Suppression du bonus écologique  : Uber va offrir une compensation à ses chauffeurs

Le géant américains des VTC a annoncé ce mercredi une compensation pour ses chauffeurs qui ont perdu le droit à bénéficier d'un bonus à l'achat de voitures électriques. Cette aide, allant jusqu'à 3.000 euros, prendra la forme de bons d'achat pour les recharges électriques sur les bornes publiques.
Les chauffeurs Uber paient en moyenne 350 euros par mois pour se charger sur des bornes, ce qui freine l'adoption des véhicules électriques.
Les chauffeurs Uber paient en moyenne 350 euros par mois pour se charger sur des bornes, ce qui freine l'adoption des véhicules électriques. (Crédits : GONZALO FUENTES)

Uber est au soutien de ses chauffeurs. Depuis le 13 février, date à laquelle a été publié un décret qui concerne « les aides à l'acquisition et à la location de véhicules peu polluants », les conducteurs de VTC sont exclus d'un bonus qui prévoyait jusqu'à 3.000 euros de subvention pour l'achat d'une voiture électrique. En parallèle, la région Ile-de-France a décidé fin 2023 de conditionner sa subvention de 6.000 euros pour l'acquisition d'un véhicule électrique au bilan carbone du véhicule, excluant notamment le SUV Tesla Model Y, plébiscité par les chauffeurs selon Uber.

Uber veut proposer 50% de véhicules électriques en France

Pour les aider à financer des véhicules, la plateforme va les compenser à hauteur de 3.000 euros. Ce dispositif prendra dans les prochains mois la forme de bons d'achat pour les recharges électriques sur les bornes publiques. Les chauffeurs Uber bénéficiaient déjà d'une enveloppe moyenne de 4.500 euros pour l'achat ou la location d'un véhicule électrique, financée à 50/50 par l'entreprise et par les clients (via un supplément de trois centimes d'euro par kilomètre sur une partie des courses).

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Mais 70% des chauffeurs vivent en immeuble et ont difficilement accès à des prises pour se recharger et paient en moyenne 350 euros par mois pour se charger sur des bornes, ce qui freine l'adoption des véhicules électriques.

« Alors que les autorités publiques ralentissent leurs efforts, (...) nous en appelons à la mobilisation de tous pour ne pas laisser les chauffeurs VTC sur le bord de la route », a souligné Laureline Serieys, DG d'Uber France, citée dans le communiqué. Pour elle, c'est la responsabilité d'Uber « de faire des choix forts sur la transition. Après, si ça se répercute sur notre image, j'en suis ravie », a-t-elle dit au quotidien Ouest-France.

La plateforme vise à proposer 50% de véhicules électriques en France en 2025, et 100% de véhicules « propres » en 2040 dans le monde.

Un coup de rabot qui inquiète les professionnels

Le coup de rabot du gouvernement au bonus écologique a été décidé à la suite du succès du « leasing social », qui a permis à 50.000 ménages modestes d'accéder à une voiture électrique pour environ 100 euros par mois. Mais il inquiète les professionnels : ce nouveau barème « qui a surpris toute la filière, fait peser un risque de freinage brutal sur l'électrification des flottes », a estimé mardi l'Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere).

Pour investir dans la transition énergétique, « les entreprises ont besoin de stabilité, de prévisibilité, et pas d'un couperet qui tombe sur les aides du jour au lendemain », a souligné à l'AFP Clément Molizon, secrétaire général de l'Avere.

Le bonus de 7.000 euros pour l'achat d'une voiture électrique (5.000 euros et la majoration déjà en vigueur de 2.000 euros) est réservé désormais aux personnes dont le revenu fiscal de référence par part est inférieur ou égal à 15.400 euros. « L'objectif est de continuer à rééquilibrer socialement le bonus » avait précisé sur franceinfo, lors de la publication du décret, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu. « L'année dernière, sur 1,5 milliard d'aides, un quart a été pour les plus modestes. Certes, on rabote un peu les aides pour les plus aisés, mais le prix moyen des voitures électriques diminue », a souligné le ministre. La voiture choisie doit coûter au maximum 47.000 euros.

Le bonus prend également en compte depuis fin 2023 des critères environnementaux, qui excluent, de facto, les modèles fabriqués en Chine, comme la Tesla Model 3 ou les voitures de MG et BYD. Par ailleurs, le décret supprime le bonus écologique de 1.000 euros pour les voitures particulières et les camionnettes d'occasion. Il augmente par contre de 1.000 euros le montant de l'aide au leasing de voitures électriques pour les voitures particulières d'occasion.

(Avec AFP)

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