OpenAI, en opération séduction à Paris, promet un nouveau saut technologique

OpenAI organisait ce mardi sa première conférence à l'attention de l'écosystème français. L'occasion pour le créateur de ChatGPT de faire une impressionnante démonstration des capacités de ses intelligences artificielles, alors qu'elle connaît des turbulences autour de ses décisions stratégiques.
François Manens
OpenAI a fait une démonstration de force à Paris.
OpenAI a fait une démonstration de force à Paris. (Crédits : Reuters)

Il était temps. Ce mardi, OpenAI s'adressait pour la première fois à l'écosystème français, tout juste une semaine après une conférence majeure, au cours de laquelle l'entreprise a introduit les nouvelles capacités conversationnelles de ChatGPT. En opération séduction à Paris, la coqueluche de l'intelligence artificielle a exposé un à un tous ses atouts technologiques, du clonage de la voix, à la reconnaissance d'image en passant par la génération de code informatique. Son objectif : que les startups hexagonales s'emparent de ses IA pour construire de nouveaux produits et logiciels.

Trois millions d'utilisateurs

Menée par deux Français d'OpenAI, Olivier Godement (directeur des API) et Romain Huet (directeur de l'expérience développeur), la présentation a démarré avec la diffusion d'un petit message enregistré de Sam Altman, l'emblématique cofondateur et directeur général de l'entreprise. Ce dernier a complimenté l'écosystème local français, mentionné Photoroom, Dust ou encore Nabla, et appelé son audience à créer des produits d'IA -nourri avec les technologies d'OpenAI, évidemment.

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Si la startup phare du secteur construit des moteurs -ses modèles d'IA comme GPT-4-, elle a besoin de partenaires pour fabriquer le reste des voitures -les logiciels d'IA- qu'achèteront les clients. C'est pourquoi elle soigne depuis novembre dernier sa relation avec les développeurs. Ses principaux concurrents comme Meta, Google ou encore Microsoft sont des géants technologiques capables de développer eux-mêmes l'intégralité des « voitures ». Autrement dit, ils peuvent récolter directement le fruit des performances de leurs modèles d'IA.

Pour l'heure, OpenAI revendique trois millions d'utilisateurs à ses services d'API (c'est-à-dire de services connectés à ses modèles d'IA, qui paient selon leur volume d'usages). Parmi eux, elle compte notamment Spotify, qui utilise un modèle pour alimenter « My DJ », un assistant de recommandations musicales ; Microsoft qui l'emploie dans ses assistants Copilot ; ou encore Cognitive Labs, qui développe Devin, un programme censé être capable de coder et publier de A à Z une application (avec une efficacité pour l'instant questionnable).

Démonstration de force

Pour inciter les fondateurs de startups françaises à utiliser ses outils, OpenAI fait l'impressionnante démonstration des derniers cas d'usages permis par son nouveau modèle GPT-4o, présenté la semaine dernière : traduction de l'anglais au français en direct, reconnaissance d'un dessin de la Tour Eiffel, construction d'un itinéraire à partir d'une photo du métro parisien ou encore aide au code informatique... Les exemples s'enchaînent sur scène avec une fluidité nouvelle dans l'intelligence artificielle, auparavant plombée par les temps de calcul. Le clou du spectacle ? Un clonage de la voix de Romain Huet en direct, à partir de 15 secondes d'enregistrement, ensuite utilisée pour commenter une vidéo du vieux Paris générée par Sora.

OpenAI en met plein les yeux pour convaincre de miser sur lui, et il esquisse déjà le futur proche, encore plus ambitieux. Son prochain modèle, pour l'instant baptisé GPT-Next mais aussi évoqué sous le nom GPT-5, devrait voir le jour « plus tard dans l'année ». L'entreprise promet un nouveau saut technologique, comme entre GPT-3 et GPT-4, alors que la concurrence s'intensifie. En parallèle, elle travaille à rendre les modèles plus rapides et moins chers (ce que fait GPT-4o par rapport à son prédécesseur), en plus de s'atteler au développement de petits modèles destinés à effectuer des tâches précises.

En parallèle de cette présentation très réussie, l'entreprise a connu des derniers jours mouvementés. Pour commencer, l'équipe chargée du développement responsable des IA a claqué la porte en grand bruit à la fin de la semaine dernière, n'hésitant pas à laver son linge sale en public sur les réseaux sociaux. Puis, en ce début de semaine, l'actrice Scarlett Johansson a accusé OpenAI d'avoir copié sa voix sur ChatGPT, malgré ses refus répétés. Reste à voir si ces turbulences peuvent fragiliser Sam Altman, le tout-puissant dirigeant de la startup.

François Manens

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Commentaires 2
à écrit le 22/05/2024 à 10:42
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On n'a pas assez de recul pour juger !

à écrit le 22/05/2024 à 9:50
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C'est quand même une sacrée révolution qui se prépare alors que la révolution internet n'a même pas encore fourni ses plus grands effets. Tout va vite en ce moment et il est temps d'enseigner l'art à nos enfants car la plupart des métiers technologiq...

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