Elle siffle la fin de la récré. Alors que certains opérateurs, Bouygues Telecom et SFR, militaient pour un report des enchères de fréquences 5G à la fin de l'année, voire début 2021, Agnès Pannier-Runacher a mis les points sur les « i ». Vendredi, dans un entretien au Figaro, la secrétaire d'Etat à l'industrie a indiqué la position du gouvernement. Celui-ci est favorable, dit-elle, à une organisation des enchères courant septembre. Cette procédure devait initialement se dérouler au mois d'avril, mais la crise du Covid-19 a tout chamboulé. « Septembre est un objectif raisonnable, compte tenu des contraintes, pour le lancement de la 5G avant la fin de l'année », juge Agnès Pannier-Runacher.
Quand au prix minimum de ces fréquences, fixé à 2,17 milliards d'euros, pas question, selon la ministre, de le revoir à la baisse. « Je ne vois pas en quoi la position que nous avions collectivement en janvier aurait évolué en juin », précise-t-telle. Des propos qui ne plairont guère à Bouygues Telecom. L'état-major de l'opérateur n'a pas ménagé ses efforts, ces dernières semaines, pour demander une baisse du prix des fréquences. Il le juge trop élevé au regard de la situation économique d'aujourd'hui. Bouygues Telecom a même appelé, ce mardi, le gouvernement à réfléchir à une ristourne sur le prix de la 5G en échange d'une accélération du déploiement de la 4G dans les zones rurales. Ce qu'Agnès Pannier-Runacher a également écarté.
Au regard de la ministre, la 5G constitue un catalyseur économique important pour les années à venir. La France ne peut se permettre, d'après elle, de prendre davantage de retard dans le déploiement de cette technologie. La 5G est importante « pour relocaliser et remuscler notre industrie », dit-elle. « Or, nous sommes en train de prendre quelques mois de retard par rapport aux pays qui nous entourent, argue la ministre. Les Etats-Unis, la Chine, la Nouvelle-Zélande font de la 5G un des éléments de leur relance. Quand ils appuient sur l'accélérateur, nous devons éviter d'appuyer sur le frein. »
Cela dit, c'est désormais à l'Arcep, le régulateur des télécoms, d'arrêter le nouveau calendrier des enchères de fréquences 5G. L'autorité se prononcera d'ici peu à ce sujet. D'après Agnès Pannier-Runacher, Sébastien Soriano, son président, « partage la philosophie » du gouvernement.
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