Informatique : Broadcom autorisé par Bruxelles à racheter VMware, mais sous conditions

La Commission européenne a annoncé donner son feu vert à Broadcom, géant des semi-conducteurs, pour racheter l'entreprise de logiciels et d'informatique à distance VMware. Bruxelles lui impose toutefois des conditions, notamment en matière d'accès à ses technologies pour des motifs de concurrence.
En intégrant VMware, Broadcom entend devenir un prestataire global pour les entreprises, avec la capacité de leur proposer à la fois ses semi-conducteurs et des infrastructures d'informatique à distance.
En intégrant VMware, Broadcom entend devenir un prestataire global pour les entreprises, avec la capacité de leur proposer à la fois ses semi-conducteurs et des infrastructures d'informatique à distance. (Crédits : DADO RUVIC)

Le géant des semi-conducteurs Broadcom a reçu l'autorisation de Bruxelles ce mercredi 12 juillet de racheter VMware, un autre mastodonte des nouvelles technologies, spécialisé dans les logiciels et services de cloud et les datacenters qui servent d'infrastructures informatiques aux banques, hôpitaux, ou encore aux compagnies aériennes.

Lire aussiMariage de géants : Broadcom va acquérir VMware pour la somme record de 61 milliards de dollars

La Commission européenne avait annoncé en décembre l'ouverture d'une « enquête approfondie » sur ce rachat. Pour rappel, l'institution est chargée de veiller au respect des règles pour protéger la concurrence dans l'UE. Elle se prononce donc constamment sur les opérations de fusions-acquisitions ayant un impact potentiel significatif sur le marché européen, même lorsque les entreprises concernées n'ont pas leur siège dans l'UE.

L'un des plus importants rachats de l'année dans la tech

Avec cette acquisition, le fabricant de semi-conducteurs ambitionne cette fois d'élargir ses activités. En intégrant VMware, Broadcom entend devenir un prestataire global pour les entreprises, avec la capacité de leur proposer à la fois ses semi-conducteurs et des infrastructures d'informatique à distance.

Le projet de fusion entre les deux groupes, basés aux États-Unis, avait été annoncé en mai 2022. Ce deal, qui valorise VMware à 61 milliards de dollars, devrait être l'une des plus importantes acquisitions de l'année dans le monde tech.

Des contreparties à ce feu vert

Reste que cette opération a suscité des inquiétudes sur le respect de la concurrence à la fois dans l'UE et au Royaume-Uni. Notamment sur le fait que Broadcom puisse empêcher des concurrents de fabriquer des composants compatibles avec VMware. La Commission craint que l'entreprise puisse « verrouiller » l'activité de la firme Marvell, son unique rival sur le marché d'un certain type de cartes de circuit informatique connues sous le sigle « HBA FC ».

Broadcom a donc dû s'engager à des mesures correctives en matière d'accès à ses technologies pour rassurer la Commission européenne et obtenir son aval. Le géant des semi-conducteurs va ainsi devoir garantir à des « tiers » l'interopérabilité entre leurs logiciels et ceux de VMware. Il est également tenu de garantir l'accès au code source « de tous les pilotes actuels et futurs » de ces cartes « grâce à une licence open source irrévocable », précise le communiqué de l'exécutif européen.

Lire aussiApple réduit sa dépendance à la Chine en s'alliant avec le fabricant américain de semi-conducteurs Broadcom

Le groupe s'est félicité de la décision de Bruxelles. L'accès à ses technologies « préserve l'interopérabilité, un principe fondamental qui n'aurait pas changé à la suite de cette transaction », assure Broadcom dans son propre communiqué. Ce rachat a en tout cas déjà été validé par les autorités de régulation d'Australie, du Brésil, du Canada, d'Afrique du Sud et de Taïwan, selon le groupe. Il attend par ailleurs toujours un feu vert de l'autorité britannique de la concurrence.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.