LJUBLJANA (Reuters) - Le chef de l'Etat slovène, Borut Pahor, est arrivé nettement en tête dimanche avec 47,1% des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle, sur la base de 99% des bulletins de vote dépouillés, a fait savoir la commission électorale.

Agé de 53 ans, le président sortant, qui brigue un second mandat de cinq ans, devra affronter au second tour, le 12 novembre, le maire de la ville de Kamnik, Marjan Šarec, 39 ans, qui a recueilli 25%.

Les résultats contredisent les sondages à la sortie des urnes diffusés à la clôture du scrutin, qui donnaient le président sortant vainqueur dès le premier tour.

"Au second tour, tout reste possible, même si Pahor est le grand favori", a déclaré à Reuters Peter Jancic, directeur du site internet d'informations politiques Spletni Casopis.

Cette présidentielle est un avertissement adressé au Premier ministre, Miro Cerar, et à sa formation, le SMC (Parti du centre moderne) dans la perspective des élections législatives de juin ou de juillet 2018. Son candidat, la ministre de l'Education Maja Makovec Brancic, n'a obtenu dimanche que 1,7% des voix, arrivant en septième position sur neuf candidats.

Si la fonction présidentielle est en grande partie honorifique en Slovénie, le chef de l'Etat est chef des armées et c'est lui qui nomme certains hauts responsables comme le gouverneur de la banque centrale. La majeure partie des nominations doivent être confirmées par le parlement.

Pahor, qui est candidat indépendant mais a longtemps dirigé les sociaux-démocrates (centre gauche), a été Premier ministre de 2008 à 2012, années de grandes difficultés financières pour la Slovénie, qui a évité de justesse un plan de renflouement international en 2013 pour sauver ses banques.

Durant la campagne, le chef de l'Etat sortant a marché pendant 25 jours et parcouru au total 700 km d'une ville à l'autre et d'un village à l'autre pour aller à la rencontre des gens.

(Marja Novak; Eric Faye pour le service français)