolaire est géré par les collectivités qui ne s'appuient que sur leurs propres ressources. Aujourd'hui le numérique peut permettre aux citoyens de proposer d'autres alternatives et de collaborer avec la collectivité et les citoyens pour des solutions optimisées de covoiturage ou autres services entre usagers (pour proposer des places sur des trajets par exemple). Notre défi pour les années à venir est d'adresser les citoyens en concertation et avec l'appui des administrations et des collectivités locales.

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