Grèce : la facture Merkel

Par Sophie Gherardi, directrice adjointe de la rédaction de La Tribune.

Le plan pour la Grèce validé dimanche coûtera 110 milliards d'euros, s'il fonctionne. S'il échoue, on n'ose pas imaginer à combien se chiffreront les conséquences, pas seulement pour la Grèce, mais pour l'ensemble des économies européennes.

Parmi toutes les responsabilités qui peuvent être pointées dans cette très grave crise de confiance, la chancelière Angela Merkel mérite le bonnet d'âne. Son absence de leadership était déjà apparue en 2008, lorsqu'il s'agissait de sauver le système bancaire. A l'époque, on expliquait que sa difficile coalition avec les sociaux-démocrates la paralysait. Aujourd'hui, c'est la coalition avec les libéraux qui l'entraverait, et ces fameuses élections du 9 mai en Rhénanie-du-Nord-Westphalie.

La vérité est qu'Angela Merkel ne se montre pas à la hauteur de sa tâche, ni pour son pays, ni pour l'Europe. Qu'elle n'ait pas compris, après trois ans de crise, que les marchés financiers perdent les pédales quand la politique ne sait pas les rassurer, c'est consternant. Si la chancelière avait tenu un discours cohérent, à l'intérieur comme à l'extérieur, sur le thème : oui nous aiderons la Grèce, sous conditions, parce qu'il y va de nos intérêts politiques et économiques, les choses n'auraient pas dégénéré.

Elle a dit cela, c'est vrai, mais elle a aussi dit le contraire, provoquant chaque fois une nouvelle onde de panique qui renchérit la facture pour tout le monde. Certains lui prêtent un plan secret consistant à faire baisser l'euro au profit du secteur exportateur de l'Allemagne : balivernes. La réalité est plus grave : la principale puissance européenne est gouvernée par une politicienne sans "vista". L'Allemagne divisée avait su faire émerger des hommes d'Etat de haut niveau. Dire qu'à l'époque on la traitait de nain politique ! Si Angela Merkel continue à raisonner avec pour seul horizon ses élections locales, notre avenir à tous n'est pas rose.

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Commentaires 5
à écrit le 04/05/2010 à 21:33
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Eh ben ! quand vous enfoncez quelqu'un vous dérapez pas mal. Si quelqu'un mérite le bonnet d'âne c'est Christine Lagarde avec ses prévisions au niveau du marc de café. Vous avez confiance dans le gouvernement Grec ? vous m'étonnez, leurs (les gouvern...

à écrit le 03/05/2010 à 15:58
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Elections locales allemandes, voici ce qui dirige l'europe, bien vu. Ca me rappelle le temps ou trichet gouverneur de la banque de france était aux ordres de l'allemagne concernant les taux d'intérêts français, bridant toute croissance.

à écrit le 03/05/2010 à 14:39
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Votre commentaire dénote une méconnaissance évidente du fonctionnement des marchés financiers. Lorsque les gérants de fonds spéculatifs et autres artistes des produits dérivés prennent comme cible un pays, leur décision n'a strictement rien à voir av...

à écrit le 03/05/2010 à 14:18
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Pas fou les teutons ils bossent pour eux pas pour engresser les cigales ,nous braves couillons on va preter de l'argent a la grece,mais l'enchanteur luc chatel a dit que l'on allaient gagner de l'argent la marquise de pompadour lagarde y croit aussi...

à écrit le 03/05/2010 à 9:33
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Analyse brève mais toujours pertinente, chère Sophie... J'ajouterais, si vous le permettez, que les allemands ont sous le coude un plan B : Sortir de l'euro, et revenir au bon vieux mark !...

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