Facebook se fait encore rappeler à l'ordre par ses actionnaires. Le site de micro-blogging, Twitter, n'est pas en reste non plus. Les deux réseaux sociaux sont appelés à combattre plus sévèrement le harcèlement sexuel sur leurs plateformes, alors que leurs résultats annuels doivent se tenir début février. En effet, le fonds d'investissement Arjuna Capital, qui milite également pour l'égalité salariale dans la tech, et le fonds de pension The New York State Commun Retirement Fund exigent un "rapport détaillé sur l'ampleur du harcèlement sexuel sur leurs plates-formes et les remèdes en place ou déjà envisagés pour l'avenir" dans un communiqué publié jeudi.
Le New York State Common Retirement Fund, troisième plus grand fonds public de pension américain, détient environ 1,48 million d'actions Twitter d'une valeur de plus de 35 millions de dollars au cours actuel, selon Bloomberg. Il détient environ 6,86 millions d'actions Facebook, évaluées à environ 1,29 milliard de dollars.
"Le harcèlement sexuel en ligne est une menace pour les femmes et un danger pour la valeur à long terme pour les actionnaires, déplore Natasha Lamb en charge de la recherche d'investissements et de l'actionnariat engagé chez Arjuna Capital. Si les utilisateurs ne se sentent pas en sécurité sur la plate-forme, ils ne l'utiliseront tout simplement pas."
Et de poursuivre : "Il est temps de mettre en cause ces entreprises qui ne gèrent pas efficacement une politique de contenus. (...) À ce jour, les actions ont été inadéquates."
2017, une année de polémiques
En effet, l'année 2017 a été miné de polémiques pour les deux plateformes - des fake news au mouvement #BalanceTonPorc. Accusés d'avoir favoriser une campagne de propagande russe pendant l'élection présidentielles américaines, Facebook (2,07 milliards d'utilisateurs) et Twitter (330 millions) ont dû se présenter devant le Congrès américain début novembre, aux côtés de Google.
Les plateformes sont également visées par une loi allemande, entrée en vigueur au 1er janvier 2018, sur la modération des contenus. Elle oblige les réseaux sociaux à supprimer sous 24 heures les contenus litigieux (appel à la violence, propagande terroriste, insultes...) publiés sur leurs plateformes - au risque d'encourir une amende pouvant grimper jusqu'à 50 millions d'euros.
En juin dernier déjà, Arjuna Capital et le fonds Baldwin Brohters avaient demandé à Facebook une étude sur l'impact des fake news. La propagation de ces fausses nouvelles sur les réseaux sociaux présente un "réel risque non seulement pour l'entreprise et pour la confiance des utilisateurs en les contenus qu'ils trouvent sur Facebook, mais aussi pour notre démocratie", déclarait alors Natasha Lamb.
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