Le compte n'y est pas. Une fois de plus. Dans un communiqué publié ce jeudi, le régulateur français des télécoms (Arcep), fustige un nouveau ralentissement du déploiement de la fibre dans l'Hexagone. Au cours du troisième trimestre, quelque 825.000 locaux ont été rendus raccordables à cette technologie, qui permet d'accéder à Internet à très haut débit. C'est 25% de moins qu'à la même période l'an passé.
Cela préoccupe l'Arcep qui se demande, entre les lignes, si l'objectif gouvernemental d'apporter la fibre à tous les Français d'ici à 2025 sera tenu. « La couverture en fibre optique a progressé de seulement 1 point ce trimestre et atteint 84% », insiste le gendarme des telecoms. Aujourd'hui, environ 37 millions de locaux sont raccordables à cette technologie dans l'Hexagone, sur un total de 43,9 millions. « Près de 8 millions de locaux restent à rendre raccordables », rappelle le gendarme des télécoms.
Les opérateurs délaissent les grandes villes
Dans le détail, c'est notamment la situation dans les « zones très denses » - c'est-à-dire, pour l'essentiel, les grands centres urbains - qui inquiète le régulateur. Ici, « le rythme de déploiement chute », avec « moins de 24.000 locaux » rendus raccordables par les opérateurs Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free entre juillet et septembre. Ce chiffre était trois fois supérieur il y a un an, au troisième trimestre 2022.
Dans les zones moyennement denses, la situation n'est pas meilleure. Quelques 139.000 locaux ont été rendus raccordables, ce qui représente une baisse de 20% sur un an. Seules les zones rurales et peu peuplées voient leur couverture en fibre progresser de manière significative : 565.000 locaux ont été rendus raccordables au troisième trimestre.
Un accord entre l'Etat et Orange pour finir le chantier
Le gouvernement partage les préoccupations de l'Arcep sur le ralentissement des déploiements. L'exécutif a présenté, le mois dernier, les contours d'un deal avec Orange. Celui-ci vise à inciter l'opérateur historique à donner un coup d'accélérateur sur ses déploiements de fibre. L'objectif est que les autres opérateurs (SFR, Bouygues Telecom et Free), se mettent ensuite dans sa roue, ne serait-ce que pour ne pas perdre de clients. L'Arcep devra, d'ailleurs, prochainement rendre un avis sur cet accord.
Cela dit, ce deal ne fait pas que des heureux. Fin novembre, l'UFC-Que Choisir l'a fortement critiqué. Marie-Amandine Stévenin, sa présidente, a estimé que l'exécutif « ferait mieux de permettre à tous les consommateurs de bénéficier d'un véritable droit opposable au très haut débit », plutôt que « de négocier des accords faussement ambitieux avec Orange ».
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