Ce qu'il faut retenir des annonces d'OpenAI, la startup à l'origine de ChatGPT

La startup a présenté lundi aux Etats-Unis ses dernières innovations. Parmi celles-ci figurent notamment des chatbots de conseil à personnaliser.
Outre les GPT, les annonces d'OpenAI s'adressaient principalement aux plus de 2 millions de développeurs qui se servent de ses technologies pour créer des applications d'IA générative.
Outre les GPT, les annonces d'OpenAI s'adressaient principalement aux plus de 2 millions de développeurs qui se servent de ses technologies pour créer des applications d'IA générative. (Crédits : DADO RUVIC)

Moins d'un an après le lancement phénoménal de l'interface d'intelligence artificielle (IA) générative ChatGPT, la start-up OpenAI a présenté lundi ses dernières innovations. « Le 30 novembre dernier, nous avons discrètement mis en ligne une première version de ChatGPT, à des fins de recherche. Et ça s'est plutôt bien passé », a plaisanté Sam Altman, le patron de l'entreprise.

« Nous avons désormais environ 100 millions d'utilisateurs actifs toutes les semaines », a-t-il ajouté sur scène à San Francisco, lors d'une conférence retransmise en ligne en direct.

Ces millions de personnes se servent de ChatGPT pour rédiger des messages, demander une recette de cuisine ou inventer une histoire à raconter à leurs enfants - que le robot conversationnel peut ensuite leur lire. Les utilisateurs abonnés à l'interface vont bientôt pouvoir aller plus loin, en créant leur propre chatbot personnalisé, et ce, sans même avoir besoin de savoir coder.

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Des chatbots personnalisés

En effet, OpenAI a en effet lancé lundi les « GPT », des agents qui « peuvent par exemple vous aider à apprendre les règles de n'importe quel jeu de société ou à enseigner les mathématiques à vos enfants », vante la startup.

Parmi les exemples mis en ligne par l'entreprise, on trouve ainsi « Laundry Buddy », c'est-à-dire « Le Pote de la lessive », à qui on peut « tout demander sur les tâches, les réglages de la machine à laver et le tri des vêtements » ou encore « Le Négociateur », qui « vous aide à défendre vos intérêts et à obtenir de meilleurs résultats ».

Ces robots conversationnels sont fondés sur les modèles de langage d'OpenAI (la technologie de base de l'IA générative) et sur les instructions et documents fournis par le créateur du chatbot (comme les règles d'un jeu). Largement considérée comme une révolution comparable à l'avènement d'internet, l'IA générative permet de produire textes, lignes de code, images et sons sur simple requête en langage courant.

« Des superpouvoirs à la demande »

Pour de nombreux observateurs, elle va notamment permettre de créer ces agents personnalisés, qui aideront les humains dans leurs vies personnelles et professionnelles. « Au fur et à mesure que l'intelligence (artificielle) sera intégrée partout, nous aurons tous des superpouvoirs à la demande », a promis Sam Altman.

Le succès sans précédent de ChatGPT et les inquiétudes que suscite l'IA générative ont propulsé le jeune dirigeant (38 ans) d'auditions parlementaires en entretiens avec des chefs d'Etat en 2023. Lundi, il a réitéré sa confiance dans la capacité de l'IA à donner à l'avenir des capacités émancipatrices à chacun, « à une échelle que nous n'avons jamais vue auparavant ».

« Nous serons en mesure de faire plus, de créer plus et d'avoir plus », a-t-il assuré.

« Ces initiatives sont similaires à ce que Meta a annoncé récemment », note l'expert Yory Wurmser en référence aux IA génératives dotées de personnalités, lancées cet automne par le géant des réseaux sociaux. Selon l'analyste d'Insider Intelligence, ces nouveautés « visent à permettre à OpenAI de garder une longueur d'avance sur des entreprises comme Google et Amazon ».

Pour rappel, Meta a dévoilé fin septembre des chatbots dotés de personnalités et des outils qui permettent de créer des images et du texte, et interagissent avec l'utilisateur en langage courant. « La majorité de la population mondiale fera sa première expérience d'intelligence artificielle générative chez nous », avait alors assuré, confiant, Andrew Bosworth, directeur technologique de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp), qui a pourtant pris du retard sur ses voisins de la Silicon Valley dans le déploiement de cette technologie.

Des nouveautés pour les développeurs

Outre les GPT, les annonces d'OpenAI s'adressaient principalement aux plus de 2 millions de développeurs qui se servent de ses technologies pour créer des applications d'IA générative. Le patron a dévoilé « GPT-4 Turbo ». Ce nouveau modèle peut prendre plus de contexte en considération lors des requêtes. En outre, il est entraîné sur des données plus récentes et coûte moins cher.

L'interface de programmation d'application (API) gagne en capacité multimédia (vision informatique, voix, etc). Et OpenAI prévoit désormais de prendre en charge les frais juridiques en cas de poursuites pour infraction à la propriété intellectuelle, comme Google ou Microsoft.

Les géants de la tech se sont engagés dans une véritable course effrénée au déploiement de cette technologie, à coup de nouveaux outils pour leurs moteurs de recherche, plateformes et logiciels de productivité. Le fabricant de Windows est ainsi revenu sur le devant de la scène technologique grâce à ses investissements majeurs dans OpenAI. « On vous adore », a lancé lundi Satya Nadella, le patron de Microsoft.

« Je suis enthousiaste à l'idée que nous construisions ensemble l'intelligence artificielle générale ensemble », lui a répondu Sam Altman, évoquant ainsi le projet à plus long terme d'OpenAI : créer une IA aux capacités cognitives supérieures à celles des humains.

Bataille acharnée

La semaine passée, Elon Musk a, lui, donné des précisions sur le premier modèle d'intelligence artificielle générative de sa start-up xAI, baptisé « Grok », qui a accès à X (ex-Twitter) en temps réel. Dans un premier temps, cet outil sera proposé aux abonnés de la formule la plus chère de la plateforme.

En anglais, « grok » est un mot d'argot qui signifie « comprendre en profondeur et intuitivement ». Il est apparu dans « Stranger in a Strange Land », un roman de science-fiction de Robert Heinlein publié en 1961. C'est un mot martien qui se définit par la compréhension totale de quelque chose, grâce à la capacité à sympathiser avec quelqu'un au point de se fondre dans son expérience. Le milliardaire a officialisé la création de xAI début juillet, après avoir recruté d'anciens informaticiens d'OpenAI, Google, Microsoft ou Tesla.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 08/11/2023 à 9:07
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"Des chatbots personnalisés" Pour des humains sans âme.

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