Xavier Niel, un franc-tireur qui s'embourgeoise

Le fondateur de Free, devenu actionnaire du « Monde », fréquente maintenant l'Élysée et s'est offert un somptueux siège social au coeur de Paris.
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Elle est loin l'époque où l'image de Xavier Niel était attachée au Minitel rose. En s'offrant un tiers du « Monde », en 2010, l'entrepreneur, milliardaire à la quarantaine, endosse le costume de patron de presse. Devenir co-propriétaire du quotidien national de référence, cela change un homme. Surtout vis-à-vis du pouvoir. Alors que ses relations étaient exécrables avec Nicolas Sarkozy ? ce dernier avait tout fait pour que son offre ne remporte pas « Le Monde » et freiné son arrivée dans la téléphonie mobile -, les choses ont évolué. Même s'il arrive sans cravate à l'Élysée, cela ne l'empêche pas de déjeuner à la table du chef de l'État. Comme fin 2011, en compagnie du collège du Conseil national du numérique, l'institution créée par Nicolas Sarkozy, et dont il fait partie.

Le président de la République l'appelle « Nils », sans qu'on sache si c'est par maladresse ou volontaire. « Visiblement, cela fait 10 ans que ça dure », raconte un témoin du dernier déjeuner. Mais en public, le chef de l'État cite désormais Xavier Niel - dont les 65 % dans Free/Iliad valent au cours actuel 3,3 milliards d'euros - comme l'un des plus beaux exemples de réussite de l'entreprenariat français.

Autre signe de son institutionnalisation, Xavier Niel ne rechigne plus autant qu'avant aux « dîners en ville », comme en témoigne sa présence au dîner Dior le 20 ocobre dernier. Sûrement pour faire oublier l'image d'opérateur « low-cost » qui lui colle à la peau depuis le lancement de la Freebox à prix cassé en 2002, c'est au pavillon Gabriel, très prisé par les grands groupes du CAC 40, qu'il a présenté fin 2010 la Freebox Revolution. Sortant de sa traditionnelle réserve, seul sur scène, Xavier Niel a fait un show digne de Steve Jobs. La meilleure preuve de cet embourgeoisement est à chercher du côté du nouveau siège de l'entreprise. Free a étendu ses locaux à un magnifique hôtel particulier de la Rue de la Ville-l'Évêque dans le 8ème arrondissement, autrefois occupé par Suez, et dont la façade à colonnade rappelle le Petit Trianon à Versailles. Seule trace visible du passé de Xavier Niel, l'intitulé de son poste chez Iliad. Depuis sa mise en examen en 2004 pour « proxénétisme aggravé », le fondateur de Free n'est plus président du conseil d'administration, mais « directeur général délégué en charge de la stratégie ». Un titre qu'il a conservé, même si l'affaire s'est conclue par un non-lieu.

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Commentaires 5
à écrit le 15/01/2012 à 15:58
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C'est tout a fait le genre de succes story de plus en plus rare en France car chez nous malheureusement ce sont plus souvent des gens issues de nos très grandes écoles que le monde entier nous envie, mais se garde bien de faire chez eux, qui gèrent t...

à écrit le 13/01/2012 à 20:47
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il a tiré sa fortune du minitel rose, et maintenant il s'enrichit sur le dos de ses clients, les autres entrepreneurs travaillent et font vivre 150 000 emplois, mais ils sont obligés de l'aider grâce au système de régulation qui distribue les parts d...

le 14/01/2012 à 10:11
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mais tout les patrons d'entreprises s'enrichissent sur le dos de ses clients... ! ! ! ou avez vous deja vu l'inverse. ! ! . ? les autres sont egalement milliradaire ou quasi . !

à écrit le 10/01/2012 à 10:25
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Quelque chose me dit qu'il a l'air aussi philanthrope que M.E. LECLERC ... "MOI D'ABORD"!

à écrit le 10/01/2012 à 9:31
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Franc tireur comme quoi pas besoin de sortir de l ena , les mines, polytechnique .....pour devenir un excellent chef d entreprise non parachuté!!

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