Entreprises : le recours à la médiation du crédit auprès de la Banque de France en recul

Selon la Banque de France, 1400 dossiers de médiation du crédit ont été en déposés en 2023, contre près de 2.200 un an plus tôt. Dans les motifs relevés, l'institution en a dénombré 500 liés à des demandes de restructurations de Prêts Garantis par l'État (PGE).
La médiation du crédit avait enregistré 1.035 dossiers éligibles en 2019 avant une explosion en 2020 (14.147 dossiers) en raison de la crise du Covid-19.
La médiation du crédit avait enregistré 1.035 dossiers éligibles en 2019 avant une explosion en 2020 (14.147 dossiers) en raison de la crise du Covid-19. (Crédits : DR)

C'est plutôt une bonne nouvelle : en 2023, moins d'entreprises ont eu recours à la médiation du crédit. Via ce processus, créé en 2009, celles qui peinent à rembourser une dette ou à obtenir de nouveaux financements peuvent être aidées par la Banque de France, qui intervient pour elles auprès des banques ou assureurs crédit. Ainsi, 1.400 dossiers ont été éligibles l'année dernière contre 2.175 en 2022, selon les chiffres dévoilés par l'institution ce lundi 5 février.

« La médiation du crédit retrouve progressivement des niveaux de sollicitations comparables à la situation pré-pandémique, ce qui confirme le mouvement de normalisation amorcé au deuxième trimestre 2022 », a commenté la Banque de France dans un communiqué.

Le dispositif avait enregistré 1.035 dossiers éligibles en 2019 avant une explosion en 2020 (14.147 dossiers) en raison de la crise du Covid-19 qui avait mis à mal de nombreuses entreprises.

Des réponses de plus en plus positives

La réponse à ces sollicitations a été positive dans 60% des cas en 2023. Un taux de succès en hausse de 17 points par rapport à 2022, qui marque aussi un retour au niveau pré-Covid (64%). Pendant la crise sanitaire et les deux années qui ont suivi, l'octroi de la médiation du crédit a été plus difficile à obtenir car la situation financière des entreprises présentait « un caractère dégradé », selon la Banque de France.

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Par contre, ce qui n'a pas changé : comme les années précédentes, les demandes en 2023 ont émané pour l'essentiel des très petites entreprises (TPE) de moins de 11 salariés (81%). En particulier, celles évoluant dans les secteurs des services (51%), du commerce (23%), des industries extractives ou manufacturières (11%) ou de la construction (11%).

Difficultés d'accès à des crédits...

La majorité de ces saisines (62%) ont concerné « des refus d'octroi d'un nouveau financement bancaire » ou « des difficultés relatives à des financements existants ». Sans grande surprise puisque les conditions d'octroi de prêts se sont durcis ces derniers mois. Les patrons de TPE-PME ont d'ailleurs indiqué avoir de plus en plus de difficultés pour se financer auprès de leurs banques, d'après une étude publiée mi-décembre par la Confédération des PME (CPME).

Parmi les dirigeants ayant déposé une demande de financement au cours des douze derniers mois, 58% jugent difficile l'accès au crédit et 73% décrivent un durcissement des conditions de financement. Un dirigeant sur dix a même été informé que tout crédit serait refusé, sans même qu'une demande formelle ait été déposée.

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Remboursement des prêts garantis par l'État

Près d'un tiers des demandes auprès de la médiation du crédit (31%) a par ailleurs été lié à la restructuration d'un prêt garanti par l'État (PGE). Souscrits pendant la crise sanitaire, ils ont permis de maintenir à flots la trésorerie d'entreprises alors mises à mal par la pandémie. Mais ces mêmes entreprises, affaiblies par cette crise puis par l'inflation, ont au fil du temps vu leur endettement s'alourdir, parfois significativement. Et une partie d'entre elles peinent désormais à rembourser ces prêts, consentis par les banques avec des intérêts compris entre 1 et 2,5 % (coût de la garantie de l'État compris).

Face à la difficulté de certaines entreprises à rembourser leur prêt, le ministère de l'Économie a annoncé début janvier la prolongation d'un accord permettant de continuer à l'étaler jusqu'en 2026, contre fin 2023 initialement.

« Cela permettra de sauver certaines entreprises. J'ai toujours dit que le prêt garanti par l'État était là pour soutenir les entreprises, pas pour être un boulet. Donc si certaines entreprises ont encore des difficultés à rembourser, elles peuvent continuer à rééchelonner», avait justifié Bruno Le Maire.

Reste que plus de 52% des 143 milliards empruntés par les entreprises dans le cadre de ces PGE ont déjà été remboursés, d'après la Banque de France.

(Avec AFP)

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