Netflix s'effondre en Bourse : pourquoi le géant du streaming a perdu le tiers de sa valeur en une séance

- 35% à mi-séance : la valeur de croissance emblématique du Nasdaq a perdu de sa superbe ce mercredi en Bourse, où tous les analystes révisent drastiquement à la baisse leurs prévisions de résultats et leurs objectifs. La valorisation de Netflix pâtit paradoxalement de son modèle fondé sur l’abonnement et de la hausse des taux. Une première alerte en janvier sur son rythme de croissance avait déjà provoqué une chute du titre de plus de 20%. Décryptage.
La valorisation de Netflix fond comme neige au soleil et pourrait passer sous le seuil des 100 milliards de dollars, un niveau atteint il y a quatre ans.
La valorisation de Netflix fond comme neige au soleil et pourrait passer sous le seuil des 100 milliards de dollars, un niveau atteint il y a quatre ans. (Crédits : Dado Ruvic)

Un effondrement. A mi-séance à New York, le cours de l'action de Netflix chute de plus de 35%, soit plus de 50 milliards de dollars de capitalisation envolés en quelques heures. Les investisseurs lui font payer l'effritement de sa base d'abonnés au premier trimestre, soit quelque 200.000 abonnés, et le géant américain du streaming prévoit même d'en perdre 2 millions ou plus au printemps. C'est peu par rapport à sa base de clients de quelque 220 millions de clients dans le monde.

C'est trop, selon les analystes, habitués à une entreprise de croissance qui gagnait des dizaines de millions de clients par an. Ils étaient pourtant sur leurs gardes depuis le 20 janvier dernier lors d'une publication jugée décevante sur le nombre de nouveaux abonnés avait fait plonger le titre de 23% en une seule séance. La rafale des révisions à la baisse sur le titre avait alors déjà commencé.

Une érosion qui coûte cher

Au total, le titre s'est effondré de 62% depuis le début de l'année et la capitalisation pourrait même descendre vers les 100 milliards en fin de séance, contre 155 milliards de dollars la veille mardi soir, soit une valorisation bien éloignée des 300 milliards de l'automne dernier. Mais comment expliquer une telle chute ? Pour résumer, une valeur de croissance qui ne croit plus n'est plus une valeur de croissance, avec ses multiples de valorisation élevée. Netflix vaut désormais à peine 20 fois des profits, presque autant qu'une valeur du S&P (14 fois). C'est aussi un effet de la valorisation des sociétés liées à l'économie de l'abonnement, dont Netflix est l'emblème.

La société est en effet valorisée sur la base d'une actualisation des flux futurs liés à un abonnement sur plusieurs années. La perte d'un abonné coûte donc beaucoup plus que la perte d'un revenu annuel. Et effet « kiss cool », plus le taux d'actualisation est élevé, plus les flux futurs actualisés sont moindres. Et les taux remontent à vitesse grand V aux Etats-Unis, soit plus 135 points de base depuis le début de l'année pour le dix ans américain (à 2,87%). Du coup, la moindre érosion du portefeuille coûte aussi cher en Bourse.

Salve de révisions à la baisse

Dès l'annonce de la perte d'abonnés, une première pour la compagnie, tous les analystes de Wall Street se sont empressés de réviser à la baisse leurs objectifs de cours, et ce malgré les dégradations déjà opérées en janvier. Rappelons néanmoins que Netflix, à ses débuts, avait déjà connu une chute record en séance, de 40 % en janvier 2004. Ainsi, UBS prévient de la concurrence accrue, le ralentissement économique et un marché du streaming saturé pourraient brider la croissance de Netflix et abaisse son objectif de cours à 335 dollars (contre 224 dollars en séance). Beaucoup d'objectif de cours oscillent d'ailleurs autour de 300 dollars, contre 600 dollars auparavant.

D'autres ne semblent guère convaincus par les efforts de Netflix pour relancer la machine, notamment d'interdire le partage, ce qui pourrait entraîner des désabonnements en chaîne. Bref, la société semble sur la défensive, ce qui n'est pas une posture de valeur de croissance. Et JP Morgan enfonce le clou en soulignant dans une note que Netflix vient de connaître « un trimestre de changement radical ». Seule note optimiste : Netflix n'a pas entraîné le Nasdaq dans sa chute.

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Commentaires 4
à écrit le 25/04/2022 à 20:57
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Franchement, les marchés dont stupides. Les arbres ne montent pas au ciel. Netflix est une belle boite rentable. Attention à la concurrence toutefois. Que les analystes lachent leur portefeuille et en profitent pour s' instruire sur les belles choses...

à écrit le 21/04/2022 à 5:50
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Netflix France, c'est d'une niaiserie ... En plus, on n'a même pas accès au catalogue américain, c'est complètement nul

le 22/04/2022 à 9:02
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si c'est une niaiserie, tu devrais plutot te sentir dans ton élément

à écrit le 20/04/2022 à 21:05
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L'économie du futile victime de l'inflation?

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