« Un pas de plus vers le très haut débit pour tous » (Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique)

ENTRETIEN - Le ministre délégué chargé de la Transition numérique annonce l’élargissement des aides pour tous les Français non encore éligibles.
À Paris, au ministère de l’Économie et des Finances, le 31 mai.
À Paris, au ministère de l’Économie et des Finances, le 31 mai. (Crédits : © THOMAS GOGNY/DIVERGENCE)

Huit Français sur dix ont aujourd'hui accès à la fibre pour se connecter à Internet. Que prévoyez-vous pour les autres ?

Jean-Noël Barrot : Les Français qui n'ont pas encore accès à la fibre peuvent se tourner vers d'autres technologies, comme le satellite ou la 4G à usage fixe lorsqu'elle est disponible. Depuis 2019, l'État subventionne, dans les zones rurales, l'acquisition des équipements nécessaires (la parabole, par exemple), l'installation et l'activation du service. Cette aide va jusqu'à 300 euros, voire 600 euros pour les foyers les plus modestes. Elle prend la forme d'une remise immédiate sur l'achat de l'équipement au moment de l'abonnement. Quelque 142 000 foyers en ont déjà bénéficié. J'ai décidé de l'étendre à l'ensemble du territoire national, et aux 7 millions de foyers qui ne sont pas encore éligibles à la fibre. C'est une mesure forte au service de l'aménagement du territoire. Elle sera effective au début de l'année prochaine. C'est un pas de plus vers le droit au très haut débit pour tous. Au total, 20 millions d'euros sont consacrés à l'extension de cette aide à l'installation.

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Les opérateurs ont levé le pied sur le déploiement de la fibre ces derniers mois. Cela menace-t-il l'objectif d'une généralisation à l'horizon 2025, comme l'a promis Emmanuel Macron ?

Avec près de 10 000 prises par jour déployées par les opérateurs au troisième trimestre 2023, le rythme reste soutenu. Les déploiements se sont accélérés dans les zones rurales. C'est dans les zones urbaines qu'ils avaient tendance à ralentir. L'accord récent que j'ai passé avec l'opérateur historique Orange va nous permettre de réaccélérer, avec pour objectif, effectivement, la généralisation de la fibre en 2025. Tous ceux qui le souhaitent pourront alors bénéficier de cette technologie. C'est l'engagement du président de la République. Je suis confiant, nous y parviendrons. Je rappelle que, grâce au déploiement de la fibre et aux autres technologies, l'Internet à très haut débit [lorsque le débit est supérieur à 30 mégabits par seconde] est désormais accessible à 100 % des Français. L'objectif fixé il y a dix ans a donc été atteint, sans dérapage de budget ni de calendrier. Plus de quatre Français sur cinq peuvent désormais s'abonner à la fibre, et nous avons franchi le cap des 20 millions d'abonnés cette année. C'est un triple succès : pour les Français, qui peuvent accéder à de nouveaux services ; pour les territoires, parce que là où la fibre arrive, le chômage recule ; et pour la filière des télécoms, parce que ce chantier industriel est le plus gros de ce début de siècle.

Les Français qui n'ont pas encore accès à la fibre peuvent se tourner vers le satellite ou la 4G

Jean-Noël Barrot

Beaucoup de Français se plaignent de la qualité des réseaux de fibre, de déconnexions sauvages ou de malfaçons lors de l'installation. Que comptez-vous faire pour y remédier ?

Si la rapidité des déploiements est importante, la qualité de la connexion l'est tout autant. Les Français y ont droit, et j'y suis particulièrement vigilant. Avec l'Arcep [le régulateur des télécoms], dont c'est la responsabilité, nous réunissons régulièrement les opérateurs pour faire le point à ce sujet. Je les recevrai d'ailleurs mercredi à Bercy. Si nous n'avançons pas assez vite, nous inscrirons cet impératif de qualité dans la loi.

Les réseaux télécoms sont fragiles. Jusqu'à 1,5 million de Français ont été privés d'Internet après le passage, le mois dernier, des tempêtes Ciaran et Domingos. Que comptez-vous faire pour sécuriser davantage ces infrastructures ?

Ces exemples, très marquants, des conséquences dramatiques du dérèglement climatique nous obligent effectivement à repenser la résilience et la robustesse de nos réseaux. En revanche, la réponse ne peut pas être décrétée depuis Paris. À chaque territoire ses problématiques et ses solutions. Elles ne sont pas les mêmes dans le Finistère et en Gironde, où je me suis rendu ce jeudi pour échanger, justement, avec les élus à ce sujet. Nous allons poursuivre nos travaux d'analyse à la lumière, notamment, des tempêtes qui ont heurté la façade ouest du pays cet automne.

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Commentaires 6
à écrit le 18/12/2023 à 11:19
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Avec l'installation de la fibre, la campagne est défigurée ! un poteau tout les 30 mètres. Des poteaux disparates : un en bois, un imitant le bois, un en béton. Pourquoi ne pas enterrer systématiquement les lignes d'autant que les tranchées ne sont p...

à écrit le 18/12/2023 à 9:28
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Bref ! On veut nous faire courir derrière une consommation de données bien inutiles ! Sans oublier de nous imposer publicités et propagandes !

à écrit le 17/12/2023 à 16:43
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Bref ! On veut nous faire courir derrière une consommation de données bien inutiles ! Sans oublier de nous imposer publicités et propagande !

à écrit le 17/12/2023 à 14:39
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Qu’il s’occupe déjà de couvrir les zones blanches...

à écrit le 17/12/2023 à 13:44
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Il y a dix ans ce discours était deja là. Mon constat d'utilisateur d'internet est pessimiste sur la capacité d'entretien et la réactivité en cas de défaut. Quand je vois des boîtes de raccordement aussi basse d'accès et certaine déjà ouverte aux int...

à écrit le 17/12/2023 à 11:55
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Les très haut débit va essentiellement profiter au secteur marchand afin de nous imposer toujours plus de publicité et de pillage de nos données. Quand est-ce que le citoyen européen pourra enfin se faire rémunérer pour ses données ? Que deviennent n...

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