Prélèvement à la source : une baisse de revenu dès janvier 2018

La retenue à la source aura un impact très négatif sur les trésoreries, en 2018. Par Erwan Grumellon, Directeur de l’Ingénierie Patrimoniale, Swiss Life Banque Privée

Votre bulletin de salaire va considérablement baisser au 1er janvier... en tout cas, c'est bien parti pour...  La dernière loi de finances de l'ère Hollande instaure le prélèvement à la source. L'impôt sera ainsi prélevé directement sur votre salaire par votre employeur et ceci dès janvier prochain.

 Toutefois, aujourd'hui le jeu de communication porte uniquement sur la fameuse année 2017 qualifiée d'« année blanche »... Doit-on voir cela comme un cadeau fiscal ? Pas sûr dans les faits, puisque  sur le plan de la trésorerie, vous paierez bien de l'impôt en 2017 sur les revenus de 2016 et de l'impôt en 2018 mais sur vos revenus de 2018. Pire ! En réalité, il y a fort à parier que l'année 2018 sera une « année noire » pour beaucoup de contribuables. Pourquoi ?

 Un crédit d'impôt applicable uniquement sur une partie des revenus

Concrètement, l'année dite « blanche », c'est-à-dire sans taxation des revenus de 2017, l'est uniquement pour les revenus « courants ». Les revenus dits « exceptionnels » ne bénéficieront pas de l'annulation de l'impôt sur les revenus de 2017 et seront bel et bien taxés... et ceci en 2018 ! Il s'agit notamment des primes, dividendes, plus-values de valeurs mobilières et immobilières, sommes perçues au titre de la participation et de l'intéressement et non affectées à un plan d'épargne entreprise (PEE/PERCO), etc... Provisionnez donc si vous êtes dans une de ces situations. A noter, l'annulation de l'impôt se fait par le mécanisme d'un crédit d'impôt (CIMR) ce qui signifie également que vos revenus exceptionnels ne bénéficieront pas des premières tranches du barème.

 Une vraie avance de trésorerie

A compter des revenus de 2018, comment va se déterminer le taux du prélèvement à la source ? Le taux commun communiqué par Bercy, et appliqué par votre employeur sur votre rémunération, sera calculé en fonction de vos revenus de l'année n-2 pour les mois de janvier à août, et de l'année n-1 pour les mois de septembre à décembre. Ceci est tout à fait normal. L'administration fiscale n'a pas connaissance de vos revenus n-1 au cours de la 1ère partie de l'année civile. Elle aura cette information uniquement lorsque vous dévoilerez comme chaque année au mois de mai vos revenus de l'année n- 1 - le processus de déclaration de revenus en n+1 n'est pas modifié.

Dans tous les cas, cette avance ne s'arrête pas là et va sérieusement impacter votre trésorerie : pas de prise en compte des réductions et des crédits d'impôt dans le calcul du prélèvement.  La régularisation aura lieu l'année suivante.

 Option suspecte du taux « neutre »

A cela, il faut bien avoir en tête que ce taux « commun » prendra en compte vos autres revenus, comme par exemple, les revenus fonciers. Par conséquent, par un simple jeu de déduction, votre employeur pourra aisément se faire une idée de votre situation patrimoniale.

Bien évidemment, pour vous protéger de ces dérives, vous pouvez opter pour un taux « neutre » ; Option permettant une pure confidentialité mais qui s'avèrera une option « suspecte »...
En effet, cela signifiera que vous êtes prêt à avancer encore plus de trésorerie par rapport au taux qui serait pratiqué à votre rémunération sans autres revenus. CQFD !

 Comme vous pouvez le constater l'année « blanche » fiscale sera certainement suivie d'une année « noire » en matière de trésorerie. Alors Chers candidats, comptez-vous revenir sur ce mode de recouvrement ou le laisser tel quel au détriment des soldes de janvier ?....

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 18/03/2017 à 9:22
Signaler
ceux qui envisagent de contracter un crédit immobilier ou autre vont aussi être pénalisés à moins que les banques n'ajustent leur taux d'endettement.

à écrit le 18/03/2017 à 9:22
Signaler
ceux qui envisagent d' contracter un crédit immobilier ou autre vont aussi être pénalisés à moins que les banques n'ajustent leur taux d'endettement.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.