Altice table sur le Portugal et Israël pour se renflouer

Pour se désendetter, le groupe de télécoms et de médias de Patrick Drahi souhaite vendre une partie de son réseau de fibre au Portugal. En parallèle, il étudie « diverses options », selon Reuters, concernant sa filiale en Israël.
Pierre Manière
Au Portugal, le réseau de fibre serait évalué entre 4,7 et 7 milliards d’euros.
Au Portugal, le réseau de fibre serait évalué entre 4,7 et 7 milliards d’euros. (Crédits : Philippe Wojazer)

Chez Altice Europe, l'heure est aux grandes manœuvres pour rapporter du cash et se désendetter. Au Portugal, le groupe de télécoms et de médias de Patrick Drahi a enclenché le processus de vente d'une partie de son réseau de fibre. L'objectif est de faire rentrer des acteurs désireux d'investir dans cette infrastructure permettant d'accéder à l'Internet fixe à très haut débit. Ce processus de vente partielle (on ignore encore la part qu'Altice est prêt à céder) a débuté « il y a quelques semaines », et « les premières offres officielles sont attendues aux alentours de la mi-mars », a indiqué la semaine dernière une source à l'AFP. Au total, selon cette même source, le réseau de fibre serait évalué entre 4,7 et 7 milliards d'euros.

L'offre aurait attiré une dizaine d'investisseurs potentiels, dont les fonds KKR, Macquarie, Morgan Stanley Infrastructure, Blackstone, Digital Bridge, Cellnex et Stonepeak Infrastructure. Sachant qu'au total, sur les 5,3 millions de prises fibre qui doivent être déployées courant 2020 et qui couvriront 100% du Portugal, 4,5 millions sont déjà installées.

Lire aussi : Pour se désendetter, Altice veut vendre une part de son réseau de fibre au Portugal

« Diverses options » à l'étude pour sa filiale en Israël

En parallèle, jeudi dernier, Reuters a indiqué qu'Altice étudiait « diverses options » pour sa filiale en Israël. L'agence, qui cite deux sources anonymes, écrit que le groupe a mandaté Morgan Stanley pour « sonder l'appétit des investisseur pour la filiale ». Toujours selon ces sources, celle-ci pourrait valoir autour d'un milliard de dollars, soit près de 880 millions d'euros, même si aujourd'hui une cession n'est pas acquise.

Ces opérations se situent dans le sillage de précédentes manœuvres d'Altice pour récupérer de l'argent frais. Mi-juin, le groupe a annoncé la cession de participations dans ses tours télécoms en France et au Portugal pour 2,5 milliards d'euros.

Lire aussi : Altice monétise ses tours en France et au Portugal

Altice a déjà indiqué qu'il utiliserait cette manne d'une part pour accélérer ses investissements dans ses réseaux, d'autre part pour éponger son énorme dette qui s'élève à environ 30 milliards d'euros. Cette politique a été amorcée après un exercice 2017 très difficile pour le groupe de Patrick Drahi. L'opérateur, notamment plombé par les grosses pertes d'abonnés de SFR, couplées à des inquiétudes sur sa capacité à rembourser sa dette, s'est effondré en Bourse. Ce qui a obligé Patrick Drahi à reprendre le groupe en main et à faire le ménage dans son équipe dirigeante.

(avec AFP et Reuters)

Pierre Manière

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