"Nous nous approchons, en ce qui concerne la croissance, d'un point d'inflexion", a déclaré Jean-Claude Trichet, porte-parole des dix grandes banques mondiales (G10) et président de la Banque centrale européenne (BCE).
Jean-Claude Trichet, qui s'exprimait au siège de la Banque des règlements internationaux (BRI), la "banque centrale des banques centrales", à Bâle, a également déclaré : "Nous observons un ralentissement de la baisse du PIB" (produit intérieur brut). "Dans certains cas, nous voyons déjà une reprise [et] dans d'autres cas nous voyons que [la chute] se poursuit, mais à un rythme plus lent". Les économies émergentes ont démontré "une résistance remarquable" et certains se trouvent déjà au-delà du "point d'inflexion", selon le Français.
Il a cependant averti qu'il fallait demeurer "vigilant". Les banques centrales et les gouvernements doivent maintenant porter leur attention sur les "stratégies de sortie" de crise qui permettront de retrouver une situation "saine et viable", notamment par le biais de politiques fiscales, a-t-il indiqué.
Sur les marchés financiers, Jean-Claude Trichet a observé un retour à une situation "pré-Lehman", du nom de la banque américaine Lehman Brothers qui avait fait faillite en septembre et avait entraîné les marchés dans une descente abyssale. "La situation sur les marchés s'est considérablement améliorée (...) depuis septembre 2008", a-t-il estimé, ajoutant cependant que les marchés financiers assistaient toujours à une "correction d'un certain nombre de déséquilibres".
Jean-Claude Trichet avait estimé jeudi que le reste de l'année devrait être "bien moins mauvais" que le premier trimestre pour l'économie, confirmant qu'il prévoyait une reprise "dans le courant de l'année 2010". Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit cette année un recul du PIB mondial de 1,3%, le premier depuis la Seconde guerre mondiale, suivi d'une légère reprise en 2010 de 1,9%.