Brexit : la baisse de l'immobilier à Londres, une bonne nouvelle pour l'économie

Les prix du logement devraient se contracter en 2017 dans la capitale britannique. Une aubaine pour les autres secteurs qui pourraient capter ces investissements.
Jean-Christophe Catalon
Après l'effondrement de 2008, les prix du logement n'ont cessé de grimper dans la capitale britannique dirigée par Sadiq Khan (photo), pour atteindre quasiment le double de la moyenne nationale.

Le marché de l'immobilier londonien s'apprête à connaître un sérieux revers. Le Centre for Economics and Business Research (CEBR) prévoit une contraction de 5,6% du prix du logement dans la capitale du royaume en 2017, selon Bloomberg. Londres est bien plus touchée que le reste du pays qui, malgré un fort ralentissement, devrait encore voir les prix augmenter (+2,6% en 2017 contre +6,9% en 2016).

Les déclarations de la Première ministre Theresa May, privilégiant le contrôle des frontières à la participation au marché commun, pourraient refroidir les acheteurs étrangers estime le CEBR. La chute de la livre constatée depuis le vote du Brexit le 23 juin, et qui s'est accélérée ces dernières semaines, rend mécaniquement l'immobilier londonien moins attractif. Le malheur des uns faisant souvent le bonheur des autres, cette chute pourrait profiter aux autres secteurs de l'économie londonienne, délaissés par les investisseurs à cause de l'attractivité du parc immobilier.

Le climat politique et les règles sur le crédit font pression sur les prix

Le Brexit ne fait qu'accélérer un phénomène déjà amorcé. Après l'effondrement de 2008, les prix du logement n'ont cessé de grimper dans la capitale britannique, pour atteindre quasiment le double de la moyenne nationale. Le prix moyen d'un logement à Londres s'élevant à 536.000 livres contre 283.000 livres au Royaume-Uni en 2015, selon le site de la Ville.

La tendance commence à se tasser depuis 2015, en partie à cause du contexte politique. Alors que les prix avaient augmenté de 20% en 2014, ils n'ont progressé que de 9,4% l'année suivante, selon l'Office national des statistiques (ONS) du royaume. Les investisseurs se sont montrés frileux en partie à cause du climat politique, ponctué des incertitudes sur les élections générales, de la reconfiguration de la relation avec l'Écosse après le référendum et du début des négociations avec l'Union européenne en préparation du vote sur le Brexit.

Enfin, le marché a également subi de plein fouet les nouveaux standards du crédit immobilier. Les critères d'éligibilité se sont durcis en 2014, conduisant mécaniquement à une baisse de la demande.

L'économie londonienne pourrait gagner plus d'un milliard de livres par an

Si les magnats de l'immobilier font triste mine, ce sont les salariés qui vont être contents. L'explosion des prix du marché londonien et la City captent depuis des années l'investissement privé au détriment de l'appareil productif. Ceci explique en partie la désindustrialisation qu'a connu le Royaume-Uni.

Or, cette captation a privé Londres de juteuses opportunités. Les prix élevés du logement ont conduit à une perte de croissance de 14,5 millions de livres entre 2006 et 2020, selon une étude du CEBR de 2015, soit l'équivalent de 1,04 milliard de livres par an ! La capitale britannique aurait même pu créer 11.000 emplois de plus.

> LIRE AUSSI : Brexit : la chute de la livre, chance ou damnation de l'économie britannique ?

Jean-Christophe Catalon

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Commentaires 17
à écrit le 27/10/2016 à 10:43
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Ouahou un article non anti-brexit, objectif donc, merci beaucoup ! Bon les ronchons néolibéraux habituels ne vont pas l'aimer mais faire ce qu'ils n'aiment pas c'est faire ce que les gens, les vrais, recherchent, de la véritable information non b...

à écrit le 27/10/2016 à 9:28
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"La chute de la livre constatée depuis le vote du Brexit le 23 juin, et qui s'est accélérée ces dernières semaines, rend mécaniquement l'immobilier londonien moins attractif." c'est l'inverse....

le 28/10/2016 à 14:16
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+1 absolument ..!

le 28/10/2016 à 14:21
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+1 absolument ..!

à écrit le 27/10/2016 à 5:55
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Londres c'est comme Paris. Y a que les riches qui peuvent se loger. Les pauvres vont en banlieue.

le 28/10/2016 à 14:31
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Vous confondez avec HonkHong je pense. Londres étant loin d'etre Paris et à tous niveaux. de plus, contrairement à Paris, leurs "cités"sont dans la ville, tandis que les banlieux sont parfois très chics (Windsor Herts Oxforshire Essex Sussex ..). r...

à écrit le 26/10/2016 à 21:54
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Je doute que 14M sur 14 ans fasse 1 milliard par an en moyenne.

à écrit le 26/10/2016 à 21:02
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"refroidir les acheteurs étrangers " ? tu penses bien que ce ne sont pas les sans dents qui achètent à Londres, mais les maffieux de toutes origines. On a eu en France notre époque similaire quand on accueillait les Duvallier, les Bokassa, etc. :-)

le 27/10/2016 à 0:36
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Patrick , pardon mais vous vous trompez lourdement. Bcp de gens achètaient jusqu a présent, notamment les particuliers européens, et récemment Bcp de chinois de la classe moyenne sup. Ils faisaient même la queue de sieurs heures devant les projets ...

le 27/10/2016 à 10:06
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@celui qui me répond: 1) tu mélanges un peu tout et la pauvreté en France compare au R.U est un autre sujet. 2) la classe "moyenne" chinoise" n'est pas tout à fait moyenne pour s'offrir un logement à Londres. 3) si seulement, tu avais une idée du tau...

le 27/10/2016 à 12:51
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Ah Patrick ..... Je dis juste que vous ignorez le sujet et répondez encore à côté ! 1) au contraire , c est vous qui parliez des sans dents . Allez comparer les allocations et le Nhs au RU....après on en reparle. 2) Il n y en Contrairement à que v...

le 27/10/2016 à 17:16
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Pour Frenchinlondon Dans votre premier message, vous dites que le crédit est payé par le locataire et que l'investissment immobilier rapportait aux heureux propriétaires de 10% à 15% par an. OK Vous expliquez également qu'une fois un premier cré...

le 28/10/2016 à 13:10
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@patrice les réponses - tout à fait Londres a été parmi les plus spéculative -effectivement ni les loyers, ni les salaires ne progressaient de la meme façon et déconnectée de la réalité - S'ils sont si riches, pourquoi n'achèteraient-ils pa...

à écrit le 26/10/2016 à 20:34
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Avant le brexit l'immobilier à Londre était la poule aux oeufs d'or....depuis le brexit la baisse de l'immobilier serait devenue une chance.....bref tout et son contraire.....

à écrit le 26/10/2016 à 19:28
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Quand la bulle va éclater, ils pourront enfin loger les migrants !

à écrit le 26/10/2016 à 16:47
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ce qui est vrai en GB ne serait il pas aussi vrai en France ? Pour une fois qu un article ne se rejouit pas de la hausse des prix ... Par contre il y a un point faible au raisonnement : la baisse de la livre rend l immobilier anglais moins cher (car...

le 26/10/2016 à 20:40
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Du fait du Brexit, Londres va devenir une capitale très secondaire, pas étonnant que les investisseurs se détournent de son immobilier... Pour le reste, pas sûr que la baisse de l'immobilier londonien, appelé à se poursuivre, soit une si bonne affair...

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