Berlusconi rattrapé par la justice en pleine renaissance politique

L'ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a été condamné jeudi à un an de prison en première instance dans le procès sur le rachat d'une banque dans lequel il était accusé d'avoir violé le secret de l'instruction. Un jugement dont il fera très probablement appel, ce qui suspendrait la peine. Ce alors que le Cavaliere effectue un grand retour en politique.
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En pleine envolée sur le plan politique, Sivlio Berlusconi n'en a pas fini pour autant avec les scandales. Car si les électeurs font parfois abstraction du passé, la justice, elle, suit son cours. L'ex-chef du gouvernement italien a été condamné jeudi à un an de prison en première instance dans le procès sur le rachat d'une banque dans lequel il était accusé d'avoir violé le secret d'instruction.

Le risque réel est moindre pour le Cavaliere

Mais la probabilité pour que le Cavaliere aille réellement en prison est faible. Car l'appel, option pour laquelle il va vraisemblablement opter, est suspensif de la peine en Italie tout comme le recours ultérieur éventuel devant la Cour de Cassation, presque systématique dans la péninsule. Pour les peines inférieures à deux ans et quand le condamné a plus de 75 ans, il ne va généralement pas en prison mais il peut être assigné à résidence ou confié aux services sociaux.

La prescription dans cette affaire interviendra de toute manière en juillet-août, bien avant une éventuelle condamnation définitive - sachant que Silvio Berlusconi irait sans doute en Cassation si un procès en appel confirmait la peine de première instance - a indiqué à l'AFP une source proche de la défense du Cavaliere.

Entre violation du secret de l'instruction...

Dans cette affaire, l'ancien chef du gouvernement italien est jugé pour la publication illégale fin 2005 dans un journal de son groupe (Il Giornale) d'une écoute téléphonique entre le chef de la gauche à l'époque, Piero Fassino, et le président de l'assureur Unipol, Giovanni Consorte, alors que cette compagnie avait lancé une OPA sur la banque BNL. Dans la conversation, Pierre Fassino déclarait à Giovanni Consorte: "maintenant nous avons une banque".

Selon l'accusation, la décision de publier cette écoute avait été prise lors d'une rencontre entre Silvio Berlusconi et son frère Paolo propriétaire du Giornale le 24 décembre 2005 à Arcore, à la villa du Cavaliere près de Milan. Le parquet avait requis trois ans et trois mois de réclusion contre Paolo Berlusconi qui a été condamné à deux ans et trois mois d'emprisonnement.

... et règlement de compte politique

Selon le parquet, l'affaire "ne consiste pas seulement en une fuite d'informations" mais avait porté préjudice à "Fassino, à l'époque chef de l'opposition", et ce, quelques mois avant les législatives de 2006 remportées de justesse par la gauche, qui était avant l'affaire Unipol largement en tête dans les sondages.

Le 20 décembre, le Parquet avait requis un an de réclusion à l'encontre du Cavaliere. Celui-ci avait obtenu à la mi-janvier le report à début mars du verdict dans cette affaire, parce qu'il menait le centre droit dans la campagne (sa sixième en 14 ans) pour les législatives des 24 et 5 février derniers. 

La défense conteste, le PDL soutient son chef

L'un des avocats historiques du Cavaliere a affirmé qu'il n'y avait ni les éléments ni les preuves pour condamner l'ex-Premier ministre. En outre, il a rappelé aux journalistes que l'un des juges qui a prononcé jeudi le verdict faisait l'objet d'une demande de récusation (rejetée en appel) actuellement examinée par la Cour de cassation. "Si ce recours était accueilli, la sentence serait annulée", a-t-il dit. "C'est la première fois qu'on condamne quelqu'un pour violation du secret d' l'instruction", a déploré l'avocat.

L'un des proches de Silvio Berlusconi, Sandro Bondi, a prédit une "rébellion contre cette manière d'administrer la justice". Il a martelé que le secret de l'instruction en Italie n'est absolument pas respecté et que Silvio Berlusconi est victime d'une injustice. Michaela Biancofiore, l'une des "amazones" de Berlusconi (ses partisanes invétérées) a dénoncé "une volonté d'assassinat politique". Le PDL de Silvio Berlusconi a annoncé une grande manifestation le 23 mars présentée par les médias italiens comme visant les juges.

Commentaires 4
à écrit le 08/03/2013 à 9:23
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C'est sur que dévoiler la phrase prononcée par le leadeur socialiste italien, disant que : "Maintenant nous avons une banque". mérite les plus grands chatiments, que les magistrats affiliés à la gauche italienne ne pouvaient pas ne pas sanctionner....

à écrit le 07/03/2013 à 17:33
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Pas de souci, il va faire appel et faire trainer au maximum. Affaire suivante.

à écrit le 07/03/2013 à 17:22
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la "kommission" aurait elle eu la peau de l'euroseptique Berlusconi ? (hypothese)

le 12/03/2013 à 0:07
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je sais pas comment les italiens va encore fait confiance a cette berlesconisme ..réveiller vous ! putain 16 ans de croissance au leader mondiale " mediaset " ...est l?Italie recule derrière les vague est emperche l?Europe a une grave rescision assem...

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