Placement locatif « Pinel » : un dispositif largement assoupli

Le dispositif « Duflot » a été remplacé par « le Pinel ». Ce dernier peut être plus avantageux fiscalement. Il est aussi plus souple : on peut moduler la durée de son investissement et même y loger ses proches.
Avec le « Duflot », l'engagement de location était de neuf ans, avec une réduction d'impôt de 18 % de l'investissement, soit 2% par an. Le « Pinel » (Sylvia Pinel, photo) est beaucoup plus souple, l'investisseur pouvant choisir la durée de l'engagement de location entre six, neuf et douze ans et la réduction d'impôt qui va avec.

Le plan Valls-Pinel pour relancer l'immobilier s'est traduit par la naissance d'un nouveau dispositif d'encouragement à l'achat dans le neuf. Baptisé « Pinel », du nom de l'actuelle ministre du Logement, il remplace le « Duflot » qui n'a pas eu le succès escompté. Lors de sa première année de mise en place, en 2013, seuls 35.000 logements s'étaient rangés sous le pavillon « Duflot », alors que les précédents régimes d'investissement locatif aidé en avaient recueilli 39.000 en 2012, 59.000 en 2011, 72.000 en 2010, selon les chiffres de la commission des finances de l'Assemblée nationale (rapport n° 2260).

« La loi Duflot avait été présentée comme une loi à caractère social, ce qui a effrayé les investisseurs », fait valoir Benjamin Nicaise, président de Cerenicimo, une plateforme de sélection de programmes immobiliers.

Pour inverser la tendance, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures, dont l'instauration du dispositif « Pinel », une copie améliorée du « Duflot ». Il espère atteindre 40.000 investissements locatifs neufs en 2015 et 50.000 en vitesse de croisière, dès 2016.

Une réduction d'impôt plus importante

Les fondamentaux restent les mêmes : il s'agit d'acheter de l'immobilier neuf et de s'engager à le mettre en location un certain nombre d'années, en échange d'une réduction d'impôt. Seules les zones géographiques les plus tendues sont éligibles au dispositif, les loyers y sont plafonnés (le plafond, assez généreux, ne pose pas de problème) et il faut nécessairement que le locataire ait des revenus inférieurs à un certain plafond. Les améliorations portent sur deux points. D'abord, la durée d'engagement de location et la réduction d'impôt afférente.

Avec le « Duflot », l'engagement de location était de neuf ans, avec une réduction d'impôt de 18 % de l'investissement, soit 2% par an. Le « Pinel » est beaucoup plus souple, l'investisseur pouvant choisir la durée de l'engagement de location entre six, neuf et douze ans et la réduction d'impôt qui va avec. S'il opte pour six ans, l'avantage fiscal sera de 12% au total sur la durée de l'opération, soit 2 % par an. Elle sera de 18 % s'il a retenu la durée de neuf ans (2% par an) et de 21% sur douze ans (2 % pendant neuf ans, puis 1% chacune des trois années suivantes). Comme par le passé, l'investissement donnant lieu à l'avantage fiscal est plafonné à 300.000 euros, soit une réduction maximale de 6.000 euros par an (2% de 300.000 euros) pendant six ou neuf ans et 3.000 euros par an pendant les trois dernières années (1% de 300.000 euros). Sur toute la durée de l'opération, la réduction d'impôt maximale ressort à 36.000 euros sur six ans, à 54.000 euros sur neuf ans (exactement comme le « Duflot ») et à 66.000 euros sur 12 ans.

Outre cette durée de location modulable, le dispositif Pinel offre une seconde avancée majeure : l'investisseur peut louer son logement à ses ascendants ou descendants (ses parents, ses grandsparents, ses enfants, ses petits-enfants, etc.), à condition toutefois qu'ils répondent aux conditions de ressources exigées des locataires.

Cumuler épargne et prévoyance

« Ce plan répond à une large gamme d'objectifs patrimoniaux et s'adresse à tous ceux qui veulent préparer leur retraite ou se constituer un capital. Le tout étant possible, et c'est l'un des autres grands avantages de l'investissement immobilier, à crédit. Le fait d'emprunter permet de financer son épargne à crédit mais aussi, via l'assurance exigée par les banques en cas de décès ou de problèmes de santé, de protéger sa famille. C'est une opération qui allie épargne et prévoyance, ce qui ne manque pas d'intérêt », explique Pierre Nechelis, attaché à la direction Immobilier à l'UFF.

Il faut déjà une certaine surface financière pour investir ou, en tout état de cause, une bonne capacité d'emprunt, puisqu'il est recommandé d'acheter à crédit, les charges d'intérêt venant en déduction des revenus locatifs.

« Le ticket d'entrée est de l'ordre de 150.000 euros et le rendement moyen de 3,5 % brut, duquel il faut retrancher les frais de gestion locative, l'assurance pour loyers impayés, les frais de relocation, etc., soit au final environ 2,5 % net avant impôts », fait valoir Benjamin Nicaise. Attention cependant, la réduction d'impôt obtenu via le dispositif Pinel entre dans le plafond global des niches fiscales de 10.000 euros par an et par foyer.

Aussi, avant de vous engager, vérifiez bien qu'il vous reste un certain montant disponible sur ce plafond global capable d'absorber l'intégralité de la réduction d'impôt obtenue en Pinel. Dernière recommandation, toujours fiscale, vérifiez l'impact de cet investissement sur vos revenus fonciers.

« Les pouvoirs publics reprennent vite l'avantage qu'ils vous ont consenti en "Pinel". Avec un rendement net à 2,5 %, mais un taux du crédit immobilier à vingt ans proche de 2 %, les loyers encaissés ont vite fait de dépasser vos intérêts d'emprunt (ces derniers décroissent au fur et à mesure de l'avancée du prêt). Du coup, vous pouvez vous retrouver à payer des impôts sur les revenus fonciers ainsi dégagés, ce qui peut réduire l'intérêt de l'opération », conclut Benjamin Nicaise.

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Commentaires 6
à écrit le 26/05/2015 à 18:10
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Les premiers effets positifs. Pas une révolution, mais après la loi Duflot, un peu d'air pour respirer et redonner envie d'investir (pas "beaucoup", mais déjà plus que l'an dernier).

à écrit le 24/05/2015 à 11:27
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Bonnes mesures qui commencent. Faire effet! Pour une fois soyons positifs!!!

à écrit le 23/05/2015 à 15:00
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on va continuer à alimenter la crise et sans modération , ils sont conformes à eux-mêmes on ne peut rien leurs reprocher .

le 24/05/2015 à 21:27
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« La loi Duflot avait été présentée comme une loi à caractère social, ce qui a effrayé les investisseurs » Que les investisseurs fuyent, vous n'y pensez pas,quelle horreur! Il ne va rester sur le marché que 18 millions de foyers acheteurs potentiels...

le 26/05/2015 à 23:31
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"Mais comme ce sont des sales pauvres et non des "zinvestisseurs" winner qui ont des apports personnels à 6-7 chiffres grâce àleurs gains spéculatifs précédents" : Ces pauvres seraient même obligé d'investir dans l'économie productive, là où on risqu...

à écrit le 23/05/2015 à 14:50
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C'est du Hollande On fait une usine a gaz et Apres on modifie un peu un truc inapplicable Idem pour l apprentissage Idem pour le compte penible Les objectifs de 500 milles logements me font bien rires A peine arrivé ils ont plombé le secteur av...

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