Duralex cherche des investisseurs

Le fabricant de l'iconique verre Gigogne est à nouveau à la recherche de partenaires financiers. Objectif de Duralex, reconstituer ses fonds propres et faire bondir le chiffre d'affaires d'ici 2022.
L’usine de La-Chapelle-Saint-Mesmin emploie 250 salariés.
L’usine de La-Chapelle-Saint-Mesmin emploie 250 salariés. (Crédits : DR)

Selon nos informations, Antoine Ioannides, le président de Duralex, a mandaté cet été EY France (Ernst et Young) pour faire entrer des investisseurs au sein du capital de l'entreprise verrière. Ce dernier est détenu conjointement depuis onze ans à 80 % par l'entrepreneur franco-britannique et son frère André, dont l'activité de consulting est basée à Athènes. Le directeur financier, Max Gougeon, et le directeur commercial, Frédéric Morin-Paye, sont également associés depuis la reprise en 2008 de Duralex à la barre du tribunal de commerce d'Orléans par les frères Ioannides. L'arrivée de partenaires extérieurs permettrait à la société de renforcer sa trésorerie après une année 2018 qui s'est soldée par une perte de près de deux millions d'euros.

Duralex, qui a réalisé 59 millions d'euros de chiffre d'affaires (sur 18 mois), a subi un accident industriel de taille. Lors du remplacement de son four en 2017, le racleur normalement associé à la machine a été installé avec retard. Ce dernier n'est complètement opérationnel que depuis cette année. Conséquence, un ralentissement sensible de la production qui a occasionné un manque à gagner important. Antoine Ioannides, qui n'exclut pas d'engager une procédure judiciaire contre Industeam, l'installateur lorrain du racleur, essaie d'obtenir un prêt auprès de ses banques, en attendant l'arrivée d'investisseurs.

Retournement et développement

Duralex, qui emploie 250 salariés sur son site de 15 hectares à La-Chapelle-Saint-Mesmin dans le Loiret, avait bénéficié jusqu'en 2017 d'un retournement significatif après avoir été liquidé en 2008. Ses dirigeants mettent en avant son image de qualité et de solidité made in France pour séduire de nouveaux partenaires financiers à qui ils n'excluent pas de céder la majorité de l'entreprise. Restant prudent sur l'issue des discussions en cours, Antoine Ioannides assure parallèlement multiplier les projets de développement de ses gammes de verre. Au second semestre 2019 et en 2020, Duralex développera notamment ses produits de conservation dans un contexte de désaffection du plastique. L'entreprise compte également tripler son offre de plats au four, au nombre de sept actuellement, pour les porter à une vingtaine.

Cette stratégie d'élargissement de la gamme doit permettre en principe à Duralex de revenir dans le vert dès cette année. Le dirigeant, qui ne précise pas le montant du résultat net attendu, table sur un chiffre d'affaires de 39 millions d'euros. À côté de ses best-sellers - le Gigogne (habitué des cantines scolaires) et le Picardie (vendu à 13 millions d'exemplaires en 2018) -, le verrier tente de monter en gamme avec notamment des produits colorés. Consécration pour Duralex, entreprise créée en 1945, l'entrée de son trio de Picardie bleu blanc rouge au sein de la boutique de l'Elysée, lancée en 2018 par Brigitte Macron.

Non sans optimisme, Antoine Ioannides espère atteindre 55 millions d'euros de recettes d'ici à trois ans, soit une augmentation de 50 % des recettes, grâce à sa stratégie de diversification volontariste.

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