L'Allemagne met la touche finale à son plan de relance

Samedi, l'Union chrétienne démocrate (CDU), le parti de la chancelière allemande Angela Merkel, a approuvé le deuxième plan de relance de la première économie européenne, tandis que lundi, c'est l'ensemble de la grande coalition qui va se retrouver pour adopter des mesures. Angela Merkel indique déjà que le plan de relance devrait contenir un fonds de 100 milliards d'euros pour donner des garanties financières aux entreprises.

L'Allemagne met la dernière touche à son plan de relance. Samedi, l'Union chrétienne démocrate (CDU), le parti de la chancelière allemande Angela Merkel, a approuvé le deuxième plan de relance de la première économie européenne, qui vient renforcer le premier plan (de déjà 31,7 milliards d'euros) à hauteur de 50 milliards d'euros sur la période 2009-2010. Et demain lundi, conservateurs et sociaux démocrates, qui cohabitent depuis 2005 au sein de la "grande coalition", vont se retrouver pour adopter de nouvelles mesures afin de relancer l'économie allemande, en grande difficulté.

La chef du gouvernement, qui briguera en septembre un deuxième mandat, a assuré ce week-end que la réunion de lundi aboutirait à des résultats concrets malgré des frictions persistantes avec le Parti social-démocrate (SPD) sur la nature des mesures à adopter. Longtemps accusée de tergiverser, Angela Merkel se montre désormais déterminée à agir. "Nous devons vaincre cette récession économique mondiale par de grands efforts nationaux et internationaux et limiter les conséquences (de cette crise) pour notre pays et nos actifs", a souligné la chancelière dans un entretien au journal dominical "Bild am Sonntag".

Dans cet entretien, la chancelière allemande confirme également que le plan de relance devrait contenir un fonds de 100 milliards d'euros pour donner des garanties financières aux entreprises. "Nous allons mettre en place dans notre plan (...) un tel fonds, afin de pouvoir soutenir, si besoin est, des entreprises saines grâce à des garanties", explique la chancelière chrétienne-démocrate au journal Bild am Sonntag. Il s'agit d'une mesure provisoire qui doit permettre de soutenir les entreprises le temps que ces dernières "reçoivent de nouveau normalement de l'argent de la part des banques", précise Angela Merkel. "Il n'y a pas besoin, du reste, de 100 milliards d'euros d'argent frais, puisqu'il s'agit avant tout de garanties".

Berlin a déjà mis en place un fonds de garantie de 400 milliards d'euros pour aider les banques allemandes, dont certaines ont été très durement touchées par la crise financière. Les établissements qui ont eu recours à cette aide se sont engagés en contrepartie à limiter les salaires de leurs dirigeants et à renoncer au versement de dividendes.

Mais dans le cas des entreprises, elles ne seront pas soumises à de tels engagements, précise Angela Merkel: "contrairement aux banques, il n'y aura pas de d'obligation pour les entreprises qui voudraient bénéficier de ces garanties". La chancelière confirme ainsi un projet qui avait déjà été rendu public en début de semaine par son propre parti, la CDU.

Parmi les mesures qui devraient également être adoptées figurent des aides au secteur automobile, l'un des fleurons de l'économie allemande et qui souffre terriblement de la crise actuelle. Une "prime à la casse" pour encourager l'achat de voitures neuves pourrait être décidée.

Quelles que soient les mesures adoptées, il y a en tout cas urgence. La première économie européenne pourrait en effet connaître cette année sa pire récession depuis la Guerre, pouvant aller jusqu'à -3%, selon le ministère de l'Economie. En décembre, le nombre de chômeurs a dépassé le seuil des trois millions. Et samedi, le chef de l'agence allemande pour l'emploi, Frank-Jürgen Weise, a déclaré "ne pas pouvoir exclure" que le nombre de chômeurs n'atteigne un jour les 4 millions.

Par ailleurs, le ministre allemand des Finances, Peer Steinbrück, pourrait présenter fin janvier un collectif budgétaire de quelque 20 milliards d'euros pour 2009, en raison des mesures de soutien à la conjoncture qui plombent les finances allemandes, selon le magazine der Spiegel paru samedi. La chancelière Angela Merkel avait averti mi-décembre qu'un collectif budgétaire serait nécessaire mais elle n'en avait pas précisé le montant. Ce collectif budgétaire permet au gouvernement en cas d'urgence de dépasser le montant des crédits limitatifs prévus dans le budget initial.

 

 

 

Commentaires 5
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Voilà un chef d'état qui ne fait pas déclaration people , comme N S

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Pragmatiques, discrets, efficaces... c'est rassurant de voir des dirigeants prendre des décisions sensées. Dommage que ce ne soit pas dans notre pays car nos entreprises ont les mêmes problèmes.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Cette garantie n'entrenne t-elle pas une distorsion de concurrence ?

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Le plan de relance allemand ressemble beaucoup à celui d'Obama, seule la France avec Sarkozy soutient 2 populations, les exemptés d'Impôts clientèle de Lepen et les grosses fortunes . Sarkozy fait le contraire de ce qu'il avait dit ! il avait prévu d...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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N.S. a bien raison de ne pas réduire les impôts. C'est la pire des choses a faire, cela prive l'état d'une grande partie de ces ressources. Croyez-vous qu'en donnant mille euros à chaque contribuable on va relancer la machine économique, moi je suis...

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