Kerry dit qu'exiger que l'Iran capitule n'est pas une solution

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MONTREUX, Suisse (Reuters) - Exiger purement et simplement une capitulation de l'Iran ne contribuera certainement pas à résoudre le différend sur le programme nucléaire de Téhéran, a souligné mercredi le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, à l'issue de trois jours de discussions à Montreux (Suisse) avec son homologue iranien, Mohammad Jawad Zarif.

Mardi, devant le Congrès américain, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a critiqué la politique iranienne de Barack Obama, accusant la Maison blanche de négocier un "mauvais accord" qui ne pourra qu'enclencher "un compte à rebours avant un potentiel cauchemar nucléaire".

"Personne d'autre (que le groupe P5+1) n'a présenté une alternative plus viable, plus durable, sur les moyens d'empêcher l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire", a répondu mercredi John Kerry. "Alors, messieurs, exiger purement et simplement que l'Iran capitule, ce n'est pas un plan. Et aucun de nos partenaires du P5+1 ne nous soutiendrait là-dessus."

"Nous avons fait des progrès, mais il nous reste encore des problèmes importants à surmonter et des choix doivent être faits", a poursuivi le chef de la diplomatie américaine, qui s'est au total entretenu avec Zarif pendant plus de dix heures en trois jours.

Un haut responsable américain a précisé que le secrétaire d'Etat rencontrerait samedi à Paris ses homologues allemand, britannique et français. Une autre rencontre entre Kerry et Zarif est prévue le 15 mars, probablement à Genève.

L'Iran et le P5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), qui négocient pour régler un contentieux vieux de plus de dix ans, se sont fixé la fin mars comme date butoir pour conclure un accord sur les grandes lignes d'un règlement, et jusqu'à la fin juin pour conclure un accord définitif.

John Kerry a souligné que les considérations politiciennes et les facteurs extérieurs n'avaient pas à interférer dans les négociations.

A Téhéran, le président Hassan Rohani a affirmé que son pays était prêt, dans le cadre d'un futur accord, à accepter une plus grande "transparence" sur son programme nucléaire.

"Mais si les négociations visent à contester au peuple iranien son droit inaliénable, en d'autre termes le progrès scientifique et technologique, l'Iran, naturellement, ne pourra pas accepter un tel accord", a-t-il dit dans un communiqué.

(Arshad Mohammed, avec Lucien Libert, et Babak Dehghanpisheh à Beyrouth, Jean-Stéphane Brosse et Guy Kerivel pour le service français, édité par Tangi Salaün)