Municipales : Hidalgo veut soumettre les géants du Net à Paris

A moins de deux semaines des élections municipales, l'actuelle maire de la capitale présentait jeudi sa stratégie numérique au sein de l'incubateur Station F. En ligne de mire : "instaurer un nouveau rapport de force" avec les plateformes du numérique comme Amazon et Airbnb, et inciter au partage de données.
Anaïs Cherif
La maire de Paris, Anne Hidalgo, dit vouloir réguler les plateformes numériques à l'échelle de la ville.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, dit vouloir réguler les plateformes numériques à l'échelle de la ville. (Crédits : Reuters)

Anne Hidalgo veut réguler les plateformes du numérique... à l'échelle de Paris. C'est l'une des promesses phare de son programme, alors que l'actuelle maire de la capitale brigue un second mandat lors des élections municipales, qui se dérouleront le 15 et 22 mars. "Pour le Paris de demain, nous ne voulons pas tomber amoureux d'une courbe d'hypercroissance (...) qui a conduit à la création d'entreprises monstres, en occultant notre souveraineté", affirme Diana Filippova, tête de liste du 7ème arrondissement de Paris en commun.

"Nous en payons aujourd'hui le prix au quotidien : les immeubles se vident de leurs habitants car il est plus lucratif d'en faire des meublés touristiques, les rues sont remplies de véhicules polluants pour livrer des produits que nous pourrions acheter en bas de chez nous...", liste Diana Filippova.

L'équipe d'Anne Hidalgo souhaite ainsi "instaurer un nouveau rapport de force entre les plateformes et la ville". Un défi de taille pour une métropole, alors que les appels à régulation se multiplient ces dernières années à tous les échelons (international, européen et étatique). Sans compter que l'équipe en place s'est heurtée sous son mandat à plusieurs embûches : croissance des meublés touristiques sur un marché de l'immobilier ultra-tendu, prolifération des nouvelles mobilités, comme les vélos et trottinettes en libre-service...

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 "L'Etat ne devrait pas être le seul à faire entendre sa voix car les grandes villes sont concernées au premier plan par les externalités négatives des plateformes", estime Jean-Louis Missika, adjoint à la mairie de Paris, en charge des sujets liés à l'innovation et à l'urbanisme. "Nous réclamons de la part des pouvoirs publics - l'Etat et l'UE - une prise de conscience et une aide pour fabriquer de nouveaux outils de la régulation à notre échelon."

L'équipe évoque alors l'instauration d'une taxe selon le principe du "pollueur-payeur", à destination des entreprises de e-commerce, comme Amazon. Deuxième bête noire : la plateforme de locations de logements entre particuliers Airbnb. "Entre 250.000 à 300.000 résidences principales sont louées à l'année sur Airbnb - c'est quasiment un arrondissement de Paris transformé en location touristique saisonnière", déplore Jean-Louis Missika. Anne Hidalgo souhaiterait ainsi limiter la location entre 30 à 40 jours par an, contre 120 actuellement.

Remettre la main sur les données des citoyens

Derrière ces deux exemples emblématiques, l'actuelle maire met l'accent sur l'accès et le partage de données. En cas de victoire, elle s'engage à organiser une "conférence de consensus avec les plateformes privées" afin de poser un cadre pour le partage de données. L'objectif : créer une nouvelle application "pour permettre à tous les citoyens de télécharger l'ensemble de leurs données détenues par les plateformes", au regard du droit à la portabilité des données conférée par le fameux RGPD (règlement général sur la protection des données).

Si les contours restent vagues, l'application devrait permettre de "partager de façon anonymisée les données avec la ville de Paris, pour les utiliser dans des secteurs prioritaires comme le logement ou la mobilité", selon Diana Filippova. "La ville remettra alors un rapport périodique sur l'usage de ses données."

"L'accès aux données est au centre de la régulation. Elles sont aujourd'hui aux mains d'entreprises privées qui les récoltent, les exploitent et les monétisent pour concurrencer les services publics", regrette Diana Filippova.

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Anaïs Cherif

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Commentaires 3
à écrit le 06/03/2020 à 9:03
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LOL ! Les élection ou la foire à la démagogie mais bon quand on accepte de vivre avec des loyers ou crédit de logement à 1200 euros par mois minimum pendant 30 ans on peut largement croire en ces bobards.

à écrit le 05/03/2020 à 20:14
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Chouette !! Merci Anne.

à écrit le 05/03/2020 à 18:26
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hahaha dieu que c'est pas possible d'etre demago comme ca!!!!!!!!!! elle sait combien ca coute de collecter et stocker des donnees? c'est le nerf de la guerre, ca coute tres cher, et c'est vital et elle, elle veut se faire offrir tout ca genereuse...

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