Nouveau patron, nouvelle ère. Auditionné mardi par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, Jean Bassères, candidat proposé par Nicolas Sarkozy à la direction générale de Pôle emploi, a réitéré l'exercice le lendemain, cette fois au Sénat. L'actuel chef de l'Inspection générale des finances (IGF), âgé de 51 ans, qui avoue n'avoir pas « hésité » lorsqu'on l'a sondé pour ce poste, arrivera à la tête du service public de l'emploi, trois ans après la fusion ANPE-Assedic. Celui qui a avoué ne pas « avoir une connaissance approfondie de Pôle emploi » n'a toutefois pas manié la langue de bois devant les sénateurs. Après avoir identifié le double défi qui l'attend, à savoir consolider la fusion et donner un deuxième souffle à Pôle emploi, il prône le « réalisme ». Chargé de mettre en place, à effectifs constants, la nouvelle feuille de route, il affirme qu'il « assumera pleinement » la nouvelle convention État-Unedic-Pôle emploi et s'est engagé à un retour à l'équilibre financier d'ici à 2014.
Il prône également une meilleure information concernant l'indemnisation, une personnalisation de l'accompagnement des demandeurs d'emploi et la « nécessité de faire des interventions ciblées à destination des entreprises » pour faire remonter les offres d'emploi. Jean Bassères souhaite aussi susciter l'adhésion des collaborateurs, leur « redonner confiance et espoir » et « éviter le déni des risques psychosociaux ».
« Changer de logique »
Concernant les moyens en personnels, jugés insuffisants par les syndicats, il considère que le seul maintien des effectifs « témoigne de la priorité accordée par les pouvoirs publics à l'emploi ». Et rappelle que 2.000 équivalents temps plein seront redéployés vers l'accompagnement des chômeurs. Interpellé par plusieurs sénateurs sur l'objectif initial d'un portefeuille de 60 demandeurs d'emploi par conseiller, il estime celui-ci « inatteignable » aujourd'hui et considère qu'il faut « mettre l'accent sur les publics en difficulté ». Au chapitre de la gouvernance de l'institution, qui fait l'objet de nombreuses critiques, il considère qu'il existe « des marges de manoeuvre pour que le conseil d'administration soit davantage associé à la gouvernance de Pôle emploi » qui doit être « plus dynamique ».
Partisan enfin d'une territorisalisation de Pôle emploi, il veut « changer de logique ». « Tout ce qui peut être déconcentré, doit l'être », explique-t-il. Sitôt ses cartons posés au « Cinétic », le siège de Pôle emploi situé dans le XXe arrondissement de Paris, Jean Bassères, qui souhaite trouver un DRH en interne pour l'épauler, entend rapidement se déplacer sur le terrain pour prendre le pouls des agents et rencontrer les partenaires sociaux.