Isabelle Falque-Pierrotin, la vigie qui protège nos données personnelles

Réélue face à un candidat soutenu par le gouvernement, Isabelle Falque-Pierrotin repart pour cinq ans à la tête de la Commission nationale informatiques et libertés.
Isabelle Falque-Pierrotin, la patronne de la Cnil, a débuté sa carrière dans le secteur privé, chez Bull, en 1991.

Elle est l'auteure de l'un des premiers rapports publics sur internet, remis en 1998. Isabelle Falque-Pierrotin, 54 ans, a été réélue avec une toute petite voix d'avance ce mardi à la tête de la Commission nationale informatiques et libertés (Cnil). Face à elle, Philippe Lemoine, l'ancien co-dirigeant des Galeries Lafayette disposait notamment du soutien des membres de la Commission nommés par le Premier ministre (3 personnes sur les 11 nouveaux que compte ce groupe de 17 membres).

Hec, Ena, Bull, OCDE... 

Son parcours de haute fonctionnaire, elle l'a pourtant exercé auprès de responsables des deux bords politiques. Conseillère d'Etat formée à HEC, l'Ena et à l'Institut du multimédia, elle dit avoir pris conscience de l'enjeu que représentait internet lors de son passage chez Bull en 1991. "A l'époque, je ne connaissais pas du tout l'informatique. J'y ai découvert un univers, une richesse que j'ignorais complètement (…) C'est à ce moment que ma réflexion autour du numérique a débuté", raconte-t-elle dans cette interview datant de 2011

Après avoir occupé un poste de direction au sein de l'entreprise spécialisée dans les systèmes d'information, elle est un temps directrice de cabinet de Jacques Toubon, alors ministre de la Culture au sein du gouvernement Balladur (1993-1996). Puis elle travaille pour l'OCDE sur des sujets ayant trait à la déontologie ou la numérisation des contenus.

Deux ans plus tard, elle est rapporteure générale du Conseil d'Etat et remet à ce titre le fameux document sur Internet et les réseaux numériques. Elle préside ensuite le Forum des droits sur Internet mis en place par Lionel Jospin. Entrée à la Cnil en 2004, elle en devient vice-présidente en 2009 avant d'être élue présidente en 2011 à la suite d'Alex Türk, alors démissionnaire.

 Le dossier Google

Les remous provoqués par le scandale de la NSA rendent son rôle d'autant plus crucial. Surtout que les multinationales du web répliquent régulièrement aux injonctions des juridictions étrangères en affirmant que seul le droit de leur pays d'origine (souvent les Etats-Unis) s'applique à leurs activités.  C'est le cas avec l'un de ses derniers gros dossiers : l'amende (de 150.000 euros) infligée à Google. Une somme symbolique pour une condamnation qui l'est tout autant et contre laquelle la firme de Mountain View de faire appel.

Quelques mois plus tôt, dans les colonnes de Libération, Isabelle Falque-Pierrotin arguait :

"Nous disons donc à Google : répondez à ce besoin de transparence, ouvrez la boîte noire et dites à quoi servent les données, combien de temps vous les gardez et comment vous les combinez. "

Elle dispose désormais de cinq ans supplémentaires pour tenter, avec d'autres organismes de défense des droits sur internet,  de rendre les géants du numérique un peu plus transparents.

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Commentaires 2
à écrit le 10/02/2014 à 8:06
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A l'époque où elle y est rentrée (1991), Bull était une société nationalisée dans le capital duquel l’état était majoritaire.La légende de la photo est donc erronée.

à écrit le 06/02/2014 à 22:18
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Et bien comme ça elle vas pouvoir faire le ménage après des données volé par la NSA et aussi même si on "est" pas encore officiellement au courant par les services secret et d'espionnage de TOUT les pays.

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