Nouveau rebondissement dans l'affaire Tapie. Cette fois, un rapport de la brigade financière met en doute le fondement même du recours à la procédure d'arbitrage en juillet 2008, dans le contentieux qui opposait Bernard Tapie au Crédit Lyonnais dans la vente d'Adidas au début des années 1990. Ce qui avait conduit l'Etat, actionnaire du Crédit Lyonnais à l'époque des faits, à indemniser l'homme d'affaires à hauteur de 400 millions d'euros.
Or d'après ce rapport, l'homme d'affaires n'aurait pas été floué par la banque française. Ainsi selon les extraits de ce document divulgués par Le Monde:
"les faits ayant pu être établis par les investigations ne permettent pas de donner crédit à la thèse de M. Tapie et aux conclusions des arbitres".
Le bien-fondé de l'arbitrage
L'arbitrage ne serait donc pas fondé. Il fait d'ailleurs l'objet d'investigations pour "escroquerie en bande organisée" visant l'homme d'affaires et l'actuelle directrice générale du FMI Christine Lagarde, à l'époque ministre de l'Economie et des Finances.
Les juges en charge de l'enquête n'avaient jusqu'alors pas remis en cause le bien-fondé de l'arbitrage. Ils soupçonnaient surtout une collusion entre l'un des juges arbitraux, et Bernard Tapie.
L'homme d'affaires reprochait au Crédit Lyonnais d'avoir mis en place des sociétés off-shore afin de lui racheter Adidas... En clair, la banque aurait racheté l'entreprise qu'elle était chargée de vendre, à des conditions peu favorables pour son propriétaire.
Mais pour les policiers de la brigade financière:
"M. Tapie avait été pleinement associé aux opérations". Enfin, le rapport affirme que le conseil du plaignant aurait produit devant la cour arbitrale "des documents non-conformes à la réalité (...), inexacts, voire mensongers".
"Ce ne sont pas les policiers qui font la justice"
Sur France Info, Bernard Tapie a commenté ce jeudi 11 septembre la divulgation du rapport de police:
"Ah ils ont dit ça les policiers? Je n'ai pas de réaction, les réactions, c'est les avocats qui les auront devant les juges. Ce ne sont pas les policiers qui font la justice. Le procès, il se fera sur des éléments de droit. Pas sur l'intox des policiers avec la complicité des journalistes".
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