C'est un nouveau dépit pour l'économie britannique qui n'était déjà pas à la fête.
Les ventes de détail, carburant inclus, n'ont augmenté que de peu en juillet par rapport au mois précédent.
D'après les données publiées ce jeudi par l'Office national des statistiques (ONS) britannique, ces ventes ont progressé en juillet d'un petit 0,2% contre 0,8% en juin.
Même si par rapport à l'année précédente, elles restent stables, cette maigre hausse déçoit les attentes des économistes, selon un sondage effectué par Bloomberg.
Moins d'acheteurs viennent en magasins en raison des prix élevés du carburant, ce qui a affecté les ventes, avait expliqué Asda, la filiale anglaise des magasins Wal-Mart, à Bloomberg le 16 août.
Ainsi, la consommation continue d'être touchée par la hausse des prix, accablant les revenus des ménages. L'inflation atteignait 4,4% en juillet contre 4,2% en juin, soit plus du double de l'objectif fixé par le gouvernement britannique.
"Les turbulences de l'économie mondiale -la crise de la zone euro, les inquiétudes sur les Etats-Unis et le ralentissement de l'économie mondiale- pèsent sur le moral des consommateurs" ajoutait l'économiste Victoria Cadman de Investec Bank Plc (Londres) avant la publication des résultats.
Ces chiffres n'annoncent rien de bon pour une économie presque en stagnation : le produit intérieur brut (PIB) du pays n'a progressé que de 0,2% ce trimestre par rapport au précédent. Cette piètre performance s'accompagne d'une hausse du taux de chômage, qui a atteint 7,9% selon les chiffres de l'ONS publiés ce mercredi.
Avec une augmentation de 0,1 point de pourcentage sur le second trimestre de l'année, le nombre de chômeurs s'élève désormais à 2,49 millions. 38 000 britanniques sont tombés au chômage entre avril et juin, la plus forte hausse depuis trois ans.
L'ONS ajoute que 1,56 million de britanniques étaient inscrits à l'assurance chômage en juillet, soit une hausse de 37 000 personnes par rapport à juin. Il s'agit de la plus forte augmentation mensuelle depuis mai 2009.
David Kern, économiste en chef à la Chambre de commerce britannique, a confié à la BBC que ces chiffres, bien qu'inquiétants, n'étaient pas « entièrement surprenants ». Il explique que la réduction des dépenses publiques, induite par le programme de baisse du déficit entamé par le gouvernement, laissait présager une certaine hausse du chômage.
En effet, le service public, affaibli par les coupes budgétaires, avait perdu 24 000 employés l'hiver dernier alors que le secteur privé avait créé 104 000 emplois durant la même période.
Directeur au sein d'un cabinet de recrutement, David Callaghan a déclaré à la BBC que face au ralentissement de la croissance, les entreprises faisaient preuve d'une certaine réticence à embaucher.
Confronté à un marché du travail en crise, le gouvernement britannique a annoncé mercredi la création de 21 zones favorables à l'implantation d'entreprises afin de stimuler la croissance et l'emploi.