STX France livre le Divina, mais reste inquiet pour l'avenir

Entre fierté et inquiétude, le chantier naval nazairien STX France a livré le paquebot MSC Divina à son armateur. Le carnet de commandes du chantier est loin d'être rempli et le chômage partiel gagne. Quant au Divina, après Lisbonne, Cadix et Valence, le navire, il rejoindra Marseille pour être baptisé par Sophia Loren le 26 mai prochain.
Le MCS Divina. Photo Frédéric Thual

Campées au Nord et au Sud de l'Estuaire de la Loire, quelques milliers de personnes ont bravé la pluie battante pour assister au départ du paquebot de croisière MSC Divina, samedi 19 mai, à Saint-Nazaire. Long de 333 mètres, composé de 1751 cabines, 25 ascenseurs, 30.000 m² d'espaces publics, de sept restaurants, d'un casino, d'une salle de spectacle, quatre piscines, vingt bars et salon... il peut accueillir 4345 personnes à bord dont 3500 passagers pour des croisières qui, dès l'été 2012, l'emmèneront en Méditerranée Orientale, autour des iles grecques et de la Turquie. Et dès l'hiver prochain dans les Caraïbes (Point-à-pitre, Fort de France.)


3,5 millions d'heures de travail pour 2000 employés
 

C'est l'un des plus imposants navires construits par le chantier nazairien pour un armateur européen. Et le deuxième d'une série de trois commandée par l'amateur italo-suisse Msc Croisières. Le Splendida a été livré le 12 décembre 2008. Actuellement en cours de construction, le MSC Préziosa, sister-ship du Divina, dont on dit qu'il sera une référence en matière de développement durable, sera lancé en mars 2013. Chacun d'eux représente en moyenne, 3,5 millions heures de travail pour les 2 000 employés du chantier nazairien et les quatre mille sous-traitants de la région. Et un investissement de 550 millions par unité.
 

Le carnet de commandes est loin d'être plein


Reste qu'aujourd'hui, après l'annulation de commandes de deux navires pour l'armement Viking River Cruises au profit d'un chantier italien, STX France navigue à vue. A ce jour, le carnet de commandes compte juste deux porte-hélicoptères pour la marine russe à livrer en 2014 et 2015 et un paquebot de luxe «l'Europa 2 » pour l'armateur allemand Hapag Lloyd livrable fin août 2013. « Très insuffisant, reconnaît Laurent Castaing, le directeur général de STX France. Pour l'heure, le bureau d'étude travaille sur des queues de projet jusqu'en septembre. La production est assurée jusqu'en début d'année prochaine. Nous devons prendre une commande d'ici la fin de l'année », dit-il. « Nous avons des discussions bien avancées sur un ou deux projets », assure-t-il prudent, échaudé par les précédentes rétractations sur un « marché très exacerbé ». Déjà, 800 ouvriers ont été touchés par le chômage partiel : une journée par semaine, et cela pourrait s'aggraver.
 

Optimisation du moindre mètre carré
 

De son côté, MSC Croisières (12 navires aujourd'hui) estime, qu'idéalement, il lui faudrait 18 à 20 navires pour prendre pied sur l'ensemble de ses marchés potentiels. Sans aller jusque là, l'armateur travaille toujours à l'optimisation des navires pour d'éventuels projets futurs avec STX France. D'autant que si l'on a soigneusement éviter de faire planer l'ombre du Costa Concordia sur la livraison du MSC Divina, le naufrage italien a d'ores et déjà été pris en compte dans la conception et l'organisation du navire. Coté sécurité, encore, on a cherché à accroitre le nombre de gilets de sauvetage à bord, en améliorant les ratios de disponibilité. «Pour 5 000 personnes, 1 000 gilets supplémentaires représentent un volume supplémentaire équivalent à cinq semi-remorques», précise Laurent Castaing. Une rationalisation complexe quand on cherche à optimiser le moindre mètre carré à bord.


Depuis 2003, la compagnie MSC Croisières a investi 6 milliards pour se positionner sur le marché de la croisière. Avec une flotte de douze navires, elle dispose désormais d'une capacité de 1,4 million de passagers. En 2011, la fréquentation a augmenté de +35%. « La croissance pourrait atteindre +20% en 2012 », estime Erminio Eschena, Directeur général de MSC Croisières France. Particulièrement superstitieux, l'armateur fera, néanmoins, baptisé une seconde fois le navire à Marseille, au terme de sa croisière inaugural. Des mains cette fois, de Sophia Loren.
 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.