Robotcène ou cyborgcène ?

Depuis vingt ans, les avancées rapides du numérique nous font basculer de l'anthropocène (l'époque où l'homme domine la nature) à un temps où le numérique est l'outil naturel de l'homme.

Les données massives - big data - nous informent sur le présent (en tant que fin du passé) et anticipent sur le présent immédiat (en tant que futur proche). L'application Waze qui, grâce à ses membres, enregistre en direct le trafic routier, pourrait diriger une voiture sans conducteur. C'est ce que fait Amazon, en émettant par exemple une hypothèse sur notre prochain achat de livre.

Dans le fond, tout ceci est entré dans les moeurs. Si le smartphone symbolise le mieux les vingt années passées et clôt l'anthropocène, quel est l'appareil qui symbolisera les vingt années à venir ?

En première hypothèse, c'est le robot

Depuis Isaac Assimov, cet être mécanique est devenu plus léger, plus sympathique et même humanoïde. C'est clairement ce qui fait son acceptation. Que ce soit dans les foyers, dans les usines, dans les magasins, dans les rues, le robot est d'autant mieux accepté qu'il rappelle l'homme, est plus petit que lui, lui donne l'impression d'être soumis. D'ores et déjà, des robots multiples sont en cours de mise au point, y compris des sortes de chiens courant sur un sol instable (Boston Dynamics). Nous entrons alors dans la robotcène.

La seconde hypothèse est le cyborg

C'est l'homme amélioré. Depuis plusieurs années déjà et avec une vive accélération, l'homme améliore ses diagnostics, ses anticipations de soins par l'analyse ADN, ses informations, ses organes.

On s'en convainc ne serait-ce qu'en observant par exemple les évolutions stupéfiantes des stimulateurs cardiaques ou la pose du coeur Carmat. Aujourd'hui, les transhumanistes veulent améliorer la vie, retarder le plus possible la mort, on parle d'homme « augmenté ». Que ce soit Google, Apple ou IBM et les laboratoires pharmaceutiques, tous concourent à améliorer l'homme en lui donnant plus de capacités.

Nous entrons dans le cyborgcène

Entre robot et cyborg, la course est lancée. Si l'on accepte que le premier robot soit un moulin et que le premier cyborg tienne un marteau ou porte des lunettes, on voit que l'affaire est ancienne.

Mais aujourd'hui, c'est différent. Avec une population vieillissante et moins nombreuse à l'échéance de 2050, l'homme se sent tenu de développer les robots et les cyborgs pour préserver sa vie sur Terre. Robotcène ou cyborgcène ? Les deux !

Je repars en plongée.

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L'ouvrage le plus récent de Philippe Cahen :
Les Secrets de la prospective par les signaux faibles, Éditions Kawa, 2013.

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