Vers la fin de la récession en Europe ? Si le FMI, le Fonds monétaire international, a jeté hier un froid en annonçant une série de statistiques plus noires les unes que les autres - avec une Europe en croissance négative en 2009 et 2010 -, la publication ce jeudi de l'indice composite des directeurs d'achat (PMI) de la zone euro marque pour le deuxième mois consécutif un petit frémissement. De quoi conforter le moral des indutriels français et allemands. 

L'indice PMI est remonté en avril à son plus haut niveau depuis octobre, donnant des signes de stabilisation économique après la très forte récession des derniers mois, selon une première estimation publiée jeudi. L'indice, qui synthétise l'activité des secteurs manufacturiers et des services, est remonté à 40,5 à points en avril, après 38,3 points en mars, selon la société Markit. Il avait atteint son plus bas niveau historique en février, à 36,2 points. Seul un niveau au-dessus de 50 points indique une progression de l'activité.

Certes, l'activité se replie maintenant pour le onzième mois consécutif. Cependant, le ralentissement de la contraction économique mis en évidence par les chiffres d'avril "est nettement plus important que ne le prévoyaient les économistes, l'indice de l'activité affichant le plus fort rebond de l'histoire de l'enquête", a commenté Chris Williamson, économiste chez Markit. "Cela marque un début de deuxième trimestre encourageant et permet d'envisager un retour à la stabilité dans la zone euro pour la fin de l'année", ajoute-t-il.
 Dans le seul secteur des services, l'indice PMI remonte à 43,1 points, à son plus haut niveau depuis six mois, contre 40,9 points en mars. Dans le secteur manufacturier, il se relève également à un niveau record depuis six mois, à 36,7 points, contre 33,9 points en mars.

Les chiffres du mois d'avril "montrent une amélioration significative, nourrissant les espoirs d'un ralentissement de la contraction de l'activité, après un quatrième trimestre 2008 et un premier trimestre 2009 particulièrement difficiles", estime également Howard Archer, économiste à l'institut Global Insight. Cependant, "la gravité actuelle de la situation ne doit cependant pas être sous estimée", tempère Chris Williamson.
 

Le taux de pertes d'emploi atteint notamment un niveau record en avril, les entreprises continuant à ajuster leurs effectifs en fonction de leur baisse d'activité.